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Côte d’Ivoire .Femme peut.

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La crise électorale à la fédération ivoirienne de football (FIF) qui a catalysé l'attention du monde entier depuis 2020 semble connaître son dénouement avec l'élection, le 23 Avril 2022, de Monsieur Idriss Diallo comme le nouveau patron du football ivoirien. Sauf cataclysme, cette élection sonne la fin des fonctions du comité de gouvernance de transition connu sous l'appellation de comité de normalisation (Conor) depuis Décembre 2020.


Le point qui retient mon attention n'est pas l'élection d'un nouveau président ou même l'échec presque incompréhensible du candidat du renouveau, le choix du peuple ; Didier Drogba. Je me permet de tirer trois (3) leçons portant sur le choix de Madame Mariam Dao Gabala qui a piloté avec maestria, contre vents et marées, le navire FIF presqu'en épave.


Femme peut : lorsque les hommes ont échoué


Ce n'est un secret pour personne, depuis plusieurs années, le football ivoirien traverse une crise, en grande partie née de l'incapacité des acteurs à trouver un consensus sur divers aspects de la vie de la fédération; manque de vision et de projets à long terme, défaut de financement des clubs, désintérêt des ivoiriens pour le football local, soupçons d'opacité dans la gestion des ressources dont le fameux "mommonsage" des primes des joueurs, choix désastreux et et limogeages catastrophes des entraîneurs, etc.


Dirigeants de la fédération, certains dirigeants de clubs et groupements d'intérêt étaient presqu'à couteau tiré ; l'argent dérogeant au fair-play sportif.


Ces crises à répétition, sinon cette crise permanente n'a pas permis aux dirigeants de la FIF de redonner ses lettres de noblesse au football local. Même si en 2015, l'équipe nationale de football remporte sa deuxième Coupe d'Afrique des Nations (CAN), c'est bien plus un exploit de quelques individualités qu'un regain de performance (bref). La non-qualification aux éditions successives (2018 et 2022) de la Coupe du Monde ainsi que nos piètres performances aux éditions de la Coupe d'Afrique des Nations depuis 2017 achèvent de nous convaincre.


En 2020, les acteurs du football ivoirien organisent une nouvelle élection qui devrait permettre d'élire un nouveau président de fédération. Cependant, les règles du jeu sont contestées par certains acteurs, dont le candidat Didier Drogba ; conséquence, les élections sont repoussées plusieurs fois. Face à cette autre crise, la Fédération Internationale de Football (FIFA) met sur pied un comité de normalisation. Le choix de la personne qui devra diriger cette fédération apparaîtra, pour le moins, surprenant : une Femme, mais pas que, une Femme très loin du milieu du Football : Madame Mariam Dao Gabala.


Le message est fort, le message est éloquent et l'histoire le retiendra : lorsque les hommes ont échoué, il a fallu une femme, une mère, une femme d'expérience pour redresser l'instance de gestion du football ivoirien.


Ce qui a milité pour ce choix n'est pas une certaine maîtrise du milieu du Football, mais sa réputation dans ses domaines de prédilection ; comme quoi, une bonne réputation dans un domaine est une clé passepartout !



Femme peut : au milieu de la tempête


Dès sa prise de fonction à la tête du comité de normalisation, Madame Dao Gabala encaisse des coups. Elle est accusée d'être l'instrument d'une certaine communauté internationale qui voudrait imposer un candidat à la tête du football ivoirien. Même lorsqu'elle organise un simple exercice de gestion financière comme l'audit des comptes de la maison de verre, elle est accusée de vouloir salir les dirigeants précédents de la fédération. Son équipe et elle sont accusées par ailleurs de vouloir prolonger indéfiniment leur gestion de la fédération après le report des élections et des assemblées générales. Certains sont allés jusqu'à trouver toute sa généalogie sur une prétendue liste de prise en charge par la FIF pour le compte des matchs amicaux des éléphants en Europe. Ils ont tenté, par tous les moyens, de trouver des poux dans les cheveux de la bonne dame.


Malgré toutes ces accusations et ces coups, en Femme d'expérience, imperturbable, armée d'une patience pédagogique et d'un calme olympien, elle continuera sa mission. L'organisation des élections de la FIF dans la plus grande transparence, a, comme le disent les ivoiriens "versé le visage de ses détracteurs par terre". Au milieu de la tempête des accusations, elle a tenu ferme.


Femme peut : bien plus qu'une simple fédération de football.


Si jusqu'en Décembre 2020, le nom Mariam Dao Gabala rimait avec engagement, militantisme, microfinance, autonomisation de la femme, désormais, ce nom retentit avec gouvernance transparente, conduite de processus démocratiques, organisation d'élections irréprochables.


Madame Mariam Dao Gabala a prouvé que Femme peut. Est-ce un message subtil de la Fifa qui devrait retentir au-delà du monde du football ?

Essan Emile Ako




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