C’était donc ça les raisons des perturbations de l’Internet mobile le lundi 10 janvier dernier ! Les Burkinabè, qui avaient déjà subi ces désagréments courant novembre pendant une bonne semaine, se doutaient bien que quelque chose d’anormal se passait. Jusqu’à ce que hier mardi, un communiqué du parquet militaire confirme les rumeurs qui commençaient déjà à inonder la toile.
Huit militaires ont été interpellés et interrogés pour un projet de déstabilisation des institutions de la République. Cela sur «dénonciation d’un membre de la bande», écrit le procureur militaire.
Parmi les personnes suspectées, le lieutenant-colonel Mohamed Arsalane Emmanuel Zoungrana, chef de corps du 12e Régiment d’infanterie commando et commandant du secteur ouest du groupement des forces de sécurisation du Nord. L’officier supérieur est, soit dit en passant, un auteur prolifique qui a déjà à son actif six publications (5 romans et 1 essai sociologique) dont la dernière en date est intitulée « Sentinelles ».
Ce n’est pas la première fois que des informations qui font état de menées subversives circulent, depuis que le Burkina est empêtré dans l’insoluble crise sécuritaire.
Il faut déjà féliciter le parquet militaire qui a daigné communiquer rapidement sur le sujet, qui commençait à faire l’objet de toutes les conjectures. Reste maintenant à savoir quelle est la réalité et quel est le sérieux de l’affaire. Et on espère être « édifié », cette fois-ci, pour reprendre l’expression de Simon Compaoré, alors ministre de la Sécurité, quand le colonel Auguste Denise Barry avait été accusé de fomenter un complot contre le régime.
La présente révélation du procureur militaire tombe, alors que, après le drame d’Inata où une cinquantaine de gendarmes avait péri le 14 novembre 2021, le président du Faso a entrepris une véritable valse des bérets au niveau de la hiérarchie militaire. Dans la situation actuelle que traverse le Burkina, marquée par des attaques terroristes quasi quotidiennes, qui ont fait à ce jour 1,5 million de déplacés internes et provoqué la fermeture de milliers d’établissements scolaires, ce ne sont pas les arguments qui manqueraient pour justifier un coup de force.
Mais où cela va-t-il nous mener ? Là est la question et la réponse semble couler de source quand on voit qu’au niveau de nos voisins maliens on n’est pas encore sorti de l’auberge, après les deux coups d’Etat successifs du colonel Assimi Goïta, qui n’ont pas pour autant résolu le problème sécuritaire. La volonté de prolonger indéfiniment la transition a valu d’ailleurs au Mali de lourdes sanctions financières et économiques de la part des Etats membres de la CEDEAO
Pour tout dire, un coup d’Etat dans notre situation serait une mauvaise solution à un vrai problème.
D. Evariste Ouédraogo
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