Faut-il désespérer des militaires, qui n’en finissent pas de s’illustrer négativement?
Hier dans l’après-midi, des soldats ont fait irruption dans la résidence officielle du Premier ministre, Moctar Ouane, qu’ils ont trimbalé manu militari chez le président de la Transition, Bah N’Daw, dont la cour est mitoyenne. Les deux auraient ensuite été conduits sous bonne escorte au camp de Kati, à la périphérie de Bamako.
Simple mouvement passager ou coup d’Etat dans le coup d’Etat comme le laissait présager la nature des événements? On se posait encore la question hier en début de soirée. On apprenait dans le même temps que le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, était attendu aujourd’hui à Bamako.
Une chose est sûre, cette situation confuse avait un lien direct avec la formation du nouveau gouvernement dont la composition a été rendue publique quelques heures plus tôt.
Fait notable dans cette nouvelle équipe Ouane, l’entrée dans l’appareil d’Etat de plusieurs partis politiques dont l’Union pour la République et la démocratie (URD) de Choguel Maïga, l’un des fers de lance du Mouvement du 5-Juin Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui obtient 2 ministères. Des groupes armés de l’ex-rébellion ou proches du pouvoir obtiennent également des portefeuilles ministériels.
Faut-il le rappeler, la classe politique était divisée sur la conduite à tenir au sujet de ce remaniement et de cette ouverture gouvernementale.
Mais le fait le plus marquant et qui a été le plus décisif dans la suite des événements est sans conteste le départ des colonels Sadio Camara et Modibo Koné, tous deux membres de la Garde nationale et élements-clés de la junte, respectivement de la Défense et de la Sécurité. Ils ont été remplacés par les généraux Souleymane Doucouré et Mamadou Lamine Ballo.
L’arrestation du Président de la Transition et de son Premier ministre serait, selon toute vraisemblance, liée à ces évictions, même si la soldatesque conservait les 4 portefeuilles majeurs que sont la Défense, la Sécurité, l’Administration territoriale et la Réconciliation nationale.
Doit-on donc désormais craindre un coup d’arrêt de cette transition malienne qui n’avait plus que 10 mois pour arriver à bon port? Sur pression de la CEDEAO, la junte, qui avait fait main basse sur les principaux leviers du pouvoir, avait en effet été contrainte de tenir dans un délai de 18 mois pour le retour à une vie constitutionnelle normale avec notamment la tenue de l’élection présidentielle, prévue entre février et mars 2022.
Quoi qu’il en soit, c’est regrettable de voir tous ces galonnés passer le temps à se disputer les privilèges et les morceaux les plus viandeux de la République, toute honte bue, pendant que le pays est livré aux hordes terroristes et rongé par des conflits communautaires.
Cette nouvelle poussée de fièvre sur les bords du Djoliba intervient alors qu’a débuté hier une grève de 5 jours à l’appel de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), la puissante centrale syndicale, après une autre de la même durée la semaine passée. Une grève qui paralysait déjà l’activité socio-économique du pays. Si la mauvaise humeur kaki doit s’y ajouter...
Hugues Richard Sama
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Publié le :
30 mai 2021Par:
Forestier de Lahou