Le recensement de la population et de l’habitat démarré le huit novembre dernier pour prendre fin le vingt- huit du même mois, a été prorogé jusqu’au sept décembre. Les pouvoirs publics qui estimaient que l’opération aurait pu être réalisée en vingt jours, auront ainsi été contraints d’ajouter plus d’une semaine supplémentaire. Et plusieurs facteurs explicatifs viennent justifier ce rajout. Au nombre desquels, figure celui affichant un caractère politique. En effet, des ménages ont allègrement éconduit les agents recenseurs de leurs domiciles, au motif que ce recensement est le fait du parti au pouvoir. Sans plus. D’aucuns prétendent qu’il s’agit pour les initiateurs de l’opération, de dénombrer leurs partisans ou militants et ceux qui ne les soutiennent pas. D’autres encore les ont refoulés arguant que des routes reliant leur village au centre urbain dont il dépend, est dans un piteux état. Ce faisant, ils ne sauront se faire recenser, par un parti dont le gouvernement les a ignorés.
Au regard de toutes ces raisons aussi légères les unes que les autres susmentionnées, pour ne pas ouvrir ses portes aux agents recenseurs, il est à se demander si c’est vraiment la cinquième fois que l’on procède au recensement de la population ivoirienne et de son habitat. Qu’est ce qui a bien pu changer entre temps dans l’organisation de la pratique et surtout, qu’est ce qui a été ajouté de sceptique ou de suspicieux dans le questionnaire ? Pour que certaines personnes voient en cette cinquième édition du recensement général de la population et de l’habitat, des objectifs politiques camouflés ou inavoués. La vérité est que, certains de nos concitoyens aiment bien cette façon déconcertante de se faire de l’esprit. Sinon comment comprendre qu’elles puissent avancer de telles balivernes pour saboter une initiative qui vise plutôt un noble objectif. Celui de réussir la parfaite gestion du programme de développement, au demeurant bénéfique à tous. Tant il est vrai que, la construction des infrastructures et la réalisation d’autres œuvres assurant l’épanouissement socio- économique des populations, ne font guère de distinguo entre les Ivoiriens, comme tous ceux qui vivent sur le territoire national. De même que cela ne tient nullement compte, des chapelles politiques, dont les uns et les autres se réclament. Seuls la nécessité et le devoir pour les gouvernants, de construire le bien être de chaque habitant de ce pays, comptent. Un fait qui exige d’évaluer de façon périodique le nombre desdits habitants, en vue d’une planification plus rationnelle des projets à exécuter et des actions à mener. C’est aussi simple que cela. Toutes autres explications ou justifications données pour se soustraire à ce recensement, ne seraient que pure expression de mépris à l’égard de l’opération, mais bien plus de ceux qui l’ont initiée.
La mesquinerie à laquelle s’adonnent ainsi certains Ivoiriens dans leurs ménages, met à nu l’esprit de discernement qui leur fait fortement défaut et partant, toute leur inculture politique. Que l’on en soit encore à lier un recensement de la population à des considérations politiques, après plus de trente années de pratiques et d’expressions démocratiques en Côte d’Ivoire, devrait bien donner à réfléchir aux leaders des partis, auxquels les auteurs d’un tel acte disent appartenir. C’est la preuve manifeste que ces derniers n’ont rien compris à la politique. Aux notions de l’intérêt républicain et autres valeurs sociétales méritant d’être défendues par tous, sans aucune condition et considération idéologique. Autant dire qu’il faut éviter de confondre volontairement les actes de développement avec ceux qui appellent à la compétition pour l’accès au pouvoir.
Moussa Ben Touré
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