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Côte d’Ivoire – Avortements clandestins : Les gynécologues alertent sur une « hécatombe »

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En Côte d’Ivoire, sur les 300 000 avortements clandestins pratiqués il y a trois ans (2018), 69 % le sont du fait des adolescentes dont des élèves. La situation est resté préoccupante, selon le Dr Elisa Gnangoran, secrétaire générale de la Société de gynécologie et d’obstétrique de Côte d’Ivoire (SOGOCI). Elle a fait cette annonce récemment à Abengourou, à la faveur d’un atelier de renforcement de capacités d’une soixantaine de sages-femmes, de médecins et de chefs de districts sanitaires des régions de l’Indénié, de l’Iffou et du Moronou sur les soins après avortements (SAA). Pour le Dr Gnangoran, il faut mettre fin à « l’hécatombe » en faisant la promotion de l’avortement sécurisé, c’est-à-dire un avortement fait dans les techniques de l’art par des spécialistes de la santé. « De plus en plus, l’on assiste à des avortements qui ne sont pas sécurisés, des avortements pratiqués clandestinement. Il faut que l’on encourage l’avortement sécurisé pour éviter des complications et même la survenue de la mort » a-t-elle fait observer.

D’autre part, la secrétaire générale de la SOGOCI a précisé que l’avortement est autorisé en Côte d’Ivoire à deux conditions essentielles : si la grossesse menace la santé de la mère, ou bien s’il s’agit d’une grossesse contractée à la suite d’inceste, c’est-à-dire une grossesse dont l’auteur est par exemple le père, le frère, l’oncle, etc. « Nous voulons étendre désormais l’avortement au cas de viol. C’est pourquoi, la Société de gynécologie et d’obstétrique de Côte d’Ivoire envisage de faire un plaidoyer auprès des gouvernants afin que cela soit », a souligné le Dr Elisa Gnangoran.

Ces propos ont été soutenus par le Pr Guié Privat, premier vice-président de la SOGOCI. Celui-ci, lors de l’atelier de renforcement de capacités des professionnels de la santé à Abengourou, a particulièrement interpellé les sages-femmes à ne pas se substituer aux médecins dans la prise de certaines décisions pendant que les femmes enceintes sont au travail. « Les sages-femmes doivent savoir connaître leurs limites et faire appel aux médecins. Et cela bien qu’on leur accorde des délégations de pouvoir en certaines circonstances. Il y a des barrières qui ne doivent pas être franchies par les sages-femmes » a conseillé le premier vice-président de la Société de gynécologie et d’obstétrique de Côte d’Ivoire.

Pour le professeur Guié Privat, les soins après avortements (SAA) représentent un ensemble de prestations que l’on doit assurer dans la prise en charge des patientes qui présentent un avortement spontané ou provoqué. Ces soins, à en croire le praticien, doivent être de qualité et susceptibles d’impliquer impérativement des procédures et algorithmes à respecter, dont les sages-femmes doivent s’imprégner. « Les avortements constituent la cinquième cause de mortalité maternelle et donc une meilleure prise en charge s’impose. Les gynécologues ne peuvent pas être partout à la fois et il revient aux sages-femmes de jouer leur partition dans la délégation qui leur est due », a affirmé le docteur Guié Privat. Puis, il a précisé qu’en cas d’avortement, la sage-femme doit pouvoir évacuer l’utérus et prendre en charge la patiente. « C’est très important pour éviter des cas de mortalité maternelle », a souligné le premier vice-président de la SOGOCI.

En aval des instructions d’ordre technique, le Pr Guié a insisté sur la l’importance, pour le médecin, de se rendre dans la communauté de la patiente pour une sensibilisation sur les risques que représente l’avortement clandestin.

En outre, il faut créer des relais communautaires dans le but de prévenir et informer sur les méfaits de l’avortement non sécurisé.

Des conseils que des participants de l’atelier d’Abengourou que nous avons interrogés, se sont engagés à mettre en pratique dans la perspective non seulement d’une meilleure prise en charge des soins après avortement, mais surtout pour éviter des cas de décès maternel.

A noter qu’au terme de l’atelier de renforcement de capacités des agents de santé sur les SAA, le point focal de la société de gynécologie et d’obstétrique des régions de l’Indénié, de l’Iffou et du Moronou a été installé. Il s’agit du Dr N’zi Koua Edmond, propriétaire d’une clinique privée à Abengourou.

Traoré Moussa

Correspondant régional




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