L’horizon de nos espérances était bouché. Aucune perspective d’avenir pour le pays, sinon l’enrichissement dans la prévarication comme mode de gouvernance par une poignée de personnalités imbues de leurs glorioles politiques, au détriment du bien-être de la population. Situation à la fois tragique et dérisoire qui plongea le pays dans les souillures d’une débâcle socio-économique, au moment même où les chantres de la refondation se léchaient les babines, avant de se repaitre des avantages matériels de la présidence pour alimenter leurs appétits compulsifs de la chair ivoire. L’éloge de la frivolité, le culte de la violence banalisée, et la culture du moindre effort finirent par ériger la médiocratie en régime d’excellence, puis l’immoralité en valeur de prédilection pour une jeunesse en perte de sens et de repères républicains. Tout ceci dans une atmosphère de délitement du sentiment d’appartenance à la Nation. Nous étions, en somme, à l’apogée de L’ère du vide (Gilles Lipovetsky) ressentimentiste où la paix sociale et le miracle ivoirien agonisaient sous le boisseau « des identités meurtrières » (Amin Maalouf) : conséquences d’une ségrégation archaïque et ethnocidaire entre « faux Ivoiriens » et « Ivoiriens de fibres multiséculaires ». La République butait ainsi contre ses propres vertus de tolérance, de diversité et d’intercompréhension. L’évolution récente de la Cote d’Ivoire est le reflet désolant de cette déconfiture d’ordre socio-politique.
C’est alors qu’Alassane vint ! Avec ses « Ado Solutions ». Pour exorciser les péchés originels de « l’ivoirité » qui empruntaient le parcours d’une descente en enfer. L’impulsion fondamentale du Prado fut d’inspirer à la République l’espérance en un monde meilleur, qu’il continue de bâtir sous le signe de l’émergence. Elu dans l’euphorie populaire des années 2010 ternie par les violences de la crise post-électorale, le nouveau Chef de l’Etat se trouva confronté à l’urgence de remettre sur les rails du progrès le destin d’une Nation en déclin, alors infréquentable dans le concert des Nations Civilisées qui l’avaient vouée aux gémonies. Pour changer la donne et nous sortir de l’impasse, le nouveau Président afficha une volonté de grandeur innervée par l’exigence de marquer le territoire national de ses empreintes, à travers notamment des investissements massifs dans de grands travaux d’envergure qu’il va ériger comme symboles de son legs architectural contre la banalisation de notre destin commun.
Dans la continuité de ses actions, il s’évertue à intensifier le programme social du gouvernement qui vise à fournir aux populations des services de santé efficients, à faciliter l’accès et le maintien des enfants à l’école, à favoriser l’accès à un coût abordable des populations aux services essentiels tels que le logement, l’énergie, l’eau potable et le transport ; à cela, il faut ajouter l’amélioration du climat des affaires, la revalorisation et le déblocage du salaire des fonctionnaires, en même temps que le gouvernement travaille à améliorer l’employabilité ainsi que l’accès à un emploi décent et stable pour les jeunes et les femmes. On ne saurait passer sous silence la scolarisation de la jeune fille, la mise à la disposition du Fonds d'Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), ainsi que la représentativité des femmes en progrès relatif à l’Assemblée et au Sénat. Ces acquis indéniables pour le bien-être de la population s’inscrivent dans le cadre d’une politique de gouvernance qui permet à la Côte d’ivoire de figurer parmi les pays aux économies performantes, sous l’égide de son Excellence Alassane Ouattara.
Par ces actions de grandeur, « l’Adopuissance » est devenue l’incarnation jupitérienne de l’Houphouétisme, que le Président actuel prolonge sous le sceau de la généalogie d’une Côte d’Ivoire glorieuse dont on avait perdu les souvenirs de la vie d’antan. L’avènement du « Bravtchè » à la Présidence de la Nation nous permit de comprendre, au fil du temps, que c’est en bâtissant dans l’honneur, l’intégrité et l’abnégation qu’on mérite d’être reconnu par la République comme le grand maître de l’Ordre National, et qu’on se différencie, en l’occurrence, des pseudo-chefs d’Etat qui laissent en héritage un pays en lambeaux dans les débâcles de leur forfaiture politique. Chaque Président devrait penser à se projeter lumineusement dans l’histoire, en se souciant de laisser à la postériorité un véritable patrimoine, c’est-à-dire des biens matériels ou immatériels devant être sauvegardés comme témoignages du passé à transmettre aux générations futures : avec Houphouët, la Basilique Notre Dame incarne ainsi, entre autres, la marque de grandeur et la volonté de magnificence qui furent des traits distinctifs du « Bélier de Yamoussoukro ». Au-delà de nos frontières, nous avons Beaubourg sous Georges Pompidou, le Musée d'Orsay sous Valéry Giscard d'Estaing, la Pyramide du Louvre sous François Mitterrand, le Musée du quai Branly sous Jacques Chirac… Pour ces Présidents bâtisseurs, il s’agissait de transcender l’humeur du temps par le truchement de « mémoires dépositaires de sens », dont les traces physiques et symboliques réconcilient le peuple avec une nouvelle conscience de soi en équilibre sur le présent et l’avenir.
