L’utilisation du gaz butane comme combustible des automobiles est très en vogue à Bonoua. En effet, la quasi-totalité des véhicules surtout les taxis de cette ville roulent au gaz. Foulant ainsi au pied, la loi numéro 92-469 du 30 juillet 1992, qui interdit formellement l'utilisation de cette substance dans les véhicules. « Ici, tous les véhicules roulent au gaz. La bouteille coûte 2200 francs Cfa. C'est plus économique par rapport au carburant. En plus, si la voiture ne consomme pas trop, tu peux faire deux jours avant de la recharger », explique Michel Ehivet, chauffeur de taxi, pour justifier cet usage du butane par tous les automobilistes de la ville.
Outre les magasins de vente de bouteilles de gaz, semblables à tous les autres que l’on rencontre généralement partout à travers le pays, des dépôts spéciaux de gaz ont été installés dans les gares et à d’autres endroits de la ville. « Les conducteurs de voitures personnels et les chauffeurs de taxis se rechargent dans nos magasins. Vraiment, ça marche bien », déclare Blé Olivier, un vendeur de gaz.
Pendant ce temps, aucune véritable action ne semble être menée par le ministère de l’environnement pour réprimer cette pratique. Selon des informations reçues, des agents du ministère de l'environnement effectuent très souvent des contrôles dans les dépôts de gaz de la ville de Bonoua, sans pour autant s’intéresser aux véhicules. Puis ils repartent chaque fois, comme si de rien n'était. Tout simplement par ce qu’ils se laissent corrompre par les vendeurs qui leur versent des pots de vin.
L’usage du gaz comme combustible automobile n’est pas l’apanage des seuls automobilistes de Bonoua. A Locodjoro également, dans la commune de Yopougon, la pratique est de mise. Surtout au niveau des taxis. Issiaka Ouattara, un mécanicien-auto, nous explique le mécanisme et le procédé de l'installation du gaz dans les véhicules. « Nous effectuons des modifications au niveau du moteur d'origine du véhicule pour l'adapter au gaz. Apres quoi, nous posons la bonbonne dans le coffre du véhicule et nous la relions au moteur par un tuyau, afin d’en assurer l’alimentation par le gaz » Il en est de même, des moteurs qui fonctionne au gaz à Bonoua. Un bricolage assez artisanal, par rapport aux dispositifs modernes conçus, fonctionnant avec des bouteilles à gaz appropriées, bien différentes des bonbonnes utilisées dans les ménages. Ce sont ces dispositifs, au demeurant sécurisés, qui sont d’usage courant, dans les pays où, il est permis de rouler au gaz
Si cette pratique fonctionne bien et profite à bon nombre de personnes, elle n'est pour autant pas sans conséquences. Car, en plus de polluer l'environnement, l'utilisation du gaz butane par les véhicules créé des problèmes de santé et comporte des risques d'incendie. Le 25 avril 2021, un taxi communal fonctionnant au gaz a explosé a Yopougon Locodjoro, faisant 3 morts dont 2 entièrement calcinés.
Voilà un fait qui interpelle les autorités compétentes, quant aux actions et initiatives à prendre, pour mettre définitivement fin à cette pratique. Ou à défaut, l’autoriser tout simplement, sur la base d’une bonne réglementation et l’exigence d’utiliser les équipements et matériels modernes conçus à cet effet.
Boubakar Barry
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COMMENTAIRES
Publié le :
17 juin 2021Par:
Forestier de LahouLe problème des véhicules qui roulent au gaz butane n'est pas du ressort du Ministère de l'Environnement, qui, en effet, devrait plutôt se réjouir de l'utilisation du gaz butane comme carburant, beaucoup moins polluant que l'essence et moins encore que le diesel, riche en soufre et en particules fines (voir les fumées noires et âcres émises par certains véhicules "professionnels"). L'aspect sécurité est très important, et c'est plutôt au Ministre des Transports qu'il conviendrait de régler la question. Q'un véhicule destiné à transporter des clients roule au gaz sans aucune sécurité (et parfois avec une conduite très dangereuse), c'est criminel et ne doit pas perdurer. Pourtant, il ne serait pas difficile d'y mettre fin : Il suffit de placer quelques équipes de contrôle aux points stratégiques de la ville (assistés de la police, de la gendarmerie, et, s'il le faut, de l'armée), et pour chaque véhicule non conforme, saisir le véhicule et le mettre en fourrière, interpeller le conducteur (et rechercher le propriétaire quand ce n'est pas lui qui conduit), et s'il s'agit d'un taxi ou autre véhicule "professionnel", interdire au chauffeur d'exercer ce métier pendant 10 ans... cela devrait suffire. Quant aux lieux de ravitaillement, l'article est clair, ils sont connus et donc plutôt faciles à identifier et à "neutraliser". Mais il ne faut surtout pas se laisser apitoyer par les pleurnicheries des mis en cause lorsqu'ils seront pris, car ils savent très bien que ce qu'ils font est très dangereux et totalement illégal. A noter que le problème est généralisé aussi à Yamoussoukro, presque tous les taxis y roulent au butane.PLUS D'ARTICLES
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Publié le :
18 juin 2021Par:
Forestier de Lahou