La journée mondiale de l’Environnement, célébrée le 5 juin de chaque année depuis 1972, à travers le monde entier, n’aura manifestement pas retenu l’attention des gouvernants politiques cette année. Préoccupée à gérer les conséquences économiques de la guerre Russo Ukrainienne, l’Europe n’en a fait qu’un rappel ici et là. Mettant quelque peu en relief, certaines grandes lignes fortes, du dernier rapport du Groupe International des Experts du climat ( GIEC) . Lesquelles évoquent toutes les menaces de destruction planétaire qui continuent et continueront de planer sur l’humanité, tant que celle-ci ne réussira pas une réduction drastique de ses émissions de gaz à effet de serre. Les ramenant en dessous de 1, 5 degrés Celsius.
En Afrique et singulièrement en Côte d’Ivoire, l’on s’est depuis l’instauration de cette journée de l’Environnement par les Nations Unies, impliqué dans sa célébration. Mais, malheureusement, d’années en années, les différentes éditions se ressemblent en la matière. Autrement dit, elles restent essentiellement constituées de déclarations sur la dégradation de l’Environnement. Sans plus, majeur. S’il est indéniable que le changement climatique, est à ce jour la principale problématique environnementale, ayant volé la vedette à toutes les autres, du fait surtout des grands bouleversements que cause le phénomène partout dans le monde, cela ne signifie pas que les autres problématiques environnementales devraient être négligées. Ou faire simplement l’objet de considérations de bas étage, alors que chaque année qui passe, les voit gagner en importance autour de nous. Le niveau de responsabilité des populations africaines dans le dérèglement actuel du climat, est estimé à 4%. Tandis que, ses villes en pleine croissance démographique, ont du mal à trouver des mécanismes, des moyens et autres stratégies appropriées à la gestion quotidienne des déchets que génèrent leurs ménages.
Dans la capitale économique ivoirienne, après des années assez pénibles comme celle de 2014, passées dans la quête d’un bon système adéquat de gestion des ordures ménagères, les pouvoirs publics sont enfin parvenus, à en mettre en place, avec de substantiels appuis d’opérateurs privés étrangers. Le système affiche certes quelques défaillances dans son fonctionnement. Cependant, il empêche à ce jour, les amoncellements sauvages de ces ordures ici et là, à travers la plus grande agglomération urbaine ivoirienne. Un fait qui aura par le passé, fortement contribué à la propagation des pathologies que sont le paludisme et la fièvre typhoïde. C’est aussi, un grand pas en avant que d’avoir doté la ville d’Abidjan d’un moyen moderne d’élimination des déchets, tel que le symbolise le Centre d’enfouissement technique de Kossihouen (CET). Pour autant, de nombreux efforts restent à déployer pour éduquer les populations, à réduire leur production quotidienne des ordures. De sorte à permettre à l’Etat, de supporter le coût financier de leurs collectes et transferts au centre de tri, puis au CET. Certes une taxe, indexée sur la facture d’électricité, est à ce titre exigée de chaque ménage. Mais, il n’est pas toujours aisé pour l’Etat d’assurer le paiement des factures relatives aux différentes prestations, qui lui sont présentées à cet effet. Il lui est même arrivé d’exiger des entreprises de ramassage des ordures, un certain poids à ne pas dépasser, malgré la quantité élevée des déchets à ramasser. C’est tout dire sur, l’importance de l’éducation à dispenser aux populations, afin qu’elles s’emploient à produire moins de déchets. Et que nombre d’entre elles se départissent de ces mauvaises pratiques consistant à jeter des déchets en pleine rue, dans les caniveaux, sur les espaces verts. etc. En plus, il convient d’étendre à l’arrière-pays, ce mode de gestion des ordures, initié à Abidjan. C’est que dans les villes de l’intérieur, la gestion des ordures reste encore une problématique environnementale entière. Donc, outre l’éducation des populations à une production plutôt raisonnable des déchets, des réflexions, des initiatives, ainsi que des actions concrètes, pourraient aussi être menées sur la vulgarisation du système abidjanais au reste du pays. Et ce, dans le cadre de la journée mondiale de l’Environnement. Plutôt que de meubler celle-ci, uniquement de déclarations et autres phraséologies de rappels rabâchés et ennuyeux sur l’état du climat.
Moussa Ben Touré