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Politique

Aidez-nous

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Au mois de février 2022 se tiendra à Bruxelles un sommet entre l’Europe et l’Afrique. Un autre sommet. Comme en tiennent toutes les régions ou tous les pays du monde qui cherchent des ressources et des débouchés pour accélérer leurs croissances. Il y a peu, c’est le président français Emmanuel Macron qui avait organisé un sommet France-Afrique d’un nouveau genre, en n’invitant que des jeunes et des dirigeants de start-ups. Il faut dire que peu de temps avant ce sommet, il avait déjà rencontré les chefs d’Etats africains pour discuter des questions de développement et de grandes promesses avaient été faites à ces derniers.

Les Russes aussi ont organisé leur sommet avec l’Afrique. Les Japonais également. De même que les Turcs, les Américains, les Chinois. J’ai assisté au sommet Chine-Afrique qui s’était tenu à Johannesburg en Afrique du sud en 2015. La Chine avait alors promis au continent une enveloppe de 60 milliards de dollars. Je me souviens de Robert Mugabe, alors président du Zimbabwe, qui s’était levé pour applaudir longuement l’annonce du président chinois. Nous avions tous rêvé du développement que cela impulserait à toute l’Afrique. Sept ans après où en sommes-nous ? Je crois que globalement nos pays africains, surtout ceux du côté de l’est et du centre, sont encore plus endettés envers la Chine sans que l’on ne voie une amorce de réel développement. Franchement, que nous ont apporté les sommets avec la Russie, le Japon, les Etats Unis, la Turquie, le Brésil, la Chine ? Quelques dons pour nous et de gros marchés de construction d’infrastructures pour eux. Le tout enrobé dans de beaux discours sur l’inébranlable, inaltérable et historique amitié entre eux et notre continent.

Nous nous retrouverons donc bientôt face aux Européens, eux-aussi, nos vieux historiques et inébranlables amis. Nous parlons d’ailleurs presque tous les langues de certains d’entre eux. Entre ceux-là et nous il y a une vieille histoire qui a du mal à passer, surtout chez les jeunes générations, mais nous sommes priés d’oublier le passé et de ne pas remuer le couteau dans la plaie, même si c’est nous qui portons la blessure. Que dirons-nous aux Européens ? « Aidez-nous ». Ils nous le promettront. Le chef de l’Etat français qui préside en ce moment le Conseil de l’Europe l’a déjà dit lors de son discours devant le parlement européen à Strasbourg il y a quelques jours. De toutes les façons les relations entre l’Afrique et le reste du monde sont toujours vues presqu’exclusivement sous l’angle de l’aide. Parce que c’est la seule chose que nous attendons du reste du monde. Et le reste du monde sait que pour mieux nous exploiter, il suffit de nous dire qu’il va nous aider. Les hommes et femmes politiques français qui nous connaissent bien ont tous une phrase fétiche : « moi j’aime l’Afrique. » Il n’est pas un chef d’Etat français qui n’ait prononcé cette phrase. Ils savent que dès que nous entendons cela, nous nous pâmons de plaisir et sourions de toutes nos dents. Tout le monde sait aussi que nous adorons les cadeaux.

Tu veux une maison du peuple, un stade, de quoi boucler tes fins de mois, des bourses pour tes étudiant ? En voici.

Oh c’est gentil, merci. Tu es un vrai ami.

 Ce n’est rien ça. Tu me donnes juste le marché de tel pont, route, barrage… ne fais pas trop attention à la facture. Tu sais, tous les prix ont augmenté en ce moment. Et puis tu pourras payer un peu, un peu. Et comme tu es mon ami j’ai prévu une enveloppe pour toi. C’est entre amis. Ne me remercie pas.

Plus sérieusement, je crois qu’il est temps pour nous de savoir ce que nous voulons être dans la vie. D’éternels mendiants ou des êtres qui pensent qu’ils sont capables de se prendre en charge ? Si c’est la seconde option, nous savons comment y parvenir. Comme l’a dit le leader Noir Américain Louis Farakhan, nous allons chercher de l’aide partout, alors que tout ce dont nous avons besoin se trouve sous nos pieds. Nous avons les exemples de pays autrefois plus misérables que nous et qui aujourd’hui jouent dans la cour des grands et font partie de ceux à qui nous tendons notre sébile de mendiants.

Venance Konan




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