La fièvre de la fête de la Saint-Sylvestre s’est déjà emparée de bon nombre d’Ivoiriens. Cela se constate, rien qu’en jetant un regard dans les rues, les marchés, etc. C’est l’occasion pour les commerçants, restaurateurs et autres, d’augmenter leurs chiffres d’affaires.
La commune d’Adjamé, encore appelée « commune marché », grouille de monde. Des vêtements, des chaussures pour enfants, mais également pour adultes : on y trouve un peu de tout. Des clients font le tour des magasins et des étalages. « Nous sommes venues acheter des vêtements pour le 31 décembre », confient ces trois jeunes filles Mélaine, Olivia et Sandrine. Mais elles ont du mal à faire leur choix. Et pour cause : les vêtements qu’elles recherchent ne sont pas tous à la portée de leur bourse. Elles ne se découragent pas pour autant. Elles continuent de faire le tour des magasins. « On espère en trouver pour chacune de nous. Parce qu’on a décidé de passer ce 31 décembre ensemble dans la joie », explique Mélaine. Les trois amies ont donc poursuivi leur recherche.
Comme elles, bien d’autres jeunes gens font également leurs emplettes dans ce vaste marché. « Je suis commerçante. Je viens acheter des marchandises pour les revendre à Bloléquin, dans l’Ouest du pays où je vis », explique cette dame.
Chiffres d’affaires en hausse
Les salons de coiffure ne désemplissent plus. Boa Natalie dispose d’un salon de coiffure à Adjamé. Elle ne se plaint pas. Elle a commencé à recevoir de nombreuses clientes, depuis le début de la semaine pour cette fête du 31 décembre.
Les fêtes de fin d’année, notamment le 31 décembre, sont l’occasion pour les commerçants d’augmenter leurs chiffres d’affaires. C’est le cas de Mme Fidèle, restauratrice à Adjamé, précisément au Quartier Latin. « Le 31 décembre, ça marche. Donc nous augmentons nos productions », confie la restauratrice. Elle vend de la viande de porc braisée. Son restaurant est situé dans une zone bien animée où se trouvent plusieurs autres restaurants et maquis. La nuit du 31 décembre, les gens veillent. Elle fait donc à l’avance une provision suffisante de cette viande, pour satisfaire tout ce monde.
Cette autre commerçante que nous avons rencontrée au marché d’Adjamé, abonde dans le même sens. Pour ces fêtes elle achète beaucoup plus de marchandises pour les revendre à l’intérieur du pays. « Je viens souvent avec plus d’un million de F CFA pour mes achats. En dehors des périodes de fête, ce sont des marchandises d’environ 500 000 F CFA que je prends. C’est pendant ces moments de fête que les gens font beaucoup d’achat », explique-t-elle.
Même son de cloche pour Ousmane, vendeur de volailles. Ces collègues et lui se frottent également les mains. Ils en commandent beaucoup pour satisfaire la clientèle. Mais surtout pour se faire de l’argent. Car après cette période, ce sera celle des vaches maigres. Que dire des maquis et boîtes es de nuits ? Ils font peau neuve pour attirer le plus de clients cette nuit du 31 décembre. « C’est la concurrence. Si votre maquis n’est pas attrayant, c’est sûr que les clients vont converger vers d’autres maquis nous confie ce gérant de maquis à Attécoubé.
Fêter en famille
Pendant que certains se préparent à passer la nuit du 31 décembre dans les maquis, boîtes de nuit et restaurants, d’autres ont choisi la sobriété. Kouadio Adrien est jeune fonctionnaire à l’intérieur du pays. Il a décidé d’effectuer le voyage sur Abidjan pour célébrer le réveillon de la Saint Sylvestre en famille. « C’est mieux ainsi, que la famille se retrouve et partage un bon moment ensemble », fait-il comprendre.
« Je vais passer cette nuit du 31 décembre à l’église », confie Michael. Pour lui, après un an, c’est le moment de remercier le Tout-Puissant. Et prier pour que l’année à venir soit meilleure. Nul besoin pour lui de gaspiller une partie de son économie dans les maquis pour se créer davantage de problèmes. Quant à A.N, comptable, il a décidé de mettre ses enfants à l’aise « Je suis heureux quand les enfants sont satisfaits », explique-t-il. Pour lui, compte tenu de la cherté de la vie, il faut savoir prioriser les dépenses. Et la priorité pour lui, pendant ces fêtes, ce sont les enfants.
Comme on le constate, chacun décide de fêter le 31 décembre en fonction de l’idée qu’il se fait de la fête et également selon les réalités qui s’imposent à lui.
Diomandé Karamoko
