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Politique

Emeutes de la faim en Sierra Leone : Gare à la propagation de l’incendie dans d’autres pays

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Des voies de circulation barrées, des pneus brûlés et des postes de police saccagés. Freetown avait l’allure, ces derniers jours, d’un véritable champ de bataille. Bilan : au moins deux civils tués et deux policiers lynchés par la population.

Tout était parti pourtant d’un rassemblement pacifique organisé par des commerçantes en guise de protestation contre la vie chère. Un rassemblement qui avait été interdit par les autorités et qui a débouché sur ce qu’on sait. Un couvre-feu a d’ailleurs été instauré par le président Julius Maada Bio à qui on reproche son incapacité à juguler une inflation devenue de plus en plus étouffante pour les petites gens.

Comme un peu partout en Afrique et dans le monde en effet, les prix des produits de première nécessité ont pris l’ascenseur ces derniers temps du fait des conséquences cumulées de la pandémie de coronavirus et de la guerre en Ukraine et cela a fait, au fil du temps, le panier de la ménagère se réduire comme peau de chagrin. La situation est devenue d’autant plus intenable que 40 % de la population sierra léonaise vit avec moins de deux dollars par jour. Ajoutées à cela les accusations de corruption et de mal gouvernance l’on comprend pourquoi la cocotte-minute, qui bouillonnait depuis un certain temps, a fini par exploser.

Une situation que ne manque d’ailleurs pas d’exploiter l’opposition sierra léonaise qui, à un an de la prochaine élection présidentielle, souffle sur des braises sociopolitiques particulièrement incandescentes. En réalité, ces émeutes de la faim qui touchent la capitale et d’autres localités de l’intérieur pourraient faire tache d’huile dans de nombreux autres pays tant les ingrédients de manifestations d’humeur de ce genre sont réunis. De la Côte-d’Ivoire au Sénégal où le président Macky Sall a peut-être pâti récemment de la vie chère dans les urnes en passant par des pays comme le Burkina Faso, le Niger et le Mali qui en plus de la vie chère subissent le contrecoup de la crise sécuritaire.

C’est dire que nombreux sont les dirigeants africains qui doivent se sentir interpellés par ce qui se passe du côté de la Sierra Leone et s’atteler à prendre des mesures vigoureuses pour soulager les populations qui n’en peuvent plus. Car en réalité, quand bien même, elles sont conscientes des répercussions des phénomènes sanitaires, économiques et politiques internationaux dans la vie chère, ce que les populations comprennent moins c’est que les efforts ne soient pas partagés par tous. Elles ont en effet le sentiment que la caste des dirigeants vit sur une autre planète, pratiquement insouciante des malheurs que subissent les pauvres hères. Or, c’est bien connu : les révoltions naissent quand les uns mangent et que les autres regardent. Donc, à bon mangeur…

Aboubacar Dermé




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