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Politique

Rêver debout

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Luiz Inacio Lula da Silva vient d’être à nouveau élu président du Brésil. Il avait été élu une première fois en 2002, puis réélu en 2006. A la fin de son second mandat, il est condamné à douze ans de prison pour corruption et blanchiment d’argent et emprisonné en 2018. Mais en 2019 sa condamnation est annulée pour vice de forme et il est libéré. Il s’est présenté à la l’élection présidentielle et il a été élu le dimanche dernier, après avoir battu le président sortant, Jair Bolsonaro. Et depuis lors, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire et ses fidèles se sont mis à rêver. 

Rêver que leur Laurent Gbagbo, le Woudy de Mama, le mari de Simone et de Nady, ait le même destin que le brésilien Lula da Silva. Ils y croient d’autant plus que, comme le visionnaire Laurent Gbagbo l’aurait lui-même dit, lorsqu’il fut arrêté et condamné à deux ans de prison pour les incidents survenus à l’occasion de la marche du 18 février 1992 au Plateau, « on peut quitter la prison pour le palais présidentiel. » Après la prison en 1992, il est effectivement devenu président en 2000, et à nouveau prisonnier en quittant la présidence en 2011. 

Donc, si Lula Inacio da Silva a quitté la prison pour la présidence en 2022, il n’y a pas de raison que Laurent Gbagbo ne puisse pas lui aussi réaliser le même exploit en 2025 en se retrouvant à nouveau à la présidence après avoir quitté la prison. Ainsi donc le journal Le Temps a-t-il consacré une pleine page à expliquer en quoi notre Laurent Gbagbo a toutes les chances d’être un futur Lula. Je vous en livre quelques bons morceaux des analyses publiées. Joseph Titi Gnahoua : « l’issue de cette élection a poussé à des syllogismes. Et le plus symbolique reste le rapprochement avec la situation personnelle de Laurent Gbagbo. Comme Lula, Gbagbo est en effet, un homme d’Etat socialiste qui a dirigé son pays entre 2000 et 2010. Renversé, il a été emprisonné au pénitentiaire de la CPI, d’où il est sorti. Comme Lula encore, Gbagbo n’a jamais caché son intention de continuer à faire de la politique. Ce qui laisse penser qu’il va peut-être briguer un autre mandat, en 2025. 

En conséquence, l’élection de Lula est-elle le signe avant-coureur du retour de l’ancien président ivoirien au pouvoir ? Pourquoi pas ? » Un certain Mey Kelassar, qui se présente comme secrétaire national technique chargé de la mobilisation de la jeunesse lui, est affirmatif : « Le président Laurent Gbagbo aussi reprendra le pouvoir en Côte d’Ivoire. » Et il affirme cela en s’appuyant sur un verset de la Bible, « selon Ecclésiaste, qui stipule que rien de nouveau sous les cieux. Tout ce qui est a été, tout ce qui sera, a déjà été. Qui vivra verra ! » Cela me rappelle les prophéties d’un certain Malachie qui avait assuré Laurent et Simone Gbagbo qu’une armée d’anges viendrait les libérer au moment où ils subissaient les assauts des forces de Guillaume Soro et de l’ONU. On connait la suite. Pour Mamadou Traoré, ex-député d’Abobo, « il faut donc engager dès maintenant la bataille des conditions d’une élection démocratique, et peut-être que la Côte d’Ivoire aura son Lula. »

Je crois que pour bon nombre de Gbagbophiles, il ne fait pas de doute que leur idole sera le nouveau Lula. D’abord parce qu’il sera effectivement candidat et il sera élu sans l’ombre d’aucun doute. 

Concernant sa candidature, Damana Pickass qui n’est pas n’importe qui, puisqu’il est le secrétaire général du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation politique de Laurent Gbagbo, l’a dit à l’occasion de l’anniversaire de leur parti. 

Leur candidat naturel s’appelle Laurent Gbagbo. Koné Katinan, porte-parole du même parti, vient de le répéter à Paris : « en 2025, je voudrais dire solennellement que le président Laurent Gbagbo est notre candidat à l’élection présidentielle. Je le dis et je le répète encore une deuxième et troisième fois : le président Gbagbo est notre candidat en 2025. » 

Même les sourds ont fini par entendre. Pourquoi sera-t-il élu ? Parce que, nous dit-on, « la force de Laurent Gbagbo, c’est sa capacité à mobiliser du monde et surtout sa maestria à fédérer les plus grandes intelligences du moment à sa cause. Lorsque l’on voit la nomenclature du PPA-CI, on sait tout de suite que c’est un condensé d’expertises, d’intelligences et de sciences. » (Journal Le Temps). Evidemment, cela ne peut que faire peur à ses adversaires. Et Damana Pickass l’a confirmé : « ils savent que si Gbagbo est candidat, c’est fini pour eux. Donc ils sont en train de masquer leur panique. » Non Pickass, ils ont beau vouloir masquer cela, ça se voit. Et Laurent Gbagbo, le concerné lui-même, est serein comme un cardinal recevant une enveloppe bien épaisse de la part d’un leader politique. C’est pour cela qu’il est allé tranquillement à un concert de zouglou récemment, en attendant de pouvoir repartir à la rue Princesse. Il sait que le pouvoir est déjà dans sa poche.

Venance Konan




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