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Culture

Le Maître de la parole.(Camara Laye )

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Kouma Lafôlo Kouma est une épopée romancée écrite par l'écrivain guinéen Camara Laye et publié à Paris en 1978. Il s'agit d'une des nombreuses versions écrites de l'épopée de Soundiata. Laye la relate en se fondant sur sa fréquentation des griots guinéens pendant plus de vingt ans, et en particulier sur une récitation de l'épopée qui lui a été faite dans les années 1960 par le belen-tigui (griot traditionaliste) Babou Condé. Camara Laye transcrit et traduit les propos de Babou Condé en les réécrivant en partie pour les rendre accessibles à un large public. Il écrit en français, tout en conservant de nombreuses chansons et poèmes qui ponctuent le récit et qu'il donne à la fois en malinké et en traduction française.

Résumé

Le Maître de la parole s'ouvre sur le poème L'âme nègre suivi de trois courtes introductions par Camara Laye : « L'Afrique et l'appel des profondeurs », où il évoque les recherches sur l'histoire des cultures africaines et les liens entre l'Afrique et la France ; « L'Afrique et les griots », où il évoque les littératures orales africaines en général et la conception de son livre en particulier ; et « Babou Condé, belen-tigui ou griot traditionaliste » qui présente le maître de la parole auprès duquel Camara Laye a recueilli la version de l'épopée qu'il s'apprête à raconter. Le maître de la parole est une périphrase désignant Babou Condé. Le sous-titre, Kouma Lafôlo Kouma, est l'une des manières de désigner l'épopée de Soundiata en malinké.

Le corps du livre relate une version écrite courte de l'épopée de Soundiata, en prose parsemée de nombreuses chansons et poèmes donnés à la fois dans la version originale malinké et en traduction française. Camara Laye divise l'épopée en dix chapitres. « Moké Moussa, Moké Dantouman » raconte comment ces deux frères chasseurs rencontrent et vainquent Dô-Kamissa, la redoutable femme-buffle qui dévastait le royaume du Dô. Dô-Kamissa, rassasiée de vengeance et désirant mourir, donne elle-même à Moké Dantouman le secret qui lui permet ensuite de la vaincre. Elle lui prédit aussi qu'il devra demander en récompense au roi du Dô la main d'une jeune fille, non pas la plus belle, mais la plus laide du royaume : Sogolon Condé, héritière de son totem buffle. Il devra ensuite l'amener au roi du Mandén, Maghan Kön Fatta, pour la lui faire épouser, car le roi pourra ainsi concevoir un fils puissant. Les deux chasseurs obéissent point par point à ses recommandations. « Bilali Jbounama (ses descendants) » raconte les aventures de Bilali Khalifa, ancêtre de Maghan Kön Fatta, et de sa descendance, jusqu'à Maghan Kön Fatta lui-même. Un chasseur prédit au roi du Mandén la venue des deux chasseurs et de Sogolon. « La femme buffle-et-panthère » raconte l'arrivée de Sogolon Condé, son mariage avec Maghan Kön Fatta et leur nuit de noces mouvementée, durant laquelle Maghan a grand peine à vaincre les puissants totems-ancêtres de Sogolon afin de faire l'amour avec elle.

« L'enfant nankama » raconte la naissance de Soundiata, annoncée par une formidable tempête. Soundiata est un nankama, un homme né pour une mission précise. Dans « L'enfance et l'éveil du nankama », Soundiata se révèle de santé fragile et paralysé des jambes pendant de longues années, d'où l'inquiétude du roi et les moqueries de la première épouse de Maghan Kön Fatta, Fatoumata Bérété. Mais Soundiata finit par se redresser et par redonner sa dignité à sa mère.

« L'exil » relate l'exil forcé de Soundiata, de sa mère et de ses frères et sœurs après la mort de Maghan Kön Fatta. Fatoumata Bérété, vengeresse, les chasse, et ils doivent se réfugier chez plusieurs hôtes successifs. Le chapitre « Soumaoro Diarrasso » introduit Soumaoro, roi-sorcier ambitieux qui parvient à conquérir le Mandén. Soundiata résout de reconquérir son royaume natal et de lui redonner sa grandeur, ce qui fait de Soumaoro son pire ennemi. Le retour raconte le retour de Soundiata au Mandén et le début de sa guerre contre Soumaoro. La fin de la guerre est racontée dans le chapitre « Kirina », qui se concentre sur la bataille de Kirina, point culminant de la guerre. Pendant cette bataille, Soundiata remporte une victoire décisive sur Soumaoro qui prend la fuite. Le dernier chapitre, « Kourou-ke-foua », relate le triomphe de Soundiata ainsi que la fondation de l'empire du Mandén lors du sommet tenu à Kourou-ke-foua.

Le livre se termine par une post-face de Camara Laye, titrée Complément d'informations, où il commente et discute certains éléments donnés par Babou Condé dans sa récitation de l'épopée. Camara Laye donne ensuite le détail de ses choix dans la transcription du malinké ainsi qu'un lexique malinké-français comptant 1 300 mots.




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