publicité

Politique

Climat. Brève histoire des "Conférences des parties", de la COP1 à la COP27

Publié le :

Depuis 1995, plus d’une centaine de pays du monde entier se réunissent chaque année lors des COP pour parler du climat et de la lutte contre le réchauffement climatique. Du fait de la complexité du sujet et des enjeux qui se cachent derrière, c’est un processus long où se mêlent de problématiques environnementales, économiques, sociales et diplomatiques.


Les COP sont nées lors du sommet de la Terre de Rio

En 1992, plus de 178 pays se rencontrent à Rio de Janeiro pour la conférence décennale de l’ONU sur l’environnement et le développement. Des avancées significatives sont ainsi faites, comme la signature de la Déclaration de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement qui donne une définition “officielle” du développement durable.


Dans cette déclaration est présente une convention sur le climat qui appuie la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de minimiser l’impact humain sur le changement climatique.


La machine est alors lancée : chaque année, les pays ayant signé la convention sur le climat du sommet de Rio se retrouveront pour trouver des solutions concrètes pour lutter contre le changement climatique : c’est la fameuse “conférence des parties” qui prendra place chaque année dans une ville différente. Des acteurs non gouvernementaux y prendront aussi place (ONG, entreprises, villes, citoyens etc.) afin de représenter au mieux la société qui doit lutter contre le changement climatique.


L’avant-Kyoto


La première COP a eu lieu en 1995 à Berlin. Elle fixe pour chaque pays ou région des objectifs chiffrés en matière d’émissions de gaz à effet de serre et de réductions correspondantes à atteindre. Cet engagement chiffré passe une série de mesures et d’engagements politiques.


La deuxième COP s’est déroulée à Genève en 1996. Elle a eu lieu juste après la publication du deuxième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui renforce les charges sur le rôle des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Il y est déclaré et admis que : “les changements climatiques représentent un danger pour l’humanité”.


Kyoto et sa ratification


En 1997, la conférence des parties se déroule à Kyoto pour sa troisième année. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un protocole contraignant visant à encadrer les émissions de CO2 de plus d’une centaine de pays est élaboré. Les objectifs sont chiffrés : réduire de 5,2% les émissions de gaz à effet de serre planétaires d’ici 2020 en se servant de l’année 1990 comme référence. Pour l’Union européenne, cet objectif se traduit par une baisse totale de ses émissions de 8%.


Des mécanismes de flexibilité sont aussi étudiés afin de pouvoir aider les pays signataires à développer le maximum de pistes afin de réduire leurs propres émissions. Ils mèneront à la création des mécanismes de développement propre (MDP) et à la mise en œuvre conjointe (MOC).


Pour que le protocole de Kyoto puisse rentrer réellement en vigueur, il fallait au moins que 55 pays ratifient le traité. Ce sera chose faite en 2002 lorsque l’Islande s’engagera à réduire ses émissions. En clair, il aura fallu attendre 5 ans pour mettre en œuvre ce protocole ! Il sera officiellement ratifié en 2005 lors de la COP11 à Montréal.


Ces huit années entre 1997 et 2005 ont été à l’origine de négociations très fortes et de clarification de la mise en oeuvre de ce protocole : mise en place de la méthodologie de comptabilité, des marchés d’émissions, des mécanismes de fond propre, du système d’observation et de gouvernance, etc.


La grande déception du protocole de Kyoto vient du fait que les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre du monde n’aient pas ratifié ce traité : les États-Unis et la Chine. De la même manière, le Canada se retirera du protocole de Kyoto en 2011.


L’après protocole de Kyoto


Un des objectifs des COP ayant suivi la COP11 de Montréal a été de réfléchir à l’après Kyoto. En effet, les accords contraignants devaient se terminer en 2010. C’est notamment à Doha lors de la COP18 qu’une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto a été décidé jusqu’en 2020.


Il faut comprendre que la grande peur des négociateurs est de ne pas réussir à trouver un nouvel accord contraignant qui puisse toucher tous les pays, notamment les plus émetteurs. La COP15 de Copenhague a été par exemple une grande déception tant les attentes étaient hautes. Finalement, les États-Unis et la Chine refuseront que leurs objectifs de réduction soient contraignants, mettant à mal une lutte unie contre le changement climatique. La COP15 de Copenhague a toutefois permis d'affirmer que les nations du monde souhaitaient endiguer le réchauffement climatique sous la barre des +2°C.


Accord de Paris, COP21 : quelles avancées ?


Les attentes pour la COP21, qui s'est déroulée à Paris en 2015, ont été très fortes. En effet, cette conférence a permis de conclure à un accord historique permettant de remplacer le prolongement du protocole de Kyoto, et ce dès 2020.


