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Politique

Réponse des autorités Burkinabè aux dirigeants ouest-africains : Que fera maintenant la Cedeao ?

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Le 25 mars dernier, les chefs d’Etat de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) avaient été fermes et sans ambiguïté avec les militaires qui se sont accaparé du pouvoir par la force au Mali, en Guinée et au Burkina. Ainsi a-t-on reconduit les sanctions qui frappent le Mali. La Guinée a été invitée à décliner un calendrier pour la Transition. Quant aux nouvelles autorités burkinabè, les dirigeants ouest-africains leur ont demandé de libérer au plus tard, l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, le jeudi 31 mars, sous peine de sanctions. Ils ont été également sommés de réduire de « manière raisonnable » la durée de 36 mois accordée à la Transition par les Assises nationales. La réponse gouvernementale est tombée, hier, jeudi 31 mars. Ainsi a-t-on appris que l’ancien président, qui est en détention ou en résidence surveillée, c’est selon, verra sa situation améliorée. A ce sujet, le gouvernement a laissé entendre que « depuis un peu plus de trois semaines, des concertations ont été initiées au niveau national et se poursuivent dans l’optique d’aboutir au retour de l’ancien président dans une résidence familiale de son choix tout en garantissant sa sécurité… » Une précision qui pourrait avoir son pesant d’or est qu’aucune date n’a été donnée pour cela. En ce qui concerne la durée de 36 mois de la transition, l’autre arête restée en travers de la gorge de la CEDEAO, le gouvernement a laissé entendre que celle-ci a été adoptée à l’issue des Assises nationales composées des Forces vives de la Nation. De ce point de vue, le gouvernement n’a pas voulu revoir les choses dans le sens souhaité par la CEDEAO.

La CEDEAO doit s’abstenir de tirer sur l’ambulance

Pour résumer cette sortie du gouvernement, l’on peut dire que le pouvoir de transition est disposé à mettre de l’eau dans son Ran toaga (dolo renforcé en langue nationale mooré), en ce qui concerne le sort de Roch Marc Christian Kaboré tout en refusant de donner une date précise pour cela. A contrario, le gouvernement est resté pratiquement intraitable sur la question de la durée de la transition, arguant du fait que celle-ci est une décision souveraine des Assises nationales. Voici donc en substance, la réponse tant attendue des autorités du Burkina au double ultimatum des responsables ouest-africains. La grande et angoissante question que ne manqueront pas de se poser bien des Burkinabè, et même au-delà, est de savoir ce que fera maintenant la CEDEAO. Aujourd’hui même, une délégation de l’organisation sous-régionale est attendue à Ouagadougou. Les Burkinabè trépignent d’impatience de savoir quels genres de mots sortiront de la bouche de ces gens. Seront-ils des mots qui éloignent le spectre des sanctions contre les maîtres de Ouagadougou ? Ou seront-ils des mots révélateurs des sanctions qui pourraient s’abattre sur le Burkina ? En tout cas, tout le monde retient son souffle du côté de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya ou encore de Kaya. Car, en cas de sanctions, chose que personne ne doit souhaiter pour ce pauvre pays, ce sont les populations, déjà inscrites à l’article de la mort à cause du terrorisme et de la crise humanitaire, qui trinqueront le plus. Vu sous cet angle, on peut se demander si les nouvelles autorités ont mesuré toutes les conséquences pour le peuple burkinabè, de leur décision. A l’opposé, on peut aussi se demander si la CEDEAO aura l’humanité de tenir compte de l’état de souffrance très avancé des populations burkinabè. En tout état de cause, il se pose donc l’impérieuse nécessité, pour les deux parties, de jouer balle à terre de sorte à préserver l’essentiel, c’est-à-dire le peuple burkinabè qui ne demande aujourd’hui qu’à vivre dans la sécurité et dans la dignité. De ce point de vue, les porteurs de pancartes, traitant la CEDEAO de tous les noms d’oiseaux, tout comme les Burkinabè qui pourraient ne plus être fâchés par d’éventuelles sanctions de la CEDEAO, devraient s’inscrire résolument dans une logique qui ne fragilise pas davantage la cohésion nationale. Car, de cela, le pays en a besoin aujourd’hui pour mieux riposter aux fous de Dieu, qui sont en train de porter dangereusement atteinte au pronostic vital du pays de Thomas Sankara. Dans le même registre, la CEDEAO doit s’abstenir de tirer sur l’ambulance. Et cela, d’autant plus que le gouvernement ne semble pas vouloir croiser le fer avec elle.

Pousdem PICKOU




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