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Politique

Obsèques de la reine Elizabeth II : L’Afrique pouvait-elle ne pas y être ?

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Les obsèques de la reine Elizabeth II, décédée le 8 septembre 2022 en Ecosse à l’âge de 96 ans, se sont déroulées hier 19 septembre 2022 à Londres, à l’abbaye de Westminster, en présence d’un parterre de têtes couronnées, de chefs d’Etat et de ministres. Elles ont été retransmises dans le monde entier. Pour un évènement mondial, c’en fut un. Quoi de plus normal ! Il s’agit des obsèques de celle qui était à la tête de la monarchie la plus vieille et aussi la plus connue et la plus brillante au monde. Au XIXe siècle, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord était l’Etat le plus puissant au monde. On disait que le monarque anglais régnait sur un monde où le soleil ne se couchait jamais. Avec ses multiples possessions à travers le monde, quelle que fût l’heure, il y avait toujours une partie de son empire où il faisait jour. Un peu comme l’empire de Charles Quint en son temps. Jusque dans les années 1960, Elizabeth II était le chef d’Etat des anciennes colonies anglaises d’Afrique et, outre le Royaume-Uni, elle est restée jusqu’à sa mort, le chef d’Etat de pays comme le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et d’autres petits pays des Caraïbes. Il est vrai que le monarque anglais règne sans gouverner. Depuis la première Révolution anglaise qui a vu la décapitation de Charles Ier en 1649, les Anglais se sont évertués à dépouiller la monarchie de tout pouvoir effectif. Celui-ci n’a plus qu’un rôle symbolique de représentation de l’Etat et de conservation des traditions. Toutefois, du fait de l’attachement de la majorité des Britanniques à la monarchie, et de la considération qu’ils portaient à Elizabeth II, celle-ci a pu, malgré le peu de marge de manœuvre dont elle disposait, faire entendre parfois sa voix.

La Reine est morte, vive le Roi !

Elle a toujours été en désaccord avec le système de l’apartheid qui prévalait en Afrique du Sud jusqu’à l’avènement de Nelson Mandela au pouvoir en 1994. Elle y sera d’ailleurs accueillie pour la première fois en 1995 par Nelson Mandela. Elle a su aussi jouer de son autorité pour maintenir et raffermir le Commonwealth qui a inspiré plus ou moins la francophonie. D’ailleurs, son décès intervient à un moment où le Commonwealth amorce une mutation. Il a commencé en effet à admettre en son sein, des pays non-anglophones comme le Gabon et peut-être aussi le Togo bientôt. Élizabeth II n’est pas restée insensible à l’Afrique, ce depuis son jeune âge. Le décès de son père l’a surprise en terre africaine, au Kenya, en février 1952, alors qu’elle y était avec sa famille dans le cadre d’une tournée qui allait la conduire ensuite en Afrique du Sud d’où d’ailleurs elle fera son discours d’investiture. Elle s’y engageait à consacrer sa vie entière à servir ses sujets au Royaume-Uni comme dans les pays du Commonwealth. On se rappelle aussi de l’Ossaguyéfo Kwame Nkrumah dansant avec elle, en 1961, à l’occasion du bal donné en son honneur. Il est donc permis de dire que l’Afrique n’a pas été absente de ses préoccupations. Il est donc normal qu’en retour les Africains lui rendent hommage à l’occasion de ses obsèques. Sans oublier que dans la tradition africaine, le respect des morts est sacré, surtout quand il s’agit d’une personne âgée après un si long règne. Jusque-là, la Reine Victoria était celle qui avait le plus régné sur ses sujets. Elizabeth II lui a ravi la vedette, même si c’est d’une courte tête. Parmi les présidents africains, Paul Kagame du Rwanda, Denis Sassou Nguesso du Congo, Macky Sall du Sénégal, Ali Bongo Ondimba du Gabon, Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud, Nana Akufo-Addo du Ghana et le tout nouveau président du Kenya, William Ruto ont marqué la cérémonie de leur présence. Les rois Nana Osei Tutu II du Ghana et Letsie III du Lesotho y étaient également. Beaucoup de pays africains qui n’ont pas été représentés au rang de chef d’Etat, l’ont été par de hautes personnalités de l’Etat comme les Vice-présidents, les Premiers ministres, les présidents de l’Assemblée nationale, les ministres des Affaires étrangères ou les ambassadeurs. Toutefois, les hommages ne sont pas unanimes. Certains n’ont pas oublié le colonialisme britannique et la répression des militants indépendantistes, surtout au Kenya dans les années 1952-1960. D’autres ramènent en mémoire la guerre de sécession du Biafra qui aurait fait près de deux millions de morts. Certes, c’était sous le règne d’Elizabeth II, mais y pouvait-elle quelque chose, vu qu’elle n’avait pas de pouvoir de décision ? La Reine est morte, vive le Roi ! Le Roi Charles III qui prend la succession, saura-t-il conserver le prestige de la monarchie ? L’essentiel est que les sommités africaines présentes à la cérémonie sachent en profiter pour se concerter entre elles et saisir les occasions de rencontres pour défendre les intérêts de leurs peuples et de l’Afrique.

Apolem




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