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Au Tribunal. La nounou kidnappe l’enfant de 3 ans et demande une rançon

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Seigneur ! Quel diable a pu entrer dans le corps de cette jeune fille de 23 ans, prénommée Rachel, pour que, de but en blanc, elle passe de servante très attentionnée à… ravisseuse d’enfant ?

Nous sommes le 22 mars 2022 à Bonoua, commune située à 21 km de la ville historique de Grand-Bassam. La nouvelle de l’enlèvement puis de la disparition d’un petit enfant de trois ans, commence à se répandre dans la ville, comme une traînée de poudre noire. Cette nouvelle deviendra plus grave et plus inquiétante, quand elle sera suivie d’une demande insistante de rançon. Demande exprimée au téléphone, par la présumée coupable, à l’endroit des parents de la petite et innocente victime.

Comment en est-on arrivé-là ? En quête d’emploi, la jeune N. A. Rachel fait le déplacement de son patelin de Daloa, au Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, pour se retrouver à Bonoua, dans la région du Sud-Comoé. Elle ne mettra pas du temps à se faire embaucher comme servante, dans une famille respectable. Des mois passent et tout se passe bien. Oui, tout se passe apparemment bien, jusqu’au jour où, chemin faisant sur les réseaux sociaux et particulièrement sur Facebook, Rachel reçoit «une invitation pour amitié ». Cette invitation lui aurait été adressée par un féticheur résidant au Pays des hommes intègres, le Burkina Faso.

Selon les propos de Rachel, propos entendus pendant son interrogatoire au Tribunal correctionnel de Grand-Bassam, en son audience du 15 décembre 2022, ce prétendu féticheur aurait exigé d’elle la somme de 600.000 francs, en vue, par un coup de baguette magique, de transformer pour ainsi dire la vie de Rachou en un paradis sur terre. Comme envoûtée, Rachel mord à l’appât lancé par l’homme des ténèbres. Mais comment trouver rapidement cette somme hors de sa portée ? Une idée lumineuse mais dangereuse lui vint instamment l’esprit : monnayer la vie de l’enfant dont elle a la garde, en espèces sonnantes et trébuchantes.

Rachel enlève «Angeot» mais ne l’envoie pas très loin. Elle choisit de se rendre à Yaou, une petite localité, située à quelques petites encablures de Bonoua. Elle choisit d’abord un champ de manioc où elle va cacher l’enfant durant trois jours. Au Après quoi, c’est une maison inhabitée qui l’accueille nuitamment.

«Angeot », une fois enlevé , il ne restait plus à la kidnappeuse qu’à entrer en contact téléphonique avec les parents, pour exiger d’eux la rançon de 600 000F cash. Pour ce faire, elle utilisera l’application «voix magique » sur son smartphone. La petite voix hésitante de Rachou devient une voix d’adulte, grave et menaçante. Elle indique à ses anciens employeurs ,le lieu où ils doivent déposer la rançon, avant de récupérer leur enfant, à un endroit un peu plus éloigné. «Dépêchez-vous. La vie de votre enfant est en danger. Dépêchez-vous…sinon il sera trop tard et vous le regretterez toute votre vie», aurait menacé la ravisseuse.

En dépit de toutes ses ruses, Rachel ne réussira pas à faire plier les parents de la petite victime. Elle apprendra très rapidement à ses dépens, qu’en matière de géolocalisation et de traque des cybercriminels, les fins limiers de la Police nationale n’ont plus rien à envier à leurs collègues occidentaux.

Lors de son procès le 15 décembre 2022, Rachel n’avait que ses yeux pour pleurer, et ses lèvres pour demander pardon.

Le Ministère public à la prévenue :

- Rachel, tu sais ce que l’acte que tu as posé peut te coûter ?

- Non, M. le Procureur…

- Je t’apprends qu’il peut te coûter la prison à vie. Tu ne réalises pas encore la gravité des faits qui te sont reprochés aujourd’hui…

Le président du Tribunal à la prévenue :

- Donnais-tu à manger à l’enfant, le temps qu’il a passé en ta compagnie ?

- Oui, M. le Président, je lui donnais à manger tous les jours.

- Si la Police ne t’avait pas mise aux arrêts et que les parents du petit n’avaient pas accordé une suite favorable à ta demande de rançon, qu’allais tu faire de cet enfant ?

- M. le Juge, j’allais le déposer devant la maison de ses parents.

Au terme de son interrogatoire, la prévenue va craquer, après qu’elle aura réalisé que l’acte qu’elle a posé était très grave. Elle en appellera ensuite à l’indulgence du Ministère public et à la clémence du président du Tribunal. Une suspension d’audience a permis au Juge et au procureur de la République d’accorder leurs violons sur cette affaire.

Dans un souci de resocialisation de la prévenue dont le casier judiciaire ne souffre d’aucune mention compromettante, de larges circonstances atténuantes lui seront accordées. Finalement, N. A. Rachel a été condamnée à …dix ans d’emprisonnement. Dix ans, là où comme une épée de Damoclès, la menace d’une peine d’emprisonnement à perpétuité planait sur sa tête.

Une chronique de Mory-Frey Touré




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