Arrêté en 2018, l’ex-rebelle libérien, Kunti Kamara, accusé de crimes contre l’humanité, est désormais situé sur son sort. Jugé à Paris au titre de la compétence universelle exercée par la France en lien avec les crimes les plus graves, l’ex-seigneur de guerre libérien a été condamné à la réclusion à perpétuité. On lui reproche précisément des actes de tortures et de barbarie, de complicité de crimes contre l’humanité, de complicité de viol de deux adolescentes, de mise à mort de deux civils et d’actes de cannibalisme, entre autres, commis pendant la première guerre civile au Libéria. Pour rappel, Kunti Kamara est présenté comme l’un des sicaires de l’ULIMO (Mouvement uni de libération pour la démocratie) qui a pris une part active au supplice d’un civil en 1993 et dont il aurait mangé son cœur. Avec des hommes placés sous son autorité directe, ils ont procédé à des exécutions publiques et au partage de viande humaine, quand ils n’utilisaient pas des intestins d’hommes pour délimiter des check-points. Certes, l’accusé, tout au long de l’enquête et de son procès, rejette tout en bloc mais les juges, sur la base de leur intime conviction, l’ont reconnu coupable.
Le cas de Kunti Kamara doit servir de leçon à tous les rebelles ou ex-rebelles qui courent encore les rues
Tout se passe, en effet, comme si le bourreau d’hier joue aujourd’hui les victimes, comme s’il avait fait le choix de narguer les familles de ses suppliciés. Kunti Kamara, au faîte de sa gloire et de sa toute puissance, savait-il qu’il serait tôt ou tard rattrapé par son passé ? Assurément, non, tant l’homme qui faisait la pluie et le beau temps, se croyait tout permis au point qu’il s’arrogeait le droit de vie et de mort sur ses propres compatriotes. Le voilà aujourd’hui groggy de ses propres turpitudes, condamné à passer le reste de sa vie en prison. Ce n’est que justice. Tel est et restera le sort de tous les seigneurs de guerre sur le continent, qui, parfois poussés par une folie des grandeurs dont eux seuls ont le secret, se croient au- dessus des lois quand certains ne se font pas passer pour des faiseurs de lois. Le cas de Kunti Kamara doit, du moins, ou l’espère, servir de leçon à tous ces rebelles ou ex-rebelles qui courent encore les rues. Leur cavale prendra fin un jour. Cela peut prendre le temps qu’il faudra mais le jour viendra. C’est le cas, par exemple, de Joseph Kony qui, se sachant ardemment recherché, vit terré depuis quelques années. Mais il oublie volontiers que même s’il échappe à la justice des Hommes, il ne pourra pas en faire autant pour la justice immanente qui, elle, s’exerce généralement sans intervention extérieure.
B.O
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