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Mort en détention du rappeur rwandais , Jay Polly : Paul Kagame n’a pas besoin de ça

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Le rappeur rwandais, Joshua Tuyshimiye, alias Jay Polly, est décédé le 2 septembre dernier à l’hôpital Muhima de Kigali. En rappel, le rappeur était en détention depuis avril dernier, après avoir été arrêté durant une fête interdite où circulaient des produits stupéfiants. C’est donc en détention qu’il a rendu son dernier soupir. Il est bon de préciser que le rappeur a été admis dans cet hôpital, dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 septembre dernier à 3h du matin, dans un état critique. Une trentaine de minutes plus tard, il a été déclaré mort. Immédiatement, les réseaux sociaux se sont enflammés ; tant l’homme était populaire et adulé, en témoignent les messages suivants sur Twitter : « Notre légende a disparu » ou encore « Tu nous as donné de bonnes vibrations à travers ta musique ». Officiellement, aucune explication n’a, pour l’instant, été donnée sur les circonstances de sa mort. Ce décès, dans des circonstances encore non élucidées, fait penser à la disparition d’un autre musicien, Kizito Mihigo. Lui aussi avait trouvé la mort, le 17 février 2020, alors qu’il était en détention. Selon Kigali, l’homme s’était suicidé. A l’époque des faits, les autorités rwandaises avaient catégoriquement rejeté les appels à une enquête indépendante sur les circonstances de sa mort. Connaissant la nature du régime rwandais, et surtout l’allergie de l’homme mince de Kigali à ce que l’on fouine dans les affaires intérieures de son pays, l’on peut logiquement s’attendre à ce que, cette fois-ci encore, cette disparition en détention ne fasse pas l’objet d’une enquête indépendante. Kizito Mihigo, selon Kigali, s’était suicidé. Seuls les naïfs comme Candide de Voltaire, pouvaient admettre et digérer cette version. Cette fois-ci encore, il est fort probable que dans les prochains jours, les autorités servent une explication savamment fabriquée.


Kagame a intérêt à mettre un point d’honneur à civiliser son régime en matière de droits humains

Et comme le rappeur Jay Polly était soupçonné de consommer des produits stupéfiants au moment de son arrestation, il ne sera pas étonnant qu’on lie officiellement sa mort en détention à ce passé. Et il ne s’en trouverait pas un seul doigt au Rwanda, qui oserait se lever pour mettre cette version en doute. En dehors du Rwanda, ils seront peu nombreux à la contester, de peur de rencontrer la colère de l’homme mince de Kigali, c’est-à-dire Paul Kagamé. Cette disparition en détention commence à faire trop. Car, elle fait écho à bien d’autres disparitions en détention au Pays des mille collines. En effet, près de mille détenus sont morts depuis septembre dernier dans la prison surpeuplée de Gitarama, où sont écroués plus de 7 000 Hutus accusés de génocide. Cette mortalité effrayante, selon Médecins sans frontières (MDF), est la conséquence non seulement de maladies dues à l’entassement et aux intempéries, mais aussi à des blessures infectées et aux coups, voire aux morsures, que s’infligent entre eux les détenus. Outre cette mortalité massive que l’on enregistre parmi les Hutus accusés de génocide, l’on note également le même phénomène parmi les personnalités écrouées par l’homme mince de Kigali. En effet, elles sont nombreuses, les personnalités critiques envers le gouvernement, qui sont mortes de manière suspecte dans les prisons rwandaises. L’on peut commencer par Kizito Mihigo, le célèbre chanteur de gospel. A son cas, l’on peut ajouter celui de l’ancien Directeur général du bureau de Kagame, retrouvé mort dans une prison militaire après avoir été condamné à 10 ans pour corruption. Avant lui, c’est le médecin personnel de Kagamé, Emmanuel Gasakure, qui a été abattu par la police alors qu’il était en détention et l’on en oublie. L’on peut être tenté de dire que le fait de mourir en détention, est devenu la règle générale au Pays de l’homme mince de Kigali. Et franchement, ce dernier n’a pas besoin de cela ; lui qui a réussi l’exploit de réaliser de grandes choses dans son pays en comptant sur le génie de son peuple. Pour aller vers la perfection de sa gouvernance, il a intérêt à mettre un point d’honneur à civiliser son régime en matière de droits humains. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les conditions de détention en font partie.

Pousdem PICKOU


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