Laléraba. C’est la dernière localité ivoirienne avant de mettre les pieds au Pays des hommes intègres, le Burkina Faso. À 10 h 30 mn, la canicule est déjà à son paroxysme. Il fait pratiquement 32 degrés à l’ombre. Pêle-mêle, hommes, femmes et enfants vaquent à leurs occupations quotidiennes mais la méfiance est de mise. Difficile pour un « étranger » d’adresser la parole à un habitant. La sérénité n'est pas de mise. « Mon frère, ici on n’adresse pas la parole à un étranger. Si vous voulez savoir quoi que ce soit, allez-y voir les forces de l’ordre. Les gendarmes, policiers et militaires sont là, allez-y les voir et arrêtez de nous poser des questions », coupe court une septuagénaire que nous avons abordée. Nous comprenons aisément sa position. Le Burkina Faso est juste à un pas et les djihadistes ne sont pas loin non plus.
« Ici, nous vivons avec la peur au ventre. Ce qui nous rassure un peu, c’est la présence des forces de l’ordre qui donnent leur vie pour nous. C’est la seule chose qui nous rassure », confesse un boutiquier qui n’a pas voulu être cité. A Laléraba, la confiance n’est a déserté le cœur des habitants.
Appel à la solidarité entre populations et forces de défense
À Laléraba-Antenne, un village de Laléraba, dans la sous-préfecture de Kaouara, le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara participait, le vendredi 29 octobre 2021, au lancement des travaux de 120 forages financés par le Japon. A cette occasion, il a prodigué aux populations quelques conseils pour faire face aux infiltrations et attaques des terroristes. « Vous savez que nous sommes dans une région frontalière et nul n’ignore l’actualité en matière de défense et de sécurité de notre territoire. Cette partie Nord et Nord-est de la Côte d’Ivoire subissent malheureusement des attaques terroristes depuis quelque temps », a martelé le ministre de la Défense.
Selon lui, le président de la République a dégagé des moyens importants pour permettre aux forces de l’ordre de faire face à ce fléau. « Mais il est important de préciser aux populations que la première action à l’endroit des terroristes, cette action vient en réalité des populations. Il faut que les populations se montrent solidaires des forces de défense et de sécurité. Sans cela, il n’y a pas de salut pour arriver à vaincre ce fléau. J’insiste là-dessus », a indiqué Téné Birahima Ouattara. Pour le ministre ivoirien de la défense, on a beau être les mieux armés du monde, on a beau avoir les soldats les plus aguerris, mais tant que l’information n’est pas portée à la connaissance des forces de défense et de sécurité et même des autorités préfectorales, rien ne peut se faire qui puisse éliminer ce fléau.
Ce qui empêche de quitter la ville
Plusieurs personnes interrogées sur place, ont affirmé ne pas être sereines. Seulement, ce qui les réconforte et les empêche de quitter la ville, c’est bien la présence en nombre et en qualité des forces de défense et de sécurité. Pour permettre à ces derniers d’être efficaces sur le terrain, le ministre de la Défense ivoirienne demande aux populations de collaborer avec ces soldats. « Chers parents, je voudrais vous dire qu’il est de votre devoir, de votre responsabilité de communiquer. Si quelqu’un vient dans votre entourage, dans votre village, ou partout ailleurs, que vous ne connaissez pas, essayez de vous renseigner de savoir qui est cette personne. Et si vous trouvez que la personne est suspecte, n’hésitez pas de prévenir la hiérarchie qu’elle soit administrative ou militaire », a-t-il conseillé aux populations de cette localité. Selon lui, il est important que les Ivoiriens puissent se serrer les coudes pour venir à bout de ce fléau. Car, dira t-il, ce fléau peut-être vaincu.
Au moment où nous quittons Laléraba, les deux frontières sont toujours fermées au transport des personnages pour cause de maladie Covid 19. Seuls les camions de marchandises circulent librement.
Koffi Koffi
Correspondant
Publié le :
24 novembre 2021Par:
Forestier de Lahou