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Politique

Dossier Norbert Zongo : Si près du but !

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Vingt-trois ans après, la douleur est toujours aussi vive chez les proches de Norbert Zongo, et l’espoir tout aussi grand.

En témoigne la détermination de Robert Zongo, le frère cadet du directeur de publication de L’Indépendant : « Je me dis quand même que les recours ont aussi leur fin de non- recevoir. Quand il en aura fini, même s'il le veut il ira aux Nations unies, mais il nous retrouvera ici au pays. S’il n’a rien à se reprocher on lui demande simplement de venir pour être écouté par le juge d’instruction ».

En ce 23e anniversaire du drame de Sapouy, ils étaient encore nombreux à se rendre au cimetière municipal de Gounghin pour un dépôt de gerbe de fleurs et à la place de la Nation pour un meeting (lire page 6) avant de clore cette journée commémorative par un panel sur le thème : « Quel sort judiciaire pour le dossier Norbert Zongo ? ».

Une thématique suffisamment évocatrice des péripéties et autres rebondissements qui ont jalonné depuis cette affaire emblématique de la justice burkinabè.

En effet, quatre ans après cette boucherie de Sapouy, la Commission d’enquête indépendante (CEI) a identifié six suspects sérieux, tous membres du RSP, l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, et un mobile, les enquêtes que qu’Henri Sébégo, nom du plume du journaliste d’investigation, faisait à l’époque sur la mort suspecte de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet de l’ancien chef de l’Etat burkinabè.

Tout de suite, celui qu’on surnommait « petit président » est présenté comme le commanditaire du quadruple assassinat du 13 décembre 1998 (1).

Le juge d’instruction Wenceslas Ilboudo, qui prendra le relai de la CEI, inculpera un des six suspects sérieux, à savoir l’adjudant-chef Macel Kafando, en 2001 pour « assassinat et incendie volontaire ». Ce dernier bénéficiera d’un non-lieu plus tard en 2006 suite à la rétractation de Jean Racine Yaméogo, le seul témoin clé à charge. Il décédera finalement le 23 décembre 2009.

Il faudra attendre la Transition ouverte suite à l’insurrection d’octobre 2014, qui a emporté le pouvoir de « l’enfant terrible de Ziniaré », pour que le président Michel Kafando, par le fait du prince, décide de la réouverture des dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo.

Mais si la première affaire a connu une avancée spectaculaire comme le montre le procès en cours à la salle des Banquets de Ouaga 2000, on ne sait toujours pas quand celle du fondateur de l’hebdomadaire « L’Indépendant » sera appelée à la barre. La faute à une procédure d’extradition de François Compaoré, arrêté en octobre 2017 à l’aéroport parisien de Roissy, qui se heurte à de multiples rebondissements.

En effet, à la demande du Burkina Faso, le décret d’extradition a certes été signé par l’ancien Premier ministre français Edouard Philippe en 2020, mais depuis ce temps M. Compaoré multiple les recours pour se tirer d’affaire.

L’ultime et décisive étape de cette odyssée judiciaire, la suspension à la demande des avocats de la défense de la procédure d’extradition par la Cour européenne des droits de l’homme. Le temps, dit-on, que cette juridiction supranationale s’assure que toutes les conditions sont réunies au Burkina Faso pour que le frère puiné du président Compaoré ait droit à un procès équitable.

On en est donc là plongés dans une double incertitude, ne sachant trop ni quand ni quelle direction prendra la décision très attendue de ladite cour.

Mais quoi qu’il en soit, si les proches de Norbert Zongo ont pu batailler durant vingt-trois ans pour que lumière se fasse, ce n’est pas un petit laps de temps supplémentaire qui viendra émousser leur détermination.

Espérons seulement que d’ici le 24e anniversaire on sera définitivement situés.

Alain Saint Robespierre

1. (1) En plus de Norbert Zongo, les trois autres occupants du véhicule, Ernest Zongo, Blaise Ilboudo et Ablassé Nikiema, ont tous péri dans l’embuscade.




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