On entend parfois parler des assistants sociaux. Mais nombre de personnes au sein de la population, se demandent à quoi servent concrètement ces agents.
« Les assistants sociaux sont des agents du social. Leur rôle consiste à assister et à apporter du réconfort », nous dit Tetchi Tetchi Ruffin, comptable. « Je n’en ai aucune idée », indique Zogbé Patricia, ménagère. Idem pour Karamoko Ali, mécanicien de son état : « Franchement, je ne sais pas qui ils sont et qu’est-ce qu’ils font », nous dit Karamoko Ali. Dazehe Ruth, logisticien, explique lui, que « les assistants sociaux sont chargés d’assister les personnes en difficulté ou qui traversent des moments difficiles ».Une explication qui rejoint celle de Bliva Francine, élève stagiaire au Cafop supérieur d’Abidjan qui indique que : « les assistants sociaux sont chargés d’assister des personnes en détresse ou ayant des difficultés d'ordre financier, moral, psychologique ». Enseignant de profession, Aoulou Jérôme définit vaguement l’assistant social comme celui qui est chargé d’assister les cas sociaux. Puis il ajoute : « En Côte d'Ivoire, ce métier ne joue pas pleinement son rôle. Je me demande s’il mérite d'exister encore ».
Pour l’essentiel, il faut savoir que les hommes et les femmes qui sortent de l’Institut national de formation sociale (INFS) en tant qu’assistants sociaux, sont formés pour assurer la prise en charge sociale polyvalente des individus, des groupes et des communautés. Ils agissent avec l’accord et l’entière participation des personnes pour lesquelles ils interviennent. En d’autres termes, les personnes qui sont approchées par les assistants sociaux doivent leur fournir les informations que ceux-ci leur demandent. Elles doivent s’ouvrir afin de permettre aux assistants sociaux de recueillir le maximum d’informations à même de leur permettre de cerner le problème qui les concerne dans sa globalité. L’entière participation signifie également que les personnes qui sont approchées par les assistants sociaux, doivent fournir les informations concernant leur famille et leurs proches, si d’aventure on les leur demande.
Il convient de savoir que l’assistant social est amené à intervenir là où peut se poser un problème social. Aussi après leur formation, ils sont déployés dans les centres sociaux, les centres sociaux spécialisés, les établissements et institutions spécialisés, les services sociaux de santé scolaire et universitaire, le service social de la justice, le service social de la brigade des mineurs, les services sociaux des collectivités locales, les organismes nationaux et internationaux.
De fait, leur formation théorique, faut-il le souligner, est axée sur les sciences médico-sociales, les sciences humaines et actions sociales, l’enseignement professionnel et la culture générale.
Les objectifs de la formation des assistants sociaux sont ceux de : connaître l’homme et ses besoins fondamentaux, connaître les lois qui gouvernent les phénomènes d’interaction entre l’homme et la société, connaître l’organisation sociale, politique et juridique de la société, identifier et analyser les besoins sociaux, connaître et savoir utiliser les différentes méthodes d’intervention sociale (individualisée et familiale, de groupe, communautaire), évaluer l’action sociale et s’initier à la recherche-action. L’INFS est, pour l’heure, la seule école qui forme les assistants sociaux en Côte d’Ivoire.
Une plateforme de collaboration
Pour mieux comprendre les activités que mènent au quotidien les assistants sociaux, nous nous sommes rendus dans un centre social à Attécoubé. La directrice du centre explique que son établissement travaille beaucoup avec les habitants de la commune. « Nous avons une plateforme de collaboration composée de personnes âgées, de retraités, des ONG, le service de la Protection maternelle et infantile (PMI), le commissariat, la gendarmerie », a-t-elle confié. Ces personnes et institutions sont sollicitées chaque fois que le centre doit mener des activités sur le terrain. Que ce soit des séances de vaccination ou des opérations de sensibilisation sur un sujet concernant la population qui participe toujours massivement à ces activités. Une cellule d’éveil permet aux enfants de bénéficier de l’éducation préscolaire. Pour ses activités, le centre dispose de quatre services. Une assistance éducative permet de régler les conflits familiaux et conjugaux. La protection familiale pense à la santé de la mère et de l’enfant à travers les séances de vaccination. Le service animation sociale mène des opérations de sensibilisation par rapport à la Couverture maladie universelle, (CMU).
Des enquêtes sociales sont également faites par les assistants sociaux pour déterminer les besoins d’une personne. Quand des personnes nécessiteuses (personnes malades, âgées, orphelins et orphelines) les sollicitent, elles sont orientées vers la Direction des affaires sociales (DAS). Là, une commission siège et ordonne une enquête sociale concernant l’intéressé. Ainsi, en fonction des besoins, un fonds est dégagé pour faire face au cas. Le centre collabore également avec des ONG et institutions internationales. Celles-ci se réfèrent très souvent au centre social qui possède déjà une base de données de la population-cible, nécessaire à ses activités sur le terrain. Le centre réfère souvent des cas à des ONG, pour leur prise en charge. La directrice par ailleurs déplore, le manque de moyen financier pour faire face aux différents cas. « On fait avec ce qu’on a. Nous sommes souvent obligés de chercher des partenaires », précise-t-elle.
Un assistant social explique qu’il est chef de projet dans une organisation non gouvernementale internationale. Son rôle est de planifier les activités et de faire les rapports annuels de ces activités. Et son projet porte sur l’amélioration du bien-être physique, émotionnel et intellectuel des enfants de 0 à 5 ans.
Junior Jeremy, Diomandé Karamoko, Boubacar Barry