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Can 2021 . Opposition entre supporters ivoiriens et camerounais: La réponse du berger à la bergère tout simplement

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Réjouissances, cris de joie et d’allégresse, euphorie, … Telle est l’ambiance qui a prévalu le jeudi 3 février 2022 dans certaines rues du district d’Abidjan. Et cela consécutivement à la rencontre de football qui a opposé les Pharaons d’Egypte aux Lions indomptables du Cameroun, comptant pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2022. Des explosions de pétards ont même été entendues du côté de la populeuse commune d’Abobo. Pour savourer sa joie qui était à son paroxysme, Koné Moussa, électricien en bâtiment, s’est offert un pot dans une grande buvette de la place. Cédric Armand Junior, couturier de son état, a commencé par sauter dans son salon avant de se retrouver à courir dans des rues de son quartier.

De mémoire d’homme, c’est la première fois que les Ivoiriens se réjouissent de la sorte de la défaite d’une équipe adverse. Il y a pourtant de l’avis de nombre d’Abidjanais des raisons qui expliquent cette réaction somme toute singulière. La raison qui revient de manière régulière est que les Ivoiriens ont réagi de cette façon parce que les supporters camerounais ont jubilé quand la Côte d’Ivoire a été battue par la même équipe en quarts de finale. Selon Yao Anderson, étudiant dans une grande école privée de la place, la réaction des Ivoiriens n’est guère surprenante. Elle est logique. Elle n’est que la réplique de l’attitude des supporters camerounais envers la Côte d’Ivoire, quand celle-ci a perdu face à l’Egypte. « C’est la réponse du berger à la bergère », dira l’étudiant pour résumer sa pensée.

Jeannette Koffi, qui exerce le métier de servante, n’arrive pas à comprendre l’attitude des Camerounais. Elle trouve qu’ils ont poussé le bouchon un peu trop loin en piétinant le drapeau national de la Côte d’Ivoire. « Nous ne sommes pas en guerre contre le Cameroun. Je ne comprends pas la raison pour laquelle, les Camerounais se sont moqués de nous, au point de déshonorer notre drapeau. Je n’ai pas apprécié leur attitude. C’est un jeu. Ce n’est pas la guerre », déclare la jeune dame avec amertume. Elle ajoute avec le même élan dans un langage propre aux Ivoiriens « On ne provoque pas les Ivoiriens, même son nouveau-né. Ils ont trouvé ce qu’ils ont cherché. Dieu nous a défendu ». Abondant dans le même sens que dame Jeannette Koffi, Koné Moussa, électricien en bâtiment dit être déçu des Camerounais. Pour lui, on ne peut pas arriver à de tels extrêmes pour une simple rencontre de football. A moins que le Cameroun ait un problème qu’il veut régler avec la Côte d’Ivoire. Et si tel est le cas, l’électricien en bâtiment propose que cela se fasse en dehors d’un stade de football. Cédric Armand Junior, couturier dans un salon à Abobo-Agbekoi du côté opposé au commissariat de police du 15eme arrondissement avance autre chose. Il soutient mordicus pour sa part que la défaite du Cameroun est le signe manifeste de la colère de Dieu. Et cela au regard des actes posés. D’abord parce que les Camerounais se sont permis d’humilier les Ivoiriens après leur défaite face aux Egyptiens, ensuite parce qu’au lieu de les réconforter, ils se sont moqués d’eux. En plus, le jeune couturier fait noter que les cas de Covid-19 recensés depuis le démarrage de la Can ne sont bizarrement que les adversaires des Camerounais. L’une des patronnes de Cédric Armand Junior, répondant au nom de Nina Doumbia, s’est réjouie de la défaite des Camerounais. Elle était en joie particulièrement à cause du fait que les Camerounais ont raté trois penalties. Là où contre la même équipe, la Côte d’Ivoire n’a manqué qu’un seul. De l’avis de la couturière, cette défaite va amener les Camerounais à garder le profil bas et à rester humbles.


Des ressortissants pas choqués outre mesure

Dans la commune de de Yopougon également la plus grande du pays, ça été la même réaction contre le Cameroun .« Nous avons réagi de la sorte parce qu'ils ont osé déchirer notre drapeau après notre match contre l’Égypte », dit sur un ton élevé Sery Noël, qui a toujours l'air d'avoir mal digérer l'acte des Camerounais.« C'est une réplique à leurs provocations. Ils l'ont bien mérité », lance pour sa part Tanoh Odette.

Dagnogo Issa ne comprend pas l'acharnement des Camerounais contre son pays. Il continue de s'interroger sur leurs agissements.« Nous avons réagi sèchement parce que les Camerounais ont dépassé les bornes. Avons-nous été les seules à parler de leur match polémique avec les Comores ? Alors, pourquoi s’acharnent-ils sur nous ? En plus, les autorités camerounaises n'ont toujours pas présenté leurs excuses à la Côte d'Ivoire ». De leur côté, les Camerounais ne semblent pas être choqués par la réaction des Ivoiriens. « La réaction des Ivoiriens m'est égale. C’est eux qui ont été les premiers à nous provoquer. En nous traitant de tricheur et en qualifiant notre Can d’échec », répond Patrice Webo.

« Les Ivoiriens sont libres de se manifester comme ils le souhaitent. C’est leurs droits. Mais n'oublions pas qu'ils ont été les premiers à traiter notre pays de tous les noms », rappelle Charlotte Zakoukla. Et un autre Clément N’Gadeu de dire : « Ils peuvent raconter tout ce qu'ils veulent sur les réseaux sociaux. Cela ne nous ébranle en rien». Avec ces réactions tranchées, la « guerre » pour des intérêts sportifs, entre Camerounais et Ivoiriens est pour l'instant loin de s’arrêter.

Junior Jeremy,Boubacar Barry




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