Au bout des quatre prochains jours, la quinzième Conférence des pays signataires de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse, va refermer ses portes à Abidjan. Et l’on va ici et là renouer avec le train -train quotidien, que nous avons dû quitter pendant vingt jours pour se retrouver, à parler de ce qui dessèche, fissure et vide les terres de tous nutriments. Les privant ainsi, de toute fertilité, qui les rendent au fil du temps, inappropriées à toute pratique agricole. Les différents facteurs explicatifs, en réalité déjà connus des experts africains et ceux du reste du monde, auront à nouveau fait reparler d’eux. Et il est apparu indéniable, que de toutes ces causes à l’origine de la désertification, la destruction forestière et le déboisement abusif, demeurent plus importants et nuisibles ; que les causes liées aux mauvais systèmes de productions agricoles, assortis d’usages abusifs ou prolongés de pesticides et de fertilisants chimiques, manifestement nocifs pour les sols arables.
Nantie d’une bonne expérience sur la problématique de la désertification, d’autant plus qu’elle frappe 60% de son territoire national, avec un pic de 90% au nord du pays, la Côte d’Ivoire a concocté un alléchant programme de lutte contre le phénomène. Appelé « Initiative d’Abidjan », il a été soumis à l’appréciation des différents experts ayant pris part à cette quinzième Conférence des parties. Lesquels en ont été tout simplement ravis. Au cœur de ce programme, la reconstitution de son couvert forestier fortement décapé à plus de 90%, occupe une place de choix. Et de toute évidence, cela ne saurait être fortuit, pour qui connait le rôle déterminant des arbres dans le processus naturel de fertilisation des terres. Singulièrement, de celles dédiées à l’agriculture. De même que leur capacité d’absorption des gaz provocateurs du dérèglement climatique, qui est à ce jour devenu, le perturbateur majeur des régimes pluviométriques, entrainant consécutivement la rareté des pluies, ainsi que la réduction continue de leurs quantités. Un état de fait qui provoque le dessèchement de la végétation, inévitablement suivi de celui des sols. On le voit bien, l’arbre sera donc déterminant dans le succès de ce programme encore dénommé, « Abidjan Legacy Programm ». Ce faisant, la Côte d’Ivoire va devoir reboiser davantage. Pour faire reculer assez loin d’elle, les conditions et facteurs favorisant la disparition de sa végétation, conduisant à l’aridité de ces terres. Ce que son rythme actuel de reboisement ne lui suffira certainement pas, à réaliser pleinement, sur les cinq ans que devra durer Abidjan Legacy Program. Aussi, une implication massive de l’ensemble des Ivoiriens serait la bienvenue. Si seulement chacun de nous acceptait de se donner volontairement la peine de planter un arbre au cours de chacune de ces cinq prochaines années. Il en résultera assurément une vaste opération de plantation d’arbres, encadrée par l’expertise et l’ingéniosité de la Société de développement des forêts. Qui fournira alors les plants et orientera les uns et les autres vers les zones fortement nécessiteuses en la matière. La Cop15 est venue susciter dans les esprits, un regain de dynamisme, quant à la nécessité de lutter contre la désertification. En effet, si l’on veut continuellement réussir à faire de l’agriculture, un pilier sûr de l’économie ivoirienne, il est aussi convenant d’exhorter les communes ivoiriennes à planter des arbres. Singulièrement celles de l’arrière –pays, d’où sortent la plupart des productions agricoles du pays. Elles, tout comme les Conseils régionaux, gagneraient enfin, à pouvoir donner vie à cette noble idée de créer des forêts communales et régionales Qui viendront susciter des micros climats locaux et favoriser par ce fait même, l’existence d’un couvert végétal garantissant de bonnes conditions, à toute pratique agricole. Restons déterminés, car nous pouvons vaincre, ou à défaut considérablement réduire la désertification en Côte d’Ivoire.
Moussa Ben Touré