Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), du nom de cette plateforme composée d’organisations de la société civile portée sur les fonts baptismaux en 2019, contre le troisième mandat de l’ex-président Alpha Condé, renoue avec la rue. Il appelle à manifester le 23 juin 2022, non plus pour s’opposer aux dérives autocratiques du natif de Kankan qui n’est d’ailleurs plus au pouvoir mais, cette fois-ci, pour exprimer son désaccord avec la junte sur la durée de la transition fixée à trois ans. Aussi exige-t-il l’ouverture d’un dialogue politique et des poursuites judiciaires contre les auteurs de violences politiques en Guinée. Sur ces deux derniers points, l’on peut affirmer sans risque de se tromper, que les lignes ont commencé à bouger. En effet, ils sont nombreux les caciques de l’ancien régime qui sont poursuivis et certains même placés sous mandat de dépôt pour les crimes commis lors des manifestations contre le mandat querellé du Pr Alpha Condé actuellement en séjour médical en Turquie. Et ce n’est pas tout. Car, quelques heures avant la manif du FNDC, le Premier ministre, à l’issue d’une tournée à l’intérieur du pays, s’est dit disposé à dialoguer avec toutes les composantes de la Nation. Mieux, il en appelle à l’implication de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA) en vue d’une transition politique apaisée en Guinée. Tout en saluant l’ouverture au dialogue des autorités guinéennes, on ne peut s’empêcher d’y voir des signes de fébrilité. Tout porte à croire, en effet, qu’elles sont acculées, et cherchant à desserrer l’étau autour d’elles, elles tendent la main à la CEDEAO contre laquelle elles raidissaient naguère la nuque, allant jusqu’à récuser ouvertement son médiateur en la personne de Mohamed Ibn Chambas.
Mamady Doumbouya donne parfois l’impression de n’avoir pas tiré leçon du passé
En tout cas, la meilleure façon pour Mamady Doumbouya et son pouvoir de décrisper l’atmosphère sociopolitique en Guinée, c’est d’améliorer leur gouvernance en évitant non seulement la chasse aux sorcières, mais aussi en arrêtant de prendre des mesures de restrictions des libertés individuelles et collectives comme, par exemple, l’interdiction de manif en vigueur depuis mi-mai. Et l’erreur monumentale qu’il ne faudrait pas commettre, c’est de réprimer dans le sang la manif du FNDC qui, tout en décidant de braver l’autorité, cherche à pousser Doumbouya à l’erreur. Ce dernier saura-t-il éviter le piège ? Rien n’est moins sûr quand on sait que l’homme fait montre d’un ego surdimensionné si fait qu’il ne supporte pas la contestation. Très imbu de sa personne et obnubilé par on ne sait quoi, il donne parfois l’impression de n’avoir pas tiré leçon du passé, notamment des ennuis de son prédécesseur Moussa Dadis Camara dont les errements et les rodomontades l’ont conduit là où l’on sait. En tout cas, pour autant qu’il veuille entrer dans l’histoire par la grande porte, Mamady Doumbouya se doit d’aller à l’école du Nigérien Salou Djibo qui, après avoir mis de l’ordre dans l’arène politique en renversant Mamadou Tandja, est retourné dans les plus brefs délais dans les casernes. A contrario, tout autre calcul ne ferait que le perdre davantage, surtout face à un mouvement comme le FNDC qui n’entend pas se laisser compter fleurette, conscient de sa force de mobilisation. C’est dire si la balle est dans le camp de Doumbouya qui se doit de comprendre que les peuples ont plus peur des dirigeants qui sont à leur écoute que de ceux qui brandissent constamment la chicote.
Boundi OUOBA
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