Des changements notables sont attendus au niveau du ministère de l’éducation nationale. Du moins si l’on s’en tient, à tout ce qui s’y passe en ce moment. Pourtant, l’annonce avec beaucoup de verve, des Etats généraux du système éducatif ivoirien, qui n’est pas une innovation en soi, avait été perçue par nombre de personnes comme une redite, dont il ne faut point attendre grand-chose. Donc une simple formalité visant à faire croire que la volonté d’un certain changement passe par une refonte, sinon une réévaluation fondamentale dudit système. Sans plus. Mais voilà que contre toute attente, cet évènement à travers ses préparatifs, ne manquant pas d’impressionner plus d’un observateur, va être reconsidéré et surtout positiver plusieurs avis qui ne l’étaient pas. Notamment par l’entremise de cette expression de modestie, qui aura consisté pour Mme Mariétou Koné d’aller s’imprégner du modèle éducatif sénégalais. Au demeurant plutôt bien référencié à l’échelon international et dont la Côte d’Ivoire pourrait tirer profit des mécanismes, en vue de performer le sien. Rompant par ce fait même, avec cette vieille et saugrenue tendance à croire qu’en terre d’Eburnie, l’on a rien à apprendre des voisins. Et ce, au nom d’un certain bien- être économique, qui conférerait de facto, un prétendu élan de supériorité tous azimuts à la Côte d’Ivoire, par rapport aux autres, évoluant dans le même espace économique qu’elle. Plus important encore, dans l’expression de cette humilité de vouloir apprendre des autres pour s’améliorer, est le désir que nourri Mme la ministre de l’Education nationale d’étendre cette mission d’imprégnation, aux autres pays frères de la sous- région. Voire au-delà.
Nul ne doute qu’avec la masse critique d’informations, de suggestions et d’expériences que les techniciens, concepteurs et pédagogues ivoiriens auront recueillies au terme de cette tournée, de découverte des différents systèmes éducatifs, les Etats généraux de l’éducation nationale ivoirienne, ne devraient guère être une rencontre de trop.
L’autre signal fort de la ministre Mariétou, démontrant toute sa détermination à hisser le système éducatif national au nombre des meilleurs du continent, est cette guerre aux premiers résultats encourageants, qui est désormais déclarée à la fraude et à la corruption. Pratiques ayant à ce jour fortement gangréné ce système, à travers tous ses strates, sans exception. Ici, devra s’opérer une métamorphose des comportements et des mentalités. Ce qui va exiger une permanence soutenue et renforcée de cette guerre. Tout en évitant surtout de garder immuables les stratégies utilisées en la matière. Lesquelles gagneraient plutôt à subir une constante remise en question, dans la noble optique d’évaluer continuellement leur efficacité. Il s’agit là, d’une précaution indispensable à la déroute des fraudeurs et corrupteurs qui, il ne faut point se leurrer, ne voudront pas abandonner aussi facilement. Portés qu’ils seront par la propension à vouloir toujours affiner d’autres subterfuges, en vue de contourner le dispositif de contrôle, qui aura été mis en place contre leurs noires et avilissantes espiègleries. Autant dire que le combat ainsi engagé contre la fraude et la corruption qui sapent depuis plusieurs décennies la crédibilité du système éducatif ivoirien, devra être érigé en un véritable pilier de la nouvelle politique de gestion de ce système. Le réarmement moral des éducateurs et des élèves qui en est attendu ne saura s’opérer effectivement qu’à cette condition. Bonne continuation Mme la ministre. Et tout en restant admiratifs des efforts déjà déployés, nous continuerons d’observer avec toute l’attention requise, cette mutation positive désormais amorcée au niveau de l’Ecole ivoirienne. Afin que, l’école redevienne véritablement ce cadre approprié « à la réussite pour tous »
Moussa Ben Touré
Publié le :
12 juillet 2021Par:
BI MICHEL