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Kibarou

Mauvaise pratique, à ne surtout pas introduire dans l’Hémicycle ivoirien

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On est tenté de croire qu’il n’existe plus de continent, où le phénomène ne se soit jamais produit. La bagarre dans les parlements, menée par les élus du peuple semble véritablement se répandre. Tel un effet de mode, elle a déjà « séduit », les parlements japonais, turc, italien, jordanien, ukrainien. Cette vilaine résultante du manque de maitrise de soi, a gagné les hémicycles africains aussi. Après la République démocratique du Congo en 2020, où les députés ont quasiment tout saccagé, puis l’Afrique du Sud en 2021, dont les parlementaires se sont livrés à de honteux pugilats. Cette année et précisément le 1er décembre dernier, c’est le Sénégal haut symbole du succès de la démocratie multipartisane dans le continent, qui est tombé sous le charme démoniaque de cette mauvaise pratique. En effet, en réponse à une critique portée le 27 novembre, contre un influent chef religieux Sérigne Moustapha Sy, appartenant à la coalition de l’opposition, qu’elle accusait de n’être pas un homme de parole, manquant de respect à Macky Sall, la députée Amy N’Diagne, a reçu une gifle bien assénée. Laquelle lui a été administrée en pleine séance parlementaire, par son homologue Massata Samb, qui devait certainement en brûler d’envie depuis. La riposte d’Amy N’Diagne à l’aide d’une chaise ne s’est pas fait attendre. Il n’en a pas fallu plus, pour enflammer toute l’Assemblée nationale sénégalaise, qui s’est aussitôt transformée en une arène de combat, tel que nous l’ont bien confié des confrères sénégalais. C’est finalement portée par des agents de sécurité, que la députée N’Diagne a pris congé de l’hémicycle, souffrant sans nul doute de douleurs, causées par un coup de pied, qui lui a été administré dans l’abdomen.

Cet état de fait, illustre bien encore une fois que dans ce pays, les sujets portant sur les hommes religieux, notamment de croyance islamique, exigent toujours une certaine prudence, dans les propos que l’on peut tenir sur leur compte. Est à ce dire qu’à ce niveau, la liberté d’expression, pilier majeur de la pratique de la démocratie, une réalité que les parlementaires sénégalais n’ignorent pourtant pas, n’aurait pas droit de cité ? En réalité, dans ce parlement, comme dans bien d’autres, rien de si tendancieux, sarcastique, hilarant ou fâcheux ne devrait conduire à des scènes de bagarre, auxquelles s’adonnent des élus de la nation. Voilà une grosse indécence, venue de l’étranger et dont certains députés africains, n’ont su résister à l’influence. Cette mauvaise attitude dénuée de toute justification et du moindre caractère démocratique, est certes inversement interprétée par leurs électeurs. Chacun cherchant à dédouaner ses députés. Cependant, dans le for intérieur des uns et des autres, il est clair qu’on ne saurait encourager la récurrence d’une telle atmosphère, au sein de l’Assemblée nationale sénégalaise, voire dans tous les autres parlements africains. En ce sens qu’elle est bien impropre à toute sorte de légifération.

Les députés ivoiriens, fort heureusement, sont loin d’être gagnés par cette mauvaise image de l’action parlementaire. Certainement attachés qu’ils sont, à s’illustrer dans la décence et la bienséance avant tout. Les propos désobligeants tenus sur les réseaux sociaux en son temps, contre une responsable du Pdci, par la députée du Rhdp Mariam Traoré, ont été désapprouvés, par sa propre famille politique. Tordant par ce fait même le coup, du moins nous le croyons, à toutes formes d’habitudes susceptibles de faire le lit d’une certaine délinquance verbale parlementaire. Qui, au fil du temps, pourrait finir par s’exercer dans l’Hémicycle. Pour finalement y occasionner un jour, qui sait, des échanges de coups de poings. Non, il faut s’en préserver. Surtout en cette période de réconciliation nationale, dans un pays où, les plaies ouvertes dans les cœurs et les esprits, par les récentes crises politiques, ne se sont pas encore tout à fait cicatrisées. Alors chers élus du peuple, attention au dérapage. Beaucoup de vigilance. Gardez surtout le réflexe de la courtoisie qui caractérise toute joute oratoire digne de ce nom.

Moussa Ben Touré




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