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Guerre en Ukraine : le temps d’un choix déterminant pour l’Afrique

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Secret de polichinelle : Tous les pays à travers le monde se battent, pour ne pas être le plus longtemps possible assujettis aux conséquences économiques néfastes de la guerre qui sévit en Ukraine. A ce titre, une réorganisation totale de certaines dépendances économiques, s’imposent à tous, aussi bien en Europe qu’aux Etats Unis. Notamment, pour ce qui de la commercialisation de quelques produits céréaliers, avec en prime le blé, dont la Russie et l’Ukraine, restent les plus grands pourvoyeurs au monde. Puis les produits énergétiques que sont le gaz et le pétrole russes, qui approvisionnent fortement les pays de l’Union européenne et les Etats Unis. L’Afrique qui sortait déjà économiquement affaiblie de la crise sanitaire du Coronavirus, n’échappe malheureusement pas à l’onde de choc de cette crise entre la Russie et l’Ukraine. Un fait qui se traduit par une forte flambée des prix sur le continent ; notamment ceux des produits importés, destinés à l’alimentation, ou à divers usages quotidiens. Voilà une situation qui a exigé une révision à la baisse des prévisions de croissance économique ici et là sur le continent. Et encore plus de dépenses publiques aux Etats, portant sur des subventionnements massifs de nombre de produits, pour permettre aux populations de mieux supporter la cherté de la vie, découlant de cette situation.

Cette réorganisation des rapports économiques est surtout marquée par l’avènement de nouvelles alliances économiques. Elles se tissent ou se renforcent au quotidien, dans l’optique d’une meilleure adaptation, aux conséquences économiques de ladite guerre. Jamais les réserves de gaz de l’Algérie n’auront présenté autant d’intérêt pour l’Union européenne, malgré l’absolue nécessité de la liquéfaction de cette énergie, pour son acheminement à destination des pays demandeurs. Rendant par ce fait même, plus coûteux l’approvisionnement de leurs ménages en gaz, que s’ils continuaient de s’approvisionner en Russie, via les oléoducs traversant l’Ukraine. Pour satisfaire aux besoins à venir de son pays, qui s’annoncent plutôt croissants en matière d’énergie, Joe Biden n’a pas hésité à se rendre en personne en Arabie Saoudite, en vue d’améliorer et booster, la fourniture du pétrole saoudien aux Etat Unis. Et ce, en dépit de tout ce que l’actuel Establishment américain pense du régime saoudien, en matière de respect des droits de l’homme et des valeurs démocratiques.

Qu’en est-il alors des Etats de l’Afrique-subsaharienne ? Eux qui restent économiquement, quasi éternellement dépendants des autres. Quels choix de rapprochement peuvent-ils opérer dans cette recomposition de l’échiquier des échanges commerciaux internationaux qui se dessine ? Une question d’autant plus incontournable, qu’en même temps qu’ils veulent pleinement jouir de leur liberté d’actions et d’initiatives économiques à ce niveau, les pays africains au sud du Sahara, se doivent aussi de ne point porter préjudice à leurs vieilles et profitables relations avec leurs amis de l’UE. Il s’agit donc, de ne pas trop se laisser aller à la cour que la Russie leur fait assidument pour redorer son image, depuis qu’elle a lancé l’offensive contre l’Ukraine. C’est que Vladimir Poutine que l’Union européenne lâche et tente d’isoler progressivement, porte aussi de l’intérêt aux juteux marchés économiques du continent africain. Son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov prépare activement sur le continent, le deuxième sommet Russie- Afrique, prévu pour novembre prochain, à travers des rencontres préliminaires, pratiquement menées avec la caution de l’Union Africaine. A la différence du premier sommet tenu les 23 et 24 octobre2019, dans la ville balnéaire russe de Sotchi et auxquels ont pris part nombre d’Etats africains, cette deuxième rencontre russo-africaine, sera plus déterminante. En ce sens qu’elle devra permettre à tous d’être mieux situé, sur l’état et la nature plus ou moins précise, des rapports que les pays africains entendent désormais entretenir avec la Russie. Plus que jamais accusée d’Etat antidémocratique, belliciste et déstabilisateur, par la communauté internationale, pour avoir attaqué une nation toute aussi indépendante qu’est l’Ukraine. Au-delà des appuis militaires et autres ventes d’armes, constituant le plus vieux domaine privilégié des relations Russo- africaines, à quels autres aspects de ces relations, va –t-on assister au développement ? Les échanges commerciaux entre l’Afrique et la Russie, restent à ce jour dominés par cette dernière. Marquant ainsi, un déficit de plus de 10 milliards de dollars, pour les pays africains.

Il n’empêche que, pris individuellement, et en dépit de la présence Russe en Ukraine, d’aucuns parmi les Etats du continent, en situation de régime d’exception ou non, ont depuis, affiché leur détermination à composer pleinement avec la Russie. C’est bien le cas de l’Afrique du Sud, membre fondateur du BRICS, bloc économique regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ou South Africa. Bloc appelé ( BRICS) en abrégé . Le 20 juillet prochain, Johannesburg abritera une rencontre économique impliquant les hommes d’affaires russes et sud. –africains. Le Mozambique aussi ne se cache plus d’être un allier sûr des russes en Afrique. Et, nombre d’autres Etats du continent, adoptent encore une position biaisée, du ni oui, ni non, ni pour ni contre la Russie, qu’ils devront clarifier tôt ou tard, dans cette redéfinition stratégique des rapports économiques mondiaux, qu’impose la guerre que la Russie mène contre l’Ukraine. Tant il est vrai que le futur des relations de l’Union européenne avec ces pays africains, en dépend. Ou pourrait même s’en trouver affecté.

Moussa Ben Touré.





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