On le sait désormais. Le succès de tous les efforts qui auront été déployés ici et là, pour assurer une efficiente résilience à la pandémie du covid 19, ne sera affectif que si, ceux-ci se trouvent sous tendus par des opérations musclées de vaccination. C’est bien ce qui résulte des premières campagnes de vaccination entreprises de par le monde. Avec à l’affiche, une encourageante régression des courbes de contamination, assortie d’un désengorgement salutaire des salles d’urgence et de réanimation. Toutes conséquences qui ont aussi permis aux personnels soignants de se remettre enfin, à porter de l’intérêt aux malades souffrant de plusieurs autres pathologies, dont les traitements avaient été déclarés volontairement secondaires, par rapport à celui du covid 19 . Et ce, en dépit des urgences que certains cas présentaient. L’importance et l’intérêt de la vaccination ne font plus tant que ça, l’objet de polémique ou de trop grande méfiance. Des sentiments alimentés par la rapidité avec laquelle, les vaccins avaient été mis au point. Bien au contraire, il s’opère même une discrimination notoire dans la distribution, bien que non gratuite des vaccins à travers le monde.
Et comme on pouvait bien s’y attendre, encore une fois, c’est l’Afrique, toujours à la traine des autres continents, qui en fait les frais. Certes, il est appréciable que la petite kyrielle de ses dirigeants présents le 18 mai dernier à Paris, pour parler du financement des économies du continent éprouvées par cette crise sanitaire, n’a pas omis d’en faire une préoccupation majeure, à l’attention des leaders du monde occidental, par l’entremise du Président Macron.
Mieux, et c’est le plus important, ces Chefs d’Etat africains ont même proposé que les brevets d’invention de ces vaccins leur soient cédés, afin qu’ils engagent leurs spécialistes dans la reproduction desdits vaccins.
Il s’impose de plus en plus à ces décideurs politiques africains, d’insister sur cette idée. De surtout s’y accrocher résolument, pour la voir prendre effectivement forme. Afin de corriger assez vite, l’insuffisance des quantités de vaccins, cédés aux populations africaines. En fait, ce sont seulement 2% des quantités de vaccins utilisés contre le Covid 19, à travers le monde qui profite aux populations africaines.. Certains pays du continent, comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ont les arguments appropriés pour réclamer avec encore plus de détermination, cette cession provisoire ou moyennant rémunération des brevets de ces vaccins. Ces arguments sont en prime, les laboratoires de recherche équipés à cet effet, ainsi que les compétences scientifiques indispensables. Auxquels il faut ajouter, la volonté politique requise, de même que la détermination des uns et des autres à y arriver. Il convient à présent de passer à l’action, pour ainsi éviter la rupture en vaccins qui guette déjà, nombre de pays africains. Sans que ceux-ci n’aient une certaine visibilité sur la ou les solutions appropriées. Si ce n’est que de se soumettre continuellement au bon vouloir de ceux qui dirigent et contrôlent l’utilisation des vaccins contre le Coronavirus 2019, à travers le monde. Autant dire qu’il y a urgemment lieu, pour les Etats africains de s’organiser, par l’entremise de diplomaties communes et d’engagements sous régionaux, afin que la mise à disposition des brevets devienne dès à présent une réalité. C’est que, l’attente de toute autre solution ou palliatif quelconque ; jouerait assurément contre l’Afrique, assurent plusieurs spécialistes de la question. Qui se basent sur la fragilité actuelle de la résilience africaine à la pandémie, l’observance des mesures barrières davantage relâchée dans les quartiers populaires, depuis le lancement de la vaccination… Des facteurs qui pourraient jouer un sale tour aux populations, du continent. Au moment même où, celles- ci se laissent de plus en plus gagnées par la conviction qu’une saine et efficace protection contre ce Coronavirus, ne s’obtient que par la vaccination. Et ce, après en avoir fortement douté au tout début, par précaution et au nom de tous les boniments qui se disaient sur le compte des vaccins. De plus, une certitude est que, des vaccins sortis des laboratoires africains, tout en faisant éviter aux populations, une rupture aux effets combien préjudiciables, vont sans nul doute contribuer fortement, à l’accroissement du taux de vaccination des populations, à l’échelle planétaire. Pour élever celui-ci à plus de 75% , de sorte que le monde ne soit plus en situation de pandémie, à Covid 19, tel que l’estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Moussa Ben Touré