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Politique

Les défis de la nouvelle année

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Nous sommes entrés dans la nouvelle année qui, d’une certaine façon, nous a déjà montré à quoi elle ressemblera. La précédente s’était achevée avec les actes de violence perpétrés par des élèves qui voulaient aller en vacances selon leur calendrier à eux, et avec l’explosion des cas de Covid-19, dans le monde entier, y compris chez nous. Parmi les nombreux défis que nous aurons à affronter au cours de l’année, il faudra donc compter avec ces deux-là, à savoir la crise sanitaire et celle de notre jeunesse. Pour ce qui est de la crise sanitaire, la solution est en grande partie entre les mains des pays développés, vu que nous, pays africains, avons renoncé à nous lancer dans la recherche scientifique, optant plutôt pour la magie et la sorcellerie. Une petite partie de la solution se trouve entre nos mains, si nous acceptons de nous faire vacciner, de respecter les mesures barrières plutôt que de nous en remettre à la volonté de Dieu et d’écouter les âneries que certains débitent sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, aucun savant sérieux ne peut nous dire comment évoluera cette pandémie. Chaque fois que l’on croit être sur le point d’en venir à bout, elle mute en changeant de nom grec et l’on recommence à zéro. Aujourd’hui le nouvel espoir est celui d’une immunité collective. Espérons, car l’espoir fait vivre, surtout en Afrique.

L’autre défi qu’il nous faudra affronter est celui de notre jeunesse. Elle représente la majorité de notre population. Certains parlent de 60% quand d’autres parlent même de 70%. Une telle proportion de jeunes devrait représenter une opportunité pour n’importe quel pays, à condition que soient offertes à ces jeunes les conditions de leur épanouissement à travers l’acquisition de compétences. Dans une précédente chronique, nous écrivions que nous ne pourrions pas espérer faire avancer notre pays avec cette école publique que nous avons actuellement. Il existe certes une autre école, privée celle-là, qui offre un enseignement de grande qualité et forme des cadres de bons niveaux, mais ils ne sont pas assez nombreux pour développer un pays. D’autant plus que les jeunes qui sortent de cette école n’ont qu’une ambition, aller travailler dans les pays développés ou dans les succursales de leurs multinationales installées dans nos pays. L’autre école, la publique, forme des jeunes dont la majorité seront des fonctionnaires qui auront triché ou payé pour obtenir leurs emplois et qui de ce fait seront incompétents et véreux, ou carrément des laissés pour compte. Les plus malins d’entre ces derniers deviendront des escrocs ou des pasteurs, ce qui revient le plus souvent à la même chose, dont quelques-uns, encore plus malins que les autres, sauront utiliser les réseaux sociaux pour se faire passer pour des influenceurs, des leaders d’opinion qui fréquenteront les salons de certains ministres. Beaucoup, parmi les laissés pour compte emprunteront les routes de l’Europe qui pour bon nombre d’entre eux s’arrêteront dans le désert ou dans la Méditerranée. Et puis, il y a les autres, qui, à force de ne plus espérer, cèderont aux chants de sirènes de ceux qui viendront leur promettre une vie meilleure dans un monde au-delà de celui-ci, plein de femmes éternellement vierges, de lait et de miel.

Pensons-y fortement. Si le terrorisme est en train de gangréner tout le Sahel et un pays à priori riche tel que le Nigeria, c’est parce qu’il y a dans ces pays une frange de la jeunesse qui se dit qu’il ne peut rien lui arriver de pire que ce qu’elle vit, à savoir une vie sans espérance. Les kamikazes des temps modernes sont des jeunes sans espérance, pour qui la vie n’a plus aucun sens. Alors ils s’accrochent à l’espérance que viennent leur proposer des prédicateurs illuminés, manipulateurs d’esprits faibles, celle de se retrouver au paradis, quels que soient les crimes qu’ils commettront dans cette vie, pourvu que ce soit au nom de Dieu. Nous avons du mal à comprendre ce qui peut se passer dans la tête d’un jeune homme pour qu’il commette ces crimes horribles qui ensanglantent nos pays, mais c’est peut-être parce que nous ne comprenons pas sa désespérance et le vide dans son esprit. Vide que le premier venu peut combler avec n’importe quoi. Il existe dans notre société une partie de la jeunesse qui se trouve dans cette situation de désespérance. Le comportement de certains de nos élèves pour qui l’école ne représente aucun espoir de réussite en est une illustration. De même que l’existence de ces enfants que l’on appelle des « microbes » et qui, déjà à cet âge-là, n’accordent aucune importance à la vie des autres.

Nous avons entrepris de corriger les enfants qui ont perturbé l’école. C’est une excellente chose. Mais si nous n’engageons pas en cette année 2022 une véritable réflexion sur la problématique de notre jeunesse et de notre école, nous aurons la désagréable surprise de réaliser que nous avons nourri des monstres.

Venance KONAN




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