Pour une journée décisive, celle du 29 décembre 2022, s’annonçait assurément comme une pour les 46 militaires ivoiriens détenus depuis le 10 juillet dernier à Bamako et accusés de mercenariat à visée déstabilisatrice contre les autorités de la transition. Des accusations battues en brèche par Abidjan qui s’en était offusquée et demandait la libération sans condition de ses soldats. Une demande restée sans succès dans une sorte de dialogue de sourds qui avait vu les relations entre les deux capitales, se dégrader fortement autour de ce dossier, au point de nécessiter une médiation internationale. La facilitation a été menée de main de maître par la diplomatie togolaise qui a multiplié les initiatives et qui a finalement réussi à faire asseoir les deux protagonistes autour d’une table, le 22 décembre dernier, à Bamako, pour des négociations qui ont abouti « à la signature d’un mémorandum d’accord pour promouvoir la paix et œuvrer au renforcement des relations d’amitié » entre les deux pays. Un accord plein de sous-entendus mais qui laissait entrevoir la possibilité d’un dénouement heureux de l’affaire. C’est dans ces conditions que les mis en cause ont été appelés à comparaître hier devant la Cour d’assises de Bamako pour ce qui apparaît comme un bon arrangement dans le cadre d’un procès qui s’est tenu à huis clos, loin des regards indiscrets. Car, sans être dans le secret du prétoire, il y a des raisons de croire que le verdict de la Cour sera en adéquation avec le contenu de l’accord du 22 décembre dernier, obtenu par la délégation ivoirienne conduite à Bamako par le frère cadet du président Alassane Ouattara, mais dont les termes restent encore secrets.
La force du dialogue aura permis d’entrevoir le dénouement d’une affaire très sensible
Autant dire que cet accord a pu donner un coup d’accélérateur au dossier judiciaire qui n’était, dès lors, pas loin de ressembler à une simple formalité juste établie pour respecter la forme. Quoi qu’il en soit, on peut dire que la raison a triomphé. Et c’est d’autant plus heureux qu’on semble s’acheminer vers un happy end qui devrait être non seulement un soulagement pour les familles de ces soldats, mais aussi un acte fort pouvant contribuer à la décrispation des relations entre ces deux voisins qui se regardaient depuis plusieurs mois, en chiens de faïence. Une fois de plus, la force du dialogue aura permis d’entrevoir le dénouement d’une affaire très sensible qui aurait pu exploser à tout moment. Un dossier dont les secousses telluriques ont été ressenties dans tout l’espace régional. On ne saura peut-être jamais si l’ultimatum de la CEDEAO qui avait donné au Mali jusqu’au 1er janvier 2023 pour libérer les soldats ivoiriens, a été pour quelque chose dans l’accélération du dossier. Mais à l’heure de la décrispation, il faut plutôt se féliciter d’un tel aboutissement qui permet à toutes les parties de garder la tête haute. Il s’agit maintenant de tirer toutes les leçons d’une situation qui, au-delà de ses conséquences dommageables au triple plan politique, économique et socio-culturel, aurait pu tourner à l’humiliation pour l’une ou l’autre des parties.
Outélé KEITA
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