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Politique

Crise securitaire au Burkina : Les résultats se font toujours attendre

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Le 24 janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba et ses camarades se sont emparés, par la force des armes, du pouvoir d’Etat au Burkina, mettant fin au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré. L’argument principal avancé pour justifier ce coup de force, a été la gestion chaotique de la question sécuritaire par ce dernier. Bien des Burkinabè avaient sauté au plafond pour saluer l’avènement des soldats. Même des démocrates ou prétendus tels, qui, par principe, sont contre les pronunciamientos, ont vu en ces jeunes soldats, des hommes capables de remettre le pays sur pied dans le domaine de la lutte contre l’insécurité en général et le terrorisme en particulier, tant et si bien que la «Damibamania » avait gagné presque tout le territoire national. Plus de 50 jours après la chute de Roch Marc Christian Kaboré qui passait, aux yeux de ses détracteurs, pour le principal, voire le seul maillon faible de la lutte contre le terrorisme, l’on peut faire le constat que la situation sécuritaire du Burkina est toujours catastrophique. L’on peut même dire que la situation s’est davantage dégradée. En tout cas, les statistiques permettent de le dire. La semaine qui vient de s’écouler est illustrative à cet effet : le jeudi 10 mars dernier, 14 personnes ont été abattues par les terroristes sur un site aurifère à Seytenga, près de Dori. Deux jours plus tard, sur l’axe Kaya-Dori, l’on a enregistré deux morts (bilan provisoire) et plusieurs blessés, suite à l’explosion d’un car de transport qui a marché sur une mine. La semaine sanglante s’est refermée sur le massacre de 14 gendarmes sur le même axe. Outre ces faits qui ont endeuillé le Burkina, il faut ajouter que les terroristes ont pratiquement réussi l’exploit de mettre dans leur escarcelle, des localités comme Djibo, Titao, Pama, Thiou et l’on en oublie.

Monsieur le président du Faso, le peuple burkinabè a soif de vous entendre sur l’aggravation de la situation sécuritaire

Et dans ces localités, les populations vivent l’enfer au quotidien : la faim, la soif, les menaces, l’impossibilité de communiquer avec le reste du Burkina, puisque les ingénieurs du mal ont dynamité presque tous les pylônes téléphoniques. Et ce qui est davantage plus surprenant, c’est que face aux cris de détresse des populations, l’on peut avoir l’impression que l’autorité est restée sans réaction. A comparer la situation sous Roch avec la situation sous Sandaogo, l’on peut prendre le risque de dire que les choses ont évolué de mal en pis : ce que, en effet, les terroristes ne se permettaient pas sous Roch, ils se le permettent, avec beaucoup d’insolence et de témérité sous Sandaogo, réputé pour être un militaire coriace et un fin stratège en matière de lutte contre les terroristes : si cela n’est pas un véritable pied de nez à l’égard de Damiba alias « L’Armée », cela y ressemble. De ce point de vue, des Burkinabè se posent des questions et on peut bien les comprendre. En tout cas, les populations des localités qui ploient aujourd’hui sous le joug des terroristes, sont en droit de s’inquiéter. Une autre question tout aussi pertinente que l’on peut se poser face à l’aggravation de la situation sécuritaire, est la suivante : pourquoi les voix des organisations de la société civile, qui étaient si promptes à relayer les massacres des terroristes et à imputer cela à la gouvernance de Roch, se sont-elles subitement tues ? Peut-être que leur silence pourrait être lié au fait qu’elles ont la bouche si pleine qu’elles ne peuvent plus parler. L’autre réponse possible pourrait être liée à ceci : ils s’abstiennent d’appeler le chat par son nom de peur de compromettre le « moocré », c’est-à-dire la bouffe que pourra leur procurer la mise en place des organes de la transition. Et la vérité est qu’il y aura à boire et à manger sous la transition. Les heureux désignés qui seront appelés au « Conseil d’orientation et de suivi de la transition » et à l’Assemblée législative de la transition (ALT), en salivent déjà, peut-on dire, au regard des batailles de chiffonniers que les uns et les autres sont en train de se livrer pour accéder à ces structures. Pendant ce temps, des Burkinabè sont en train de mourir de soif et de faim, du fait du terrorisme. Si c’est cela la refondation et la restauration, on est encore très loin du compte. Car, le triste spectacle auquel on assiste aujourd’hui à propos des mandats à l’ALT (Assemblée législative de la transition), frise tout simplement l’indécence. Monsieur le président du Faso, le peuple burkinabè a soif de vous entendre sur l’aggravation de la situation sécuritaire en particulier et sur votre politique sécuritaire en général. Et cela est légitime. Roch Marc Christian Kaboré en faisait peut-être un peu trop en termes de sorties médiatiques en réaction aux drames liés au terrorisme. Vous, vous ne dites pratiquement rien à votre peuple de sorte à le rassurer que le meilleur est à venir. En tout cas, les résultats se font toujours attendre. Et au rythme où vont les choses, l’on peut craindre que les Burkinabè rappellent bruyamment aux tombeurs de Roch, le motif principal pour lequel ils ont quitté le siège de la 3e région militaire pour s’installer dans le confort de Kosyam. Dans leur propre intérêt et surtout dans l’intérêt du Burkina, les nouvelles autorités doivent avoir cela à l’esprit. Elles ont intérêt à écouter beaucoup plus ceux qui les critiquent sur leurs résultats franchement insatisfaisants pour le moment, sur le front de la lutte contre le terrorisme, que ceux qui les glorifient à la manière des griots. Car, on peut dire que les premiers aiment le Burkina. Les seconds, par contre, veulent profiter de ces autorités “pour construire dans leur ventre”.

Sidzabda




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