L’Enquête du jeudi : La Mairie de Yopougon célèbre 400 mariages par mois

S’il est une commune qui fait parler d’elle en Côte d’Ivoire, il s’agit bel et bien de la fameuse commune de Yopougon. Avec une population estimée à 1,072 million d’habitants en 2014, cette cité s’étend sur une superficie de 153,06 km2. Ces caractéristiques font d’elle la plus peuplée et la plus étendue au plan géographique du pays. Même s’agissant des mariages civils célébrés dans les mairies en Côte d’Ivoire, elle ne se laisse pas faire. Elle joue également les premiers rôles. Les chiffres émanant du service des mariages de cette mairie l’attestent éloquemment.

Le mois de décembre déjà bouclé

Cette année, chaque jeudi, ce sont une cinquantaine de couples qui sont jusqu’ici passés pour dire « oui » devant le maire. C’est le même chiffre qui est également enregistré chaque samedi. Ce qui représente en moyenne une centaine de noces par semaine. Au total, l’on se retrouve avec environ 400 mariages par mois. Et si l’on tient compte du fait que chacune des célébrations rapporte 40 000 Fcfa, ce sont donc 16 000 000 Fcfa que la mairie de Yopougon perçoit mensuellement. Les demandes en mariage y sont nombreuses à telle enseigne que, révèle dame Koné agent du service qui en a la charge, « le mois de décembre est déjà bouclé. Les personnes désireuses de s’unir dans cette mairie doivent attendre à partir de la mi-janvier 2022 car c’est à cette date que le service des mariages reprendra les cérémonies de célébration ».

Environ 170 mariages par mois à Abobo

La commune d’Abobo, vient juste après celle de Yopougon en termes de population. Soit 1,03 million d’habitants selon le recensement de 2014, avec une superficie 90 Km2. Mais ici, cette année, la mairie n’a enregistré mensuellement en moyenne, que 170 mariages. Toutefois, il y a eu des périodes de pics, notamment en août et septembre avec 200 mariages pour chacun. Et selon Cissé Lassana, chef du service des mariages de la mairie d’Abobo, le 7 décembre dernier, le nombre de mariages célébrés au cours de ce dernier mois de l’année, était déjà à 300. Le mois de mai s’est retrouvé au bas de l’échelle avec 100 mariages seulement.

M. Cissé fait remarquer que c’est le jeudi que son service organise le maximum de mariages. De nombreux couples viennent avec leurs témoins uniquement, finissent la cérémonie et retournent promptement pour vaquer à leurs préoccupations. En outre, les frais sont moins élevés le jeudi comparativement au samedi. A savoir 30 000 Fcfa contre 50 000 Fcfa.

La célébration d’un mariage, faut-il le souligner, obéit à un processus. L’un des points consiste pour les responsables du service des mariages, à faire la publication de ban. Se présentant comme une annonce de mariage, elle offre l’opportunité à toute personne qui s’ y oppose, de manifester sa désapprobation. Celle-ci peut provenir de proches parents. Elle peut également être le fait d’une personne mariée légalement à l’un des candidats au mariage. A la mairie d’Abobo, la publication de ban se fait consécutivement au dépôt des dossiers de mariage. Après quoi, intervient la phase de l’entretien entre les responsables du service des mariages et les futurs mariés. Du côté de la mairie de Yopougon, ces échanges interviennent un mois avant la célébration de l’union entre les époux, tandis qu’à la mairie d’Abobo, ils se font une à deux semaines avant le mariage. L’occasion est donnée aux agents des mairies d’expliquer les différentes étapes de la cérémonie. A savoir la lecture du code civil, les échanges de consentement, la proclamation du mariage par le maire, les baisers entre les mariés, les échanges d’alliances, la signature des époux et la signature du maire, sans laquelle le mariage n’est pas valide.

C’est au cours de cet entretien que l’on informe les futurs mariés de l’existence des deux régimes matrimoniaux que sont : la communauté des biens et la séparation des biens. Ainsi que les inconvénients et avantages qui y sont rattachés. Mais, à en croire Cissé Lassana, « le directeur de la décentralisation a désormais interdit qu’au cours de la cérémonie de célébration du mariage, il soit publiquement fait mention du régime que les mariés auront choisi. Les mariés ont la possibilité de choisir leur régime pendant l’entretien préliminaire, ou de le faire après la célébration de leur union ».

Par ailleurs, du fait de la Covid-19, le nombre d’invités devant accéder à la salle de mariage de la mairie d’Abobo est limité et le port du masque est exigé. Cissé Lassana et son équipe y veillent scrupuleusement, pour éviter de se faire remonter les bretelles par le maire, qui tient au respect strict de cette disposition. S’agissant de la mairie de Yopougon, le nombre de personnes admises dans la salle des mariages n’est pas limité, par contre le port du cache-nez est obligatoire..

Junior Jeremy

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