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Kibarou

La Cop15, ou l’occasion de bâtir une conscience écologique nationale

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La Côte d’Ivoire s’active du mieux qu’elle le peut, pour donner un cachet particulier à la quinzième Conférence des Parties (Cop15) des pays signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Une rencontre de haut niveau, qui se tiendra du 9 au 20 mai prochain à Abidjan. Ce sera une grande première pour ce pays, qui le doit certainement à nombre de facteurs positifs, avec en prime ses acquis économiques de cette dernière décennie. Lui conférant par ce fait même, toute l’exemplarité recherchée en termes de gestion économique efficiente, par les institutions financières internationales. Mais, il y a aussi cette autre réalité à ne pas perdre de vue, faisant de la Côte d’Ivoire un cadre idéal pour parler de la métamorphose qu’un pays forestier peut subir en courant le risque très prononcé par endroits, de connaitre la désertification. En effet avec le rythme effrayant de destruction forestière que la Côte d’Ivoire enregistre chaque année, il est fort prévisible que plusieurs de ses localités dont celles du nord notamment, puissent continuer de vivre une modification irréversible de leurs écosystèmes. « Le désert avance » : voilà une phrase que nous avons pris l’habitude, depuis plusieurs années déjà, d’entendre ici et là, au moins une fois l’an. Singulièrement, lorsqu’il s’agit de la célébration de la journée nationale de lutte contre la désertification. Et après, plus rien. Tout porte à croire que l’on n’a jusqu’ici pas encore appréhendé publiquement notamment, l’importance du phénomène. L’ampleur qu’il a prise au fil du temps et qu’il continue de prendre. Sinon, comment comprendre que jusqu’ici, tout ce qui concourt à appauvrir les sols au nord, à y décaper leur couvert végétal, pourtant propice à leur fertilisation et stabilité, est encore observé, en tant que pratiques. Cela est surtout vrai pour les abattages clandestins ou sciages à façon toujours continuellement au-delà du huitième parallèle, où ils sont pourtant interdits, comme dans l’ensemble de tous les espaces forestiers de la Côte d’Ivoire, voilà plusieurs années déjà. La déforestation que cela constitue est-on ne cessera jamais de le dire- tout le mal que l’on puisse infliger à la production agricole tous azimuts. Ce sont chaque année, constatent des conseillers agricoles et responsables de coopératives, toujours plus d’engrais qu’exigent les sols, pour des productions plus efficientes du coton, dans la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire. Et il en sera continuellement ainsi, tant que les terres arables s’y raréfieront, du fait de la désertification. De plus, il y a bien longtemps que les pluies y ont perdu de leur abondance, devenue par ce fait même légendaire. Elles qui sont pourtant sensées renouveler les nappes d’eau souterraines, favorables à la fertilisation des terres, ainsi qu’au maintien des nutriments indispensables aux cultures. C’est dire que le régime pluviométrique y est tout aussi fortement perturbé. Par ce que la pérennité du cycle de l’eau que favorise, voire conditionne l’abondance floristique n’est plus ce qu’elle était. Il est tout aussi indiqué de revoir certaines méthodes ou façons de pratiquer l’agriculture, qui ont plutôt contribué à l’appauvrissement continu des terres ici et là, en décapant le couvert végétal, indispensable à la stabilité des sols.

Ce sont là, autant de réalités qui ne semblent pas faire la priorité sur le registre des préoccupations des décideurs politiques et collectivités de développement local. Et dire que chaque année qui passe les voit gagner un peu plus en ampleur et exacerber ainsi, les problèmes de développement, relevant du secteur agricole. N’est- ce pas la preuve patente que, la conscience écologique dont on a de tout temps, souhaité la naissance à diverses occasions reste toujours absente des esprits ? La ferme conviction qu’il faut s’employer chacun acquérir, pour préserver les différents systèmes écologiques du pays, en accordant un intérêt supra national à l’arbre, donc à la forêt, semble encore une longue et âpre conquête à mener. Pour autant, il ne fait l’ombre d’aucun doute que, tant que cette conviction, incubatrice de la conscience écologique en question, n’occupera pas les esprits, il va sans dire que les choses resteront en l’état. Autrement dit, le désert continuera d’avancer tout simplement, certainement au grand dam des générations à venir. Lesquelles n’hésiteront pas en toute légitimité, de nous en infliger la responsabilité.

Moussa Ben Touré




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