La COP21 a été pour beaucoup un "moment historique" grâce à la signature de l'Accord de Paris. Celui-ci entérine que la communauté internationale fera tout son possible pour contenir le réchauffement climatique bien en-dessous de +2°C, voire le limiter à +1,5°C.


Pour atteindre cet objectif très ambitieux, tous les États se sont engagés à publier leurs propres objectifs de réductions des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ils sont aujourd'hui accessibles sur le site des Nations unies.


Si on additionne l'ensemble des contributions nationales, il apparaît que le réchauffement climatique devrait être de +3,5°C en 2100, ce qui reste encore loin de l'objectif fixé. L'enjeu de l'après COP21 est donc d'engager pleinement les entreprises, collectivités et citoyens dans des actions de réduction. Par ailleurs, d'autres mécanismes seront discutés au cours des prochaines COP, comme la mise en place d'un prix du carbone ou d'un fonds vert pour le climat.


Vous l'aurez donc compris, l'action, c'est maintenant ! Le 5ème rapport du GIEC, paru en novembre 2014, affirme avec certitude que l’être humain est responsable du changement climatique. Le rapport "special" du GIEC sur les conséquences d'un réchauffement planétaire de 1.5°C, paru le 6 octobre 2018, est alarmant, et appelle à un changement radical. Le rapport du groupe de travail N°1 paru le 9 août 2021, contribution au 6ème rapport du GIEC (AR6) ne fait que confirmer les certitudes déjà acquises en fournissant une synthèse de haut niveau de la compréhension de l'état actuel du climat, y compris la manière dont il évolue et le rôle de l'influence humaine. Le rapport du groupe de travail N°2 du GIEC, paru en février 2022, contribution à l'AR6, intitulé "Impacts, Adaptation et Vulnérabilité" est rouge écarlate...Les rapports alarmants s'accumulent, inlassablement, et les émissions continuent à augmenter....Drôle d'époque !


Mobiliser toute la planète est donc une étape nécessaire pour lutter contre le changement climatique. Et c'est exactement ce que nous vous proposons avec l'utilisation de l'euro-vert, cet euro adossé à des réductions d'émissions de CO2, et dédié à la lutte contre le changement climatique.

Source : CompteCo2


Liste des conférences des parties depuis 1995


A noter qu'en raison de la crise sanitaire COVID 19, il n'y a pas eu de COP en 2020.


Année COP Ville Pays

1995 COP1 Berlin Allemagne

1996 COP2 Genève Suisse

1997 COP3 Kyoto Japon

1998 COP4 Buenos Aires Argentine

1999 COP5 Bonn Allemagne

2000 COP6 La Hague Pays-Bas

2001 COP6 Bonn Allemagne

2001 COP7 Marrakech Maroc

2002 COP8 New Delhi Inde

2003 COP9 Milan Italie

2004 COP10 Buenos Aires Argentine

2005 COP11 Montréal Canada

2006 COP12 Nairobi Kenya

2007 COP13 Bali Indonésie

2008 COP14 Poznań Pologne

2009 COP15 Copenhague Danemark

2010 COP16 Cancún Mexique

2011 COP17 Durban Afrique du Sud

2012 COP18 Doha Qatar

2013 COP19 Varsovie Pologne

2014 COP20 Lima Pérou

2015 COP21 Paris France

2016 COP22 Marrakech Maroc

2017 COP23 Bonn Allemagne

2018 COP24 Katowice Pologne

2019 COP25 Madrid Espagne

2021 COP26 Glasgow Ecosse

2022 COP27 Charm el-Cheikh Egypte




publicité

FIL INFO

26 avril 2024

Kwilu : 1 000 décès enregistrés sur plus d’1 million de cas de paludisme en 2023

26 avril 2024

Sahel: Washington va retirer des soldats du Tchad, après le Niger

26 avril 2024

Situation socio-politique/Blé Goudé à Cissé Bacongo : « Je ne suis pas avec vous »

26 avril 2024

Gabon : Vincent de Paul Massassa porté disparu pour ses parents ?

26 avril 2024

Mali : avec plus 3, 33 millions de cas confirmés, le paludisme constitue la première cause de morbidité et de mortalité



Fanico

Lamine KANE. 13 février 2024
Conte des faits renversants
Valer St Clair 9 février 2024
CAN : Non aux courses d'autorités sur la pelouse !
Dr. Yalamoussa Coulibaly 6 février 2024
Diversité de noms chez les Sénoufo
Emmanuel Koffi 17 janvier 2024
Lettre ouverte au Premier Ministre Robert Beugré Mambé

publicité