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Politique

Lieutenant-Colonel Paul-Henri Damiba investi Président du Faso:Le maçon est désormais au pied du mur

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C’est une cérémonie a minima qui a été organisée, le 16 février dernier, dans la minuscule salle d’audiences du Conseil constitutionnel, à l’occasion de l’investiture du Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba comme président du Faso. Cette sobriété tranchait certes avec les effluves de joie et les étreintes qui ont coutume de marquer ce genre d’évènements, mais elle s’imposait au regard du contexte de crises protéiformes auxquelles notre pays est actuellement confronté. Pour autant, cette prestation de serment du nouveau locataire de Kosyam n’a rien perdu de sa solennité, d’autant qu’il a prononcé la formule sacramentelle avant que le président intérimaire du Conseil constitutionnel, Boureima Cissé, ne lui en donne acte et ne le renvoie, pour ainsi dire, à l’exercice de ses hautes fonctions. Dans son discours d’investiture prononcé devant un public trié sur le volet, le président Damiba a tracé une ligne de conduite dure et intransigeante que ses compatriotes doivent désormais suivre, afin de pouvoir mettre fin à cette entreprise délirante et meurtrière de guerre civile qui fait vaciller le Burkina depuis plusieurs années. Il a réitéré son appel au sacrifice total et au don de soi dans cette lutte contre les ennemis de la patrie, et à bannir le patriotisme de kermesse cocardier qui consiste à exalter la résilience alors que le pays est dévasté dans tous ses quatre points cardinaux. Dans ce bric-à-brac de déclarations fortes, on sent la farouche volonté de l’homme de procéder au plus vite à la reconquête des territoires perdus et au redressement moral du Burkina, et pour cela, il n’hésitera pas vraisemblablement à réprimer les foyers de propagande et de menées subversives animés par des ennemis intérieurs tapis dans l’ombre.

Les Burkinabè attendent la mise en place des organes de la transition pour voir si les fruits tiendront effectivement la promesse des fleurs


Pour le président et chef suprême des armées, il n’est plus question de faire de la figuration dans les zones de guerre, et il a invité l’armée dont la crème était présente dans la salle, de même que les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), à se battre avec la même foi et le même élan patriotique, en impliquant les populations civiles dans cette quête collective de paix et de sécurité. Tout cela est bien beau, mais le président Damiba doit savoir que l’heure n’est plus aux formules fleuries ni aux discours creux, mais à l’action, surtout quand on sait que les terroristes n’ont pas observé de trêve depuis son avènement au pouvoir, bien au contraire. L’Est et le Centre-Nord du pays sont toujours en feu, le Sahel, le Nord et la Boucle du Mouhoun en flammes malgré l’intensification des frappes aériennes de nos soldats de l’air. Les terroristes continuent de pousser leurs pions presque partout au Burkina, et des Burkinabè sont contraints de fuir leurs territoires respectifs pour sauver leur vie. Il y a donc urgence, et le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a une obligation de résultats comme l’a martelé le président par intérim du Conseil constitutionnel. Car, si le régime de Roch Marc Christian Kaboré appartient désormais au monde des archives, c’est justement parce qu’il a montré ses limites dans la lutte contre le terrorisme et la perte progressive de pans entiers de notre territoire. Les nouveaux venus ne devraient donc pas avoir besoin de dessin pour comprendre qu’ils n’ont pas le droit d’échouer sur ce terrain, au risque de voir les mêmes causes produire les mêmes effets. Les Burkinabè attendent la mise en place des organes de la transition pour voir si les fruits tiendront effectivement la promesse des fleurs, dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, mais aussi contre la corruption et la politisation de l’Administration publique qui sont les autres gangrènes de notre société. Paul Henri Damiba l’a, du reste, relevé dans son syllabus prétorien, et a promis de s’attaquer au clientélisme qui profite à des protégés politiques le plus souvent introduits d’autorité dans notre Administration publique, au détriment des plus méritants. Ce ne sera pas une tâche aisée, et il faudrait sans doute changer de pays ou même de planète pour trouver des hommes au pouvoir qui refuseraient de désigner ceux qui leur sont proches pour accéder à certains postes du secteur public surtout, même quand les impétrants n’en ont aucune compétence professionnelle. On espère que la transition qui s’ouvre pourra au moins limiter cette politisation de l’Administration à outrance, qui rime avec inefficacité et mauvaise gestion de la chose publique, et livrera un combat sans merci contre la corruption qui ruine le développement du pays en favorisant l’enrichissement personnel de quelques acteurs cupides et insatiables.

Hamadou GADIAGA




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