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Politique

Burkina .Formation du futur gouvernement : Un bon casting à tout prix

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Lentement et sans doute sûrement, les institutions de la période de transition se mettent en place. Le 14 octobre dernier, les Assises nationales ont désigné, pratiquement par acclamation, le capitaine Ibrahim Traoré, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), comme chef de l’Etat. Ainsi prennent fin toutes les supputations qui circulaient à ce sujet, et toutes les intrigues qui se tramaient pour accéder au poste le plus prestigieux de l’Etat. Il revient maintenant au chef de l’Etat de veiller à la mise en place du Gouvernement. Pour ce faire, il lui faut d’abord nommer un Premier ministre. Tâche autrement très difficile en cette période de crises sécuritaire, alimentaire, économique et morale. Le terrorisme doit être endigué, les déplacés internes doivent être secourus, l’augmentation du coût de la vie consécutive à l’augmentation du prix des hydrocarbures, deux fois de suite en peu de temps, doit être revue ou compensée, l’indiscipline caractérisée des jeunes, des grandes villes surtout, doit être prise en main pour solution à trouver. Le futur Premier ministre devra donc être une personne à la hauteur des défis qui se posent. C’est donc pratiquement un oiseau rare qu’il faudra dénicher qui, sans pour autant avoir un bâton magique, devra être polyvalent et dynamique. Il ne fait pas mystère que dès les premières déclarations qui ont suivi le coup d’Etat du 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a bénéficié d’un certain soutien populaire. Des jeunes ont envahi les rues pour empêcher toute intervention contre le coup d’Etat, et pour lui manifester leur soutien. Ils ont, partant, des attentes qu’il ne faudrait pas ignorer. Les politiciens professionnels ont suffisamment montré leurs limites. Mais ils ont une capacité de nuisance à ne pas négliger. Il faudra donc veiller aussi à les rassurer.

La situation actuelle exige un gouvernement de combat avec des personnes vertueuses, intègres

Comme a dit le capitaine Traoré, tout est urgent. Il faudra donc veiller à trouver une personne aux compétences affirmées et variées pour relever les multiples défis du moment. L’urgence exige le dynamisme. Il ne suffira pas d’être compétent, il faudra aussi du dynamisme dans la conception et dans l’action. Enfin, le futur Premier ministre devra pouvoir bénéficier d’une certaine unanimité, et commencer son action avec la pleine confiance des citoyens. Ces qualités ne sont pas des garanties de succès, mais sont nécessaires pour assurer le succès si certains pièges ont pu être évités, parmi lesquels le gouvernement d’union nationale. Généralement, il n’y a rien de plus inefficace qu’un gouvernement d’union nationale. Dans un tel cas de figure, le président et son Premier ministre n’ont pas toujours les mains libres pour former l’équipe gouvernementale. Chacune des composantes désigne ses membres qui participeront au Gouvernement en fonction du quota qui lui est attribué, et la désignation de ces membres ne se fait pas toujours en fonction des qualités ou de la compétence, mais en fonction des intrigues internes dans chaque composante. En outre, le Premier ministre n’a pas toujours l’autorité nécessaire à l’égard des ministres qui répondent d’abord de la composante qui les a envoyés au Gouvernement, et qui, de surcroît, pensent d’abord aux futures élections plutôt qu’à la résolution des problèmes du pays. Le gouvernement d’union nationale est donc le lieu de toutes les lourdeurs et de toutes les combines possibles et imaginables dont le pays n’a pas besoin actuellement, car l’urgence des priorités ne saurait s’y accommoder. La situation actuelle exige un gouvernement de combat avec des personnes vertueuses, intègres, intelligentes, compétentes, dynamiques, à même de relever les multiples défis qui assaillent le pays. Cela dit, il faudra briser le mythe du fonctionnaire international qui, souvent, n’a rien de plus que les experts locaux, mais qui, par contre, a l’inconvénient de ne pas bien connaître les réalités du pays. L’état d’urgence dans lequel se trouve le pays, ne permet pas de laisser du temps au fonctionnaire international pour s’acclimater. Ceux qui ont le plus construit ce pays, à commencer par Thomas Sankara, Joseph Ki-Zerbo, Sangoulé Lamizana, Tiémoko Marc Garango, Saye Zerbo, n’avaient pas le label de fonctionnaire international. Il revient au capitaine Traoré, en fonction de sa vision, de prendre en compte les éléments pouvant l’aider dans la composition de l’équipe qui l’accompagnera dans la réalisation des chantiers gigantesques qui s’ouvrent à lui pour le temps qui reste, sachant bien qu’il sera le premier responsable de l’échec ou du succès de la Transition.

Apolem




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