Le Burkina Faso, pays des Hommes intègres, est désormais exclu de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). La mesure prend effet à partir du 1er janvier 2023, soit dans seulement deux mois. Ainsi en a décidé le président américain, Joe Biden, qui estime que le « gouvernement du Burkina Faso n’a pas fait de progrès continus en vue d’établir le respect de l’Etat de droit et du pluralisme politique ». Autrement dit, pour le locataire de la Maison Blanche, le Burkina Faso ne remplit plus les conditions devant lui permettre d’être éligible à l’AGOA. Il rejoint désormais la blacklist sur laquelle trônaient les noms de pays comme l’Ethiopie, le Mali et la Guinée, exclus, eux aussi, l’un après l’autre, du programme américain, pour les raisons que l’on sait. Pour rappel, adopté en mai 2000, l’accord AGOA vise à réguler et à faciliter les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique. Les pays bénéficiaires jouissent d’un programme de préférences commerciales dont une réduction de taxes sur certains produits qu’ils exportent vers les Etats-Unis. Pour le cas du Burkina Faso, sont concernés par la mesure, les produits animaux, oléagineux, miniers et artisanaux. Les céréales, les produits du textile et de l’horticulture en font également partie. Pour un pays à l’économie déjà poussive comme celle du Burkina Faso en proie à l’insécurité liée au terrorisme et à une crise humanitaire sans précédent, la décision prise par les Etats-Unis constitue un véritable coup dur, tant les conséquences seront fort désastreuses.
La balle est dans le camp des nouvelles autorités de la transition
Par ces temps qui courent, le Burkina Faso avait plus besoin de mesures d’accompagnement pour tenter de se redresser économiquement que de sanctions qui ne feront qu’en rajouter à sa situation déjà très peu reluisante. Mais à qui la faute quand on sait que ce pays presqu’au bord du chaos, a glissé dans une profonde instabilité chronique avec deux coups d’Etat en moins d’un an et ce, sur fond de graves violations des droits humains ? C’est dire que la balle est dans le camp des nouvelles autorités de la transition. C’est à elles de travailler à rassurer la communauté internationale, en l’occurrence les Etats-Unis qui restent très attachés à la démocratie, à l’Etat de droit et à la bonne gouvernance. Si dans les mois qui suivent, des progrès sont enregistrés, la Maison Blanche pourrait revenir sur sa décision au grand bonheur des populations qui souffrent déjà le martyre. C’est, du reste, ce que laisse entendre le président Joe Biden en ces termes : « Je continuerai à évaluer si le gouvernement du Burkina Faso fait des progrès continus vers l’éligibilité à l’AGOA ». Si ce n’est pas une manière de mettre davantage la pression sur les autorités burkinabè de la transition, cela y ressemble fort. Le président Ibrahim Traoré est donc prévenu. Il doit mettre les bouchées doubles pour sortir le Burkina Faso de l’ornière pour autant qu’il veuille éviter une crise sociale aux conséquences imprévisibles.
Boundi OUOBA
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