A chaque Présidence, son legs historique. Conscient du fait que l’investissement dans les infrastructures constitue l’un des facteurs essentiels de la compétitivité économique, le Président Ouattara a lancé ses grands chantiers de la République, moyen pour lui de laisser une trace à posteriori dans l'histoire. Ces territoires de l’émergence comprennent la construction de ponts, de routes, de barrages, de centres de santé, de logements sociaux, d’infrastructures hydrauliques, de nouvelles écoles et universités, d’échangeurs, et la mise en chantier des travaux du Métro d’Abidjan. Grâce à ces grands travaux de l’émergence, la Présidence « Ouattara » est désormais inscrite en lettres d’or dans la grande tradition des bâtisseurs de notre République dont Houphouët demeure la figure cardinale. A l’instar du père de la Nation, le Président Ado a su à sa manière repositionner la Côte d’Ivoire moderne au diapason des Nations africaines qui stimulent, par ailleurs, l’attractivité de leur économie respective à travers la promotion d’investissements publics et privés. Dans le sillage des investissements engagés en faveur de la Nation, le Président ivoirien et l’ensemble du gouvernement ont mis un point d’honneur à réaliser une politique des Grands Travaux Publics consacrée aux projets d’infrastructures qui ont un impact considérable sur le développement économique et social du pays.
L’œuvre de l’Homme est, certes, imparfaite et inachevée, dans l’ordre et l’aventure. Sachons, cependant, rendre positivement à César ce qui est à César. Que dis-je : rendre à ADO ce qui est à ADO. Tout est dans la nuance et la mesure. Le philosophe Kierkegaard cerne mieux que moi la complexité de cette vérité qui surgit du choc des contraires, quand il avance ceci : « Pour moi, tout est dialectique » (Kierkegaard). Ramenons la proposition sur le terrain de la praxis politique pour définir celle-ci comme le croisement dialectique de la perfection et de l’imperfection qui s’abouchent dans les contradictions du réel idéologique, entre composition et opposition. L’essentiel se trouve dans les étincelles qui jaillissent irrémédiablement de cette tension créatrice pour nourrir les racines de notre espérance en une vie meilleure. Voici l’idéal absolu que le Président s’échine dans sa majesté à réaliser chaque jour, en essayant de résoudre les problématiques (en termes de défis humains, politiques et économiques) qui jalonnent notre marche irréversible, mais asymptotique vers l’égalité dans la croissance inclusive. Le Président Ado jouera sa partition face aux enjeux du développement intégral de la Nation ivoirienne, avant de tirer sa révérence dans le confort de sa probable retraite politique.
Il reviendra alors à une nouvelle classe politique, on l’espère, d’assurer la continuité de l’Etat sur l’échiquier des concurrences idéologiques entre les différents partis qui animent la vie mouvementée de la Nation. Quelle sera la valeur testamentaire des grandes œuvres du politicien providentiel qui succédera, un jour ou l’autre, au Président Ouattara? L’avenir nous dira si ce politicien providentiel fera partie ou non de la lignée des grands bâtisseurs qui, comme les Présidents Houphouët-Boigny et Alassane Ouattara, auront contribué à donner à la Côte d’Ivoire une destinée éminente. Mais « en attendant Godot » (Samuel Beckett), rendre hommage, hic et nunc, à l’actuelle figure emblématique de notre République est le plus puissant ressort de reconnaissance sociale pour les actions que cette personnalité politique mène inlassablement dans l’optique d’améliorer les conditions existentielles du peuple ivoirien. Un hommage qu’il faut recevoir comme un élan de fraternité et d’humanisme pouvant servir de tremplin à la réconciliation nationale qui se négocie constamment, mais toujours « au difficile » dans une relation dialogique avec les autres membres de la Cité Ivoire.
Dr. Kanaté Dahouda, Ph.D.