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Culture

L’enquête du jeudi . Culture. Côte d'Ivoire, pays des mille-et-un festivals (1/2)

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Festival de ceci par ci, festival de cela par là. Depuis quelques années, plusieurs festivals ont vu le jour en Côte d’Ivoire. On aurait dit que, toutes les régions ou villes du pays, ont leur festival. A quoi servent tous ces festivals ? Quels objectifs visent-ils ? Et quelles en sont les retombées pour les localités qui les abritent ?

A en croire la plupart des promoteurs rencontrés, l’objectif principal visé, est de promouvoir et valoriser le patrimoine culturel, ainsi que les valeurs sociales des hommes et des femmes des localités dont se réclament ces différents festivals. Et rentabiliser un peu plus, leurs activités économiques.


Dimensions culturelle et économique


« Le festival wê de Marcory vise à pérenniser la culture wê dans toute sa diversité », explique Olivier Yro, commissaire général du Festiwem. Ce festival entend promouvoir les réalités sociales et environnementales, du pays wê. Ainsi que la paix, le vivre ensemble et surtout les alliances inter ethniques.

Olivier Yro, commissaire général du Festiwem.

Sauvegarder les richesses du peuple dida en voie de disparition, et transmettre des valeurs culturelles et identitaires aux jeunes générations : tel est l’objectif que s’est assigné de son côté le Djaka Festival de Divo. « Au-delà du caractère festif, ce festival contribue au renforcement de la cohésion sociale. Il apporte également une plus-value aux activités économiques de la ville de Divo, pendant la durée de l’événement », explique Alexandre Drama, Commissaire général du Djaka festival.


Œuvres sociales


A chaque édition, des œuvres sociales sont réalisées par les organisateurs du Djaka festival. « Lors de la dernière édition, qui s’est tenue en août 2022, nous avons pu réhabiliter le groupe scolaire Plateau de Divo. Grâce au parrain Salif Traoré dit A’salfo, lead vocal du groupe Magic System », confie Alexandre Drama, le patron de ce festival. A’salfo qui est lui-même, fondateur d’un autre grand festival, désormais bien connu de tous. Il s’agit du festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua). En quatorze ans d’existence, le Femua s’est imposé, comme un rendez-vous incontournable de la musique africaine. Mieux, le Femua donne aussi dans le social à travers la Côte d’Ivoire, avec surtout la construction d’établissements scolaires ici et là. Une contribution notable à l’éducation, fort bien appréciée des autorités du système éducatif ivoirien.


Près d’un milliard de francs généré par l’Abissa


Aux dires de ces promoteurs, leurs festivals sont organisés sur fonds propres. « Durant la période du Popo Carnaval, les opérateurs économiques de Bonoua, accroissent leurs ventes. Les tenanciers de bars et les propriétaires d’hôtels font de bonnes affaires. Ce festival est également un attrait du tourisme ivoirien, à travers la promotion des us et coutumes du peuple Abouré », soutient Franck Abou, Secrétaire général adjoint du Popo Carnaval.

A l’origine, fête de réjouissance du peuple N’Zima Kotoko, pour marquer la nouvelle année, l’Abissa de Grand Bassam a pris aujourd’hui des allures d’un grand festival. En tout cas, l’un des plus anciens, très attirants et festifs de la Côte d’Ivoire. « L’Abissa festival permet de développer, pendant la période de l’évènement, des activités commerciales et touristiques. En 2020, l’Abissa festival a généré à travers le transport, l’hôtellerie et la restauration, près d’un milliard de Francs Cfa de recettes, à la région du sud-Comoé », révèle Gilles Olivier Niamkey, son Secrétaire à l’organisation.

Il y a aussi cet autre festival, à l’appellation plutôt curieuse : festival des grillades. On pourrait croire qu’à la différence des autres, il n’incarne rien de culturel. Ce qui serait une bien mauvaise perception de ce festival, qui s’emploie depuis sa création en 2008, à mettre en exergue, tout le talent culinaire et le génie créateur des Ivoiriens et Ivoiriennes, en matière de grillade. Lesquelles portent sur divers types d’aliments. Ici, ce sont les liens d’amitié, de fraternité et de solidarité que l’on se donne l’occasion de revivifier, et d’entretenir, autour de mets toujours aussi savoureux que goûteux, au palais de la culture à Treichville. L’on a aussi le Kouroubi festival, qui ne cesse de gagner en notoriété à Bondoukou. Réjouissance traditionnelle à l’origine, il a aujourd’hui emballé tout le Gontougo et partant, nombre d’autres Ivoiriens, qui se donnent chaque année rendez-vous, pour aller admirer les prestations des jeunes filles, perchées sur des échafauds. C’est aussi là, une belle occasion de communion fraternelle et de cohésion sociale. Le Kouroubi Festival est aussi devenu, un grand champ de retrouvailles pour les filles et fils de la région, établis dans les autres contrées du pays.

On le voit, ces festivals, loin d’être de simples moments festifs, sont aussi des contributions notables à l’épanouissement socioéconomique des régions aux noms desquels ils existent. Il serait donc souhaitable, que des mécènes accompagnent les promoteurs, qui sont dans bien des cas, sans soutiens et dépourvus de grands moyens, afin qu’ils puissent assurer leur pérennisation.

Boubakar Barry



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