Qu’on se le tienne pour dit désormais : le temps de l’assistanat économique tous azimuts, de l’Europe au profit de l’Afrique, qui avait fini par revêtir les valeurs d’une tradition, voire d’une contrainte que justifiait encore le fait colonial dans l’entendement de nombre d’africains, est bien révolu. C’est à n’en point douter l’une des leçons qui s’imposent à notre compréhension et analyse des faits, au sortir du sommet financier de Paris, pour la relance des économies africaines. L’initiative est d’Emmanuel Macron certes. Mais, le prétexte de son organisation émane bien de certains Chefs d’Etats africains. Qui sont partis des contre coups de la crise sanitaire à Coronavirus sur les économies du continent, pour espérer s’attirer la compassion financière des pays développés. On le voit bien, cela n’a rien coûté au Président Français de les recevoir au bord de la Seine, pour susciter de l’espoir dans les cœurs. Relativement à la possibilité de pouvoir mobiliser quelques fonds, ici et là, en vue d’aider le continent. Et profiter dans la même veine pour repousser les échéanciers de remboursement des dettes, à défaut de les effacer totalement.
Avec beaucoup de courtoisie et de respect, les Chefs d’Etat africains ont été reçus, écoutés et appréciés pour s’entendre simplement dire en retour que, des efforts seront déployés pour les satisfaire. En prenant notamment appui sur les Droits de Tirage Spéciaux ou DTS. Ces réserves financières du Fonds Monétaire International (FMI), auxquelles ses pays membres peuvent recourir dans des situations de besoins, surtout exceptionnels. Point n’est besoin d’être grand clerc, pour comprendre que dorénavant, quel que soit les faits, catastrophes et autres malheurs qui vont s’abattre sur le continent, il ne se trouvera plus rien qui viendra justifier des assistantes financières toutes faites aux pays africains. Tant il est vrai que désormais, il est établi que le développement auquel le continent aspire légitimement du reste, ne se réalise pas et ne se réalisera jamais, à coup d’assistance financière étrangère. Sinon, de 1960 à ce jour nombre de nations africaines devenues indépendantes depuis, se seraient retrouvées au nombre des pays émergents à ce jour. En tout cas bien positionnés sur l’orbite du progrès. Au point de n’être pas obligé de tendre la main au tendre la main aux autres pour assurer son épanouissement.
L’épanouissement socio- économique des pays asiatiques, jadis logés à la même enseigne que différents Etats africains au cours des années 1960, continue de démontrer que c’est par ses propres efforts de création de richesses, qu’un pays peut continuellement aller de l’avant. Surmonter les déconvenues de taille, à même de le ramener vers le bas, quelle qu’en soit leur nature. Mais cela requiert la vibration constante dans les cœurs de ses populations, d’un patriotisme économique. Une véritable rage à se sortir de l’ornière. En s’affranchissant de toute forme de dépendance économique, pour plutôt exercer de l’attrait sur les détenteurs des capitaux privés étrangers.
Lesquels demeurent en quête permanente de cadres propices à l’acquisition de nouveaux profits. Ces trois décennies marquant l’entame du millénaire en cours, ont été caractérisées sur le continent, par une croissance économique continue, résultant des investissements réalisés. Avec une forte proportion relevant du secteur public. Bien qu’étant encore faible et surtout fragile pour être profitable au plus grand nombre de populations, cette croissance que la crise sanitaire à Coronavirus est venue freiner, reste une symbolique forte. Et singulièrement significative de ce que l’Afrique peut mieux faire par elle-même, pour se hisser au diapason des grands pays. Pourvu qu’elle travaille plus et organise mieux sa gestion économique et politique. Il s’en suivra de toute évidence, une augmentation notable des investissements privés qui viendront booster au mieux cette croissance et partant créer de la richesse. La crise sanitaire est certes venue mettre à mal le tissu industriel de plusieurs entreprises de production de biens et de services, à travers le continent. Occasionnant par ce fait même des fermetures que l’on souhaite vivement momentanée de certaines d’entre elles.
Et par ricochet des mises au chômage technique massives de travailleurs qui restent encore désespérés. Mais, tout en s’efforçant de combattre le mal à la racine, à travers l’initiation d’actions précises contre le Covid 19. Nombre d’Etats du continent, ont aussi élaboré des programmes de réajustement et de relance économique. Et cela, sans se fier ou s’appuyer forcément sur des assistances financières spéciales émanant de l’extérieur. Ces programmes qui ne négligent guère le secteur privé, ne lui font pas la part belle non plus. Mais quelle que soit la petitesse du volume des enveloppes financières qui accompagnent ces programmes, il est bienséant voire capital qu’une importante partie soit consacrée au secteur privé. Et cela, à défaut de lui réaliser comme se serait l’idéal, un programme d’assistance financière dédié. Le faisant, l’