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Politique

Décidément, l’histoire ne serait que recommencement : Le Mali, une fois de plus, exporte la « guerre froide » dans le pré carré français

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Si le conflit ukrainien et ses conséquences sur le plan de la géopolitique mondiale rappelle les heures angoissantes de la guerre froide, le positionnement idéologique et diplomatique actuel du Mali, lui, rappelle un autre fait d’histoire célèbre.

Très rapidement après les indépendances, le Mali du président Modibo Keita tourna le regard vers l’Est contrairement aux pays de la zone, se trouvant toujours dans le pré carré français, exception faite de la Guinée de Sékou Ahmed Touré. Le Mali d’alors avait un fort potentiel attractif dû au fait qu’il fut le fer de lance de l’éveil de la conscience africaine à une époque où le joug colonial était oppressant. Le pays était devenu un allié sûr de l’Union soviétique dans la zone. Rappelons que le franc malien était battu en Yougoslavie. Le président Modibo Keita n’hésita pas à tourner royalement le dos à l’ex puissance colonisatrice au moment où d’autres comme le président sénégalais Senghor, conservait une sympathie quasi certaine pour la France. Pour lui, l’indépendance ne saurait être totale que s’il y avait une rupture radicale, à tout point de vue, avec la France.

Cependant, le Mali du président Modibo Keita attirait aussi la Chine, à tel point qu’il y eu à l’époque une certaine rivalité entre le pays de Mao Zedong et l’URSS pour s’accaparer une certaine exclusivité sur le plan économique et diplomatique. Ainsi donc commença l’histoire de la guerre froide en Afrique. Le Mali était résolument « soviétique » même si, il faut le rappeler, France et surtout USA, tentaient de diminuer l’influence rouge dans le pays. La crainte du basculement d’autres pays africains dans le bloc Est était réel.


Aujourd’hui, plus de 60 ans après les luttes africaines pour l’indépendance, l’assertion « chasse gardée française » est toujours présente. Jusqu’à très récemment, le Mali faisait partie de ce pré carré. Mais le basculement idéologique du pays vers la Russie date d’avant le coup d’Etat du 18 août 2020. La présence militaire française devenait de moins en moins populaire et l’idée d’un retour russe au Mali faisait son chemin. La consécration du Colonel Assimi Goita comme président de la Transition validera la volonté de nombreux maliens de placer le curseur sur l’ex URSS. Un choix d’autant normal que nombres d’officiers maliens proches du cercle dirigeant y ont des affinités puisque y étant été formés.

De ce fait, le conflit ukrainien et ses répercussions trouvent échos au Sahel. Le Mali semble avoir pris fait et cause pour la Russie de Vladimir Poutine, peu importe les conséquences. D’ailleurs, certains voient en la récente suspension des médias français RFI et France 24, un autre signe d’une adhésion quasi complète aux idéaux de l’ex Union Soviétique. Rappelons que cette dernière adopta une loi qui prévoit des peines de prison allant jusqu’à 15 ans de détention pour toute diffusion d’informations visant à discréditer l’armée russe dans le conflit ukrainien. La loi est signée des mains de Vladimir Poutine et punit également tout appel à sanctionner Moscou. Résultat, plusieurs médias occidentaux déposèrent la plume, de peur de représailles. Il s’agit, entre autres, de la BBC pour le Royaume-Uni, de CNN pour les Etats-Unis ou encore de la RAI pour l’Italie.


Par ce jeu de positionnement du Mali, en ce moment, la preuve est établie que la Realpolitik peut être appliquée aussi par un pays du tiers monde si les conditions sont réunies.

Ahmed M. Thiam L'Alternance




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