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Culture

Trésors restitués : les Béninois prennent d’assaut la Présidence (1/2)

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Pendant trois mois, les Béninois ont pris d’assaut le Palais de la Présidence. Grande ferveur populaire pour une exposition consacrée notamment aux pièces d’histoire et d’art pillés dans les palais royaux par le colonisateur et restitués récemment par la France. Personnalités politiques béninoises ou vedettes internationales comme Samuel Eto’o, cadres, élèves, étudiants, artisans et autres se succèdent au fil des jours pour les contempler.

Au Palais de la Marina à Cotonou, pratiquement tous les jours, du 20 février au 23 mai, deux rangs interminables dans la cour, à l'entrée du bâtiment abritant l'Exposition « Art du Bénin d'hier et d'aujourd'hui : De la restitution à la révélation ». Dans un hall jouxtant l’entrée de la salle abritant la galerie, le guide souhaite la bienvenue à la foule de visiteurs et leur rappelle, dans une brève introduction, le contexte du retour des trésors royaux, ainsi que le code de conduite à adopter lors de la visite. Selon lui, « l'exposition est divisée en deux grandes parties. La première est consacrée au 26 trésors royaux. La deuxième partie à l'art contemporain. Et là, nous avons 106 œuvres de 34 artistes ».



Trônes royaux et portes du Palais


Les trônes d'apparat des rois Glèlè et Ghézo, ainsi que le « Kataklè » (tabouret) du roi Béhanzin sont les premiers objets visités dans cette galerie. Sculptés en bois et d'une hauteur d'environ 2 mètres, ces trônes ne sont utilisés que lors des occasions exceptionnelles, selon les explications du guide. Ils étaient installés sur une estrade qui permet au roi d'avoir une vue générale sur ses sujets. Le Kataklè, lui, est un tabouret royal sculpté en un seul morceau de bois. Il sert de siège au futur roi lors des cérémonies d'intronisation.

À côté des sièges royaux se dressent les portes du palais royal de Danhomè. Elles sont gravées de sculptures d'animaux et d'objets en hommage aux divinités du royaume.


La foule s’ébranle ensuite vers les statues anthropozoomorphes (mi-homme, mi animal), utilisées par les rois lors des combats. « Véritables armes de guerre » selon l'explication du guide, leur présence sur le lieu de combat était suffisante pour garantir la victoire.


Objets sacrés


L'exposition a présenté à ses visiteurs les statues homme-lion du roi Glèlè, homme oiseau de Ghézo et Homme-requin de Béhanzin. Toujours dans le registre de ces objets à coloration hautement spirituelle, figurent le Assen et les Hotagantin. Si les premiers représentent l'esprit des morts dont ils perpétuent le souvenir et reçoivent des libations afin de nourrir l'ancêtre dont il représente la mémoire, les Hotagantin eux sont installés au sommet des toits des lieux de culte ou temple vodun, afin de les faire identifier.


Soigneusement disposé dans une vitrine juste à côté, trois récades de rois. Objet d'apparat et d'attributs du pouvoir, elles servent à certifier le message du roi lorsque le messager le porte. Un vêtement de soldat, du matériel du métier du fil à tisser ont été aussi présentés lors de cette exposition.


Dans un langage marqué d’une parfaite maîtrise de la terminologie et empreint de solennité, les guides se relayant d'un local à l'autre, ont fait voyager l'assistance dans les méandres du passé dahoméen. Riche en émotions, ce parcours à travers un pan de l'histoire du Danhomè n'a laissé personne indifférent. C'est le cas de Cadnel Amoussou. « J'ai été profondément touché par la richesse et la beauté de ses œuvres qui témoignent du mode de vie de nos ancêtres. Sans machines, ils ont pu réaliser ses œuvres qui résistent au temps», a révélé l'étudiant de 25 ans, juste après avoir visité la première partie de la galerie.

« Sincèrement je suis au comble de l'émotion. Quand on nous a annoncé l'arrivée et la visite des trésors royaux, je faisais partie des personnes qui n'en voyaient pas la pertinence. J'ai accompagné des amis aujourd'hui pour une balade et je me rends compte que c'était assez sérieux. Ici, on ne raconte pas l'histoire mais on la vit comme si c'est aujourd'hui. Franchement je tire mon chapeau au Président Talon et à son gouvernement», a déclaré Philomène Adjignon, coiffeuse de profession, qui s'est ensuite empressée pour rejoindre les siens pour poursuivre le périple avec la visite des œuvres contemporaines.


Joseph Tomondji

Correspondance particulière





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