Aujourd’hui s’ouvre concrètement à Glasgow en Ecosse, Etat membre du Royaume Unis d’Angleterre, la vingt-sixième Conférence des Parties (Cop 26), regroupant les pays signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNCC). Une réunion annuelle d’évaluation de l’état du climat, et surtout des actions et initiatives que les pays participants se sont engagés à effectuer, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). En Afrique l’on ne peut plus prétendre, à ce stade de l’évolution du climat mondial que, l’affaire ne concerne que les pays développés. Par ce que responsables à plus de 80% des émissions de ces différents gaz dangereux, avec en prime le dioxyde de carbone ou CO2, issu des énergies fossiles, à l’origine du dérèglement, de ce phénomène, au demeurant naturel, qui est le changement climatique. C’est que, malgré une part réduite de responsabilité de seulement 4% , le continent n’est pas à l’abri des effets néfastes du réchauffement du climat. Comme l’attestent chaque année, les pluies diluviennes, les inondations et leurs cortèges de dégâts, ainsi que les réductions croissantes et assèchements irréversibles de ses cours d’eaux irrigateurs des terres arables. Et cela, consécutivement aux ensoleillements intensifs qui suivent les saisons de pluies. Des faits qui poussent chaque année, des milliers de populations à l’exode, en quête de nouvelles zones agricoles.
Plusieurs années se sont déjà écoulées depuis les Cop décisives qu’auront été celles de Copenhague au Danemark en 2009 et de Paris en France en 2015. Sans que cette importante promesse faite au continent de l’assister avec un fonds d’aide annuellement alimenté à coups de 100 milliards de dollars par des subventions des pays développés, ne voit véritablement le jour. Continuer de se focaliser sur cette promesse, en la rappelant sans cesse à chacune des Cop, dans un attentisme ridicule, en vue d’assurer sa résilience et son adaptation aux affres du dérèglement climatique, ne saurait être encouragé. Il convient pour les pays africains de songer plutôt à repenser leurs modèles de développement, en fonction des conséquences du réchauffement du climat. Ce ne sont pas les intelligences et les compétences appropriées à cela qui lui manquent. Mais beaucoup plus la volonté de faire figurer cette préoccupation, au cœur de ses budgets et plans nationaux de développement qu’ils élaborent. La transition énergétique, devant sous tendre cette volonté, à travers des programmes concrets et efficients de réalisations probantes, reste encore très timide sur le continent. Et cela, en dépit des opportunités offertes en la matière, par des potentialités non négligeables, d’énergies renouvelables et de patrimoines écologiques à exploiter rationnellement.
Ce serait bien un leurre, de s’attendre à voir les résultats de ce vingt sixième sommet Onusien sur le climat, qui démarre ses travaux proprement dit ce matin, parvenir à changer complètement la donne au profit de l’Afrique. Tant il est vrai qu’avec la relance de leurs économies au sortir des sombres moments de la Covid 19, certains des plus gros émetteurs de GES, sont revenus sur leurs engagements de réduire leurs émissions de gaz. Pour dit- elle satisfaire aux besoins énergétiques qui se posent à elle, la Chine avec son 1 milliard 400 millions d’habitants, a repris la production à grande échelle de l’énergie à travers la combustion industrielle du charbon, combustible fossile hautement polluante, dont elle avait pourtant réduit notablement l’utilisation. L’Australie, tout aussi grande utilisatrice du charbon, n’entend guère s’en détourner de sitôt. Ce regain d’intérêt pour le charbon minérale constaté ici et là, avait fait l’objet de multiples critiques à travers le monde. Mais, sans plus. Pis encore, le pays de l’empire du milieu veut reporter au-delà de 2030, ses promesses de réduction considérable de ses émissions de Ges. Une attitude qui tente des Etats européens également gros émetteurs de GES, à en faire autant. Voilà, ce qui va le plus retenir l’attention des experts du climat et non les sempiternelles jérémiades des africains, relativement aux aides à eux promises. Les africains gagneraient bien à imiter le Costa Rica, champion du climat, ainsi que les pays scandinaves (Suède, Danemark, Norvège notamment), aujourd’hui considérés comme des modèles de la transition énergétiques et de villes propres en Europe. Et cela, pour avoir accordé une place prépondérante à l’usage tous azimuts des énergies renouvelables. Une voie que les autres parties du vieux continent, hésitent encore à emprunter résolument. Soucieuses qu’elles sont, de la facture salée, du changement fondamentale du modèle d’industrialisation que cela requiert. Pourtant, les dernières prévisions du Giec, le Groupe des experts des Nations Unies sur le climat, font état d’une augmentation du niveau de réchauffement de la planète jamais vécue de 2015 à 2021. Encore une fois à cette autre Cop, des promesses seront certainement faites, toujours étendues sur le long terme. Sans pour autant que les actions et initiatives permettant leurs réalisations ne suivent réellement.
Moussa Ben Touré
Publié le :
19 février 2022Par:
Forestier de Lahou