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Politique

Les militaires au pouvoir au Burkina : Au front maintenant !

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Les Burkinabè se sont levés, le 24 janvier 2022, sous un soleil nouveau, autre que celui du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), entre espoirs et inquiétudes. Le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré (RMCK) s’est évanoui, la veille, dans la nuit noire au son des bruits de bottes et dans la clameur de la qualification de l’équipe nationale pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2022) qui se joue au Cameroun. Et il faut le dire, le chant du cygne se faisait de plus en plus pressant et cela, particulièrement depuis la tragédie d’Inata qui a été un tournant majeur du second mandat de RMCK. En effet, le régime avait perdu petit à petit le contrôle d’une grande partie du territoire national et sans doute d’une bonne partie des Burkinabè dont certains défiaient ouvertement l’autorité de l’Etat. L’on en veut pour preuve les derniers mouvements des organisations de la société civile, qui se sont déroulés en violation de toutes les interdictions décrétées par les autorités et dont l’épilogue est bien connu. Aux griefs de la perte de la souveraineté de l’Etat sur des régions entières du pays, l’on ajoute les défaillances de la gouvernance caractérisée par le copinage, la corruption et les détournements de deniers publics, et tout cela dans une atmosphère d’indifférence et d’impunité.

Les attentes sont grandes et urgentes

Et il est loisible d’établir le lien entre cette mauvaise gouvernance et le manque de résultats au front avec son corollaire d’augmentation arithmétique du nombre de personnes déplacées internes et d’écoles fermées. C’est sans nul doute ce tableau sombre qui explique que les Burkinabè que l’on sait attachés à la démocratie et qui l’ont montré en faisant barrage au coup d’Etat du général Gilbert Diendéré en 2015, n’ont pas manifesté d’hostilité aux hommes en treillis du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Tout en nourrissant des regrets pour l’interruption du processus démocratique et la rupture dans les programmes de développement, les Burkinabè attendent de voir.

Et il faut le dire, les attentes sont grandes et urgentes. Et la première, c’est de s’attaquer au mal qui a causé la chute de Roch Marc Christian Kaboré qu’est l’insécurité. Maintenant que toutes les décisions reviennent aux militaires, ils ne peuvent plus avoir l’excuse du manque de moyens pour mettre fin au péril djihadiste et restaurer le Burkina Faso dans ses limites territoriales. L’on fonde l’espoir donc de voir, dans un avenir très proche, les personnes déplacées internes, retrouver leurs villages respectifs et renouer avec leurs activités. Dans la même veine, l’on attend que l’administration de l’Etat se redeploie sur tout le territoire national afin d’assurer aux populations, les services sociaux de base. La seconde urgence est celle de renouer avec l’Etat de droit débarrassé de toutes les scories de la mauvaise gouvernance. Les Burkinabè, dans leur grande majorité, rêvent d’une gouvernance vertueuse avec les hommes qu’il faut à la place qu’il faut pour créer toutes les conditions du progrès.

Ce n’est pas un chèque en blanc que les Burkinabè donnent aux nouvelles autorités


Ce sont là, les seuls chantiers à ouvrir pour les nouvelles autorités pour bénéficier de l’accompagnement de tous les fils et de toutes les filles de la nation. Et d’ailleurs, ne dit-on pas que « qui trop embrasse, mal étreint ? »

Mais pour réussir ces chantiers gigantesques qui peuvent leur ouvrir les sentiers de l’éternité dans les cœurs des Burkinabè, Paul Henri Damiba et ses compagnons d’armes qui président désormais aux destinées des Burkinabè, doivent, tout en travaillant à trouver le consensus entre toutes les forces vives de la Nation, éviter le piège des officines politiques et des OSC dont les intérêts ne vont pas plus loin que leurs ventres. Certes, il est difficile de résister à l’attrait des chants de sirènes mais ce sont précisément ces chants qui conduisent à la perte dans les abîmes de l’océan. Le second grand écueil à éviter, c’est de vouloir importer au Burkina Faso ce qui se passe ailleurs, notamment au Mali voisin ou en Guinée. Les peuples n’ont pas la même histoire et ne vivent pas les mêmes réalités malgré la contiguïté géographique et les évidentes similitudes de la nature des nouveaux pouvoirs qui s’installent. La junte militaire doit donc faire preuve de perspicacité dans le diagnostic de la situation pour écrire une page originale de l’histoire en conformité avec les aspirations réelles des populations.

En tout état de cause, ce n’est pas un chèque en blanc que les Burkinabè qui ont pris acte de la tournure des évènements, donnent aux nouvelles autorités. Bien au contraire, ils les chargent d’une lourde mission dont ils sont pleinement conscients des pièges et des enjeux. Et sans nul doute qu’avec leur attachement aux acquis démocratiques qu’ils ont obtenus de haute lutte, ils se donneront les moyens de rectifier toute déviation de la trajectoire qu’ils ont prise depuis la création du pays, pour plus de liberté et de progrès. Et pour aller dans le sens de cette marche irréversible de l’histoire, Paul Henri Damiba doit avoir la vision de Thomas Sankara, le pragmatisme de Seyni Kountché et le respect de la parole donnée de Salou Djibo. Assurément, pour redresser ce pays jadis beau, une nouvelle alliance de la RIGUEUR et du JUSTE s’impose.


« Le Pays »




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