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Politique

Ça s'est passé en mai :Une petite larme pour Mobutu

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Cela faisait 25 ans, jour pour jour, que les soldats de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) de Laurent Désiré Kabila, appuyés par l’Ouganda et le Rwanda, entraient à Kinshasa, consacrant du même coup la chute de Mobutu. La veille, ce dernier, très affaibli par la maladie, s’était réfugié à Gbadolite, son village natal, à quelques encablures de la frontière centrafricaine. Acculé aussi dans cette zone naguère réputée être un bastion imprenable et aidé par son dernier carré de fidèles, il a été obligé de s’enfuir pour le Togo à bord d’un cargo militaire qui passait par là. Ensuite, ce sera le Gabon et, enfin, le Maroc où il a rendu l’âme et repose depuis.

Son départ du pays signait la fin d’une ère marquée par la «zaïrianisation», le retour à l’authenticité : abandon du style vestimentaire occidental avec le modèle abacost (abréviation de « à bas le costume »), changement du nom de pays et de la monnaie, interdiction à tous les citoyens de porter des noms chrétiens et occidentaux, nationalisation progressive des biens commerciaux et fonciers, réforme agraire, industrialisation… Il convient de le reconnaître, Mobutu a été un héros à travers des mesures hardies avant de se muer en tyran. Les longs règnes ayant, hélas, la fâcheuse tendance à convertir les premiers succès en échecs durables.

La volonté d’un pouvoir à vie a ainsi fini par enrayer la machine. Le pays s’est enlisé dans la crise et, pour l’opinion, le coupable tout désigné était l’homme à la toque de léopard. Toute opportunité était donc bonne pour le pendre haut et court à un croc de boucher. Après la chute de Sese Seko, a récupéré sans se faire prier les rênes du pouvoir le chef rebelle Laurent Désiré Kabila. Après l’assassinat de ce dernier en janvier 2001 dans des conditions jusque-là non totalement élucidées, la patate chaude est refilée à Kabila fils, avant que Félix Tshisekedi (en janvier 2019) ne remporte à la régulière la présidentielle.

Ce dernier, comme ses prédécesseurs du reste, peine à impulser le développement et, surtout, à pacifier ce vaste pays. En effet, l’insécurité a fini par gagner tout le territoire, avec des seigneurs de guerre qui règnent sur de vastes terres, notamment les plus giboyeuses de la république. Leur zone de prédilection : celles riches en ressources minières. Certes, Mobutu est parti. Mais aujourd’hui, on se pose bien cette question : « Aujourd’hui était-il mieux qu’avant ?» Même si la réponse n’est pas évidente, reconnaissons que du temps de Mobutu au moins, le pays était bien tenu. Lui, quand il toussait à Kinshasa, du fin fond de la forêt, au Kivu par exemple, l’on savait que le léopard venait de feuler. Et pour sûr, si on faisait un petit sondage chez les Congolais, il est évident qu’il y en aurait, et peut-être même beaucoup, qui se mettraient à regretter l’époque des « Mobutu oyé ! »

Issa K. Barry









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