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Côte d’Ivoire .SOS sur le délabrement de la route de Tabou à Guiglo en passant par Grabo et Taï.

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La semaine dernière, j’ai poursuivi mes visites sur les centres émetteurs du sud-est et du sud-ouest de la Société ivoirienne de télédiffusion (IDT) que j’ai l’honneur de présider. Cela m’a donné l’occasion de me rendre de Mafféré à Grabo, en passant par Binao, et en marquant des escales dans toutes les villes côtières que sont, Grand Lahou, Fresco, Sassandra, San Pedro, Grand Béréby et Tabou. J’ai pu encore une fois apprécier la beauté de mon pays, tous les grands travaux qui sont en cours de réalisation, notamment la route d’Abidjan à Grand-Béréby en passant par San Pedro communément appelée « la côtière », le stade et l’université de San Pedro. Qu’il me soit permis ici de plaider de ma petite voix pour la route qui va de Tabou à Guiglo en passant par Grabo et Taï. L’année dernière j’avais fait cette route de Guiglo à Taï pour aller voir notre centre émetteur, et ce fut un calvaire parce que c’était pendant la saison des pluies. Je viens de la faire dans l’autre sens, de Tabou à Grabo et cette fois-ci j’ai eu plus de chance parce que c’était la saison sèche, mais elle n’en fut pas moins éprouvante. Il y a quelques années, j’avais tenté, avec une équipe de l’ONUCI, de rallier Grabo à partir de Tabou, mais nous échouâmes à deux reprises, les voitures s’étant embourbées à chaque fois.

De toutes les villes côtières que j’ai visitées lors de ce dernier voyage, ma plus grande déception reste Sassandra. Cette ville est une vraie merveille, ou du moins aurait dû être une vraie merveille, si ses habitants en avaient conscience. Elle est bâtie sur l’un des plus beaux sites de ce pays, avec ses collines et le majestueux fleuve Sassandra qui rencontre la mer là. Sassandra possède certainement les plus belles plages de la Côte d’Ivoire, mais naturellement leur mauvais entretien ne donne aucune envie de s’y étendre.

La ville fut le premier point d’ancrage des Portugais dans la région au 15ème siècle. Deux navigateurs portugais du nom de Joao de Santarem et Pedro de Escobar donnèrent le nom de San Andrea au fleuve qu’ils trouvèrent en ce jour de 1471 qui commémorait ce saint, Saint André en français, de même qu’au petit village qui se trouvait à l’embouchure de ce fleuve. C’est San Andrea qui devint plus tard Sassandra. Pendant longtemps, les Portugais, les Hollandais, les Danois et les Français firent beaucoup de commerce dans la région, ce qui rendit Sassandra prospère. Jusqu’aux années 1950, Sassandra fut le port le plus actif de la Côte d’Ivoire et même son poumon économique. C’est l’ouverture du canal de Vridi en 1950, et, vingt ans plus tard, la construction du port de San Pedro, qui scellèrent le sort de Sassandra. Les vestiges de la prospérité passée de la ville restent les nombreuses maisons coloniales et le wharf qui rouille tranquillement dans la mer. Il y a l’ancienne résidence du gouverneur d’où l’on a une vue magnifique et qui n’est plus qu’une ruine, comme la plupart des maisons coloniales. Il y a aussi le petit port des pêcheurs Fanti avec leurs pirogues colorées.

Qu’est-ce que cette ville aurait été belle si tout cela était entretenu ! Il faut voir une image de la ville prise du ciel pour en apprécier toute la beauté. Les belles collines sont couvertes de masures délabrées, les vieilles maisons coloniales sont en ruine, et l’on rencontre des ordures partout. Les nouveaux quartiers sont construits comme toutes nos villes de l’intérieur, c’est-à-dire sans plan directeur, chacun faisant ce qu’il veut. Le seul édifice bien entretenu à Sassandra, en dehors peut-être des domiciles privés, est le monument dédié aux victimes du navire britannique S.S. Dumana qui fut coulé au large de Sassandra par les Allemands le 25 décembre 1945. Mais cet entretien est assuré par l’ambassade britannique en Côte d’Ivoire. Ce qui explique cela.

Il y a très longtemps de cela, deux de mes amis, un Allemand et un Français ont découvert la ville et en sont tombés amoureux. Ils y ont construit des hôtels qui marchaient très bien, et puis il y a eu nos crises politico-militaires et la dégradation de la « côtière ». En 2004, au plus fort de notre « guerre » avec la France, les biens des Français vivant à Sassandra ont été pillés. L’un des plus beaux hôtels de la ville a été entièrement saccagé. Mon ami français lui, a échappé de justesse au saccage parce qu’il avait déchiré publiquement sa carte d’identité française pour marquer son désaccord avec la politique de son pays. L’Allemand, lui, est rentré chez lui complètement découragé.

La « côtière » a été refaite et les villes du littoral qui sauront faire preuve d’un peu d’imagination pour attirer les touristes toucheront le jackpot. Marco, tu peux revenir. Sassandra a tous les atouts pour redémarrer. Mais encore faut-il que ses habitants et leurs élus le sachent.

Venance Konan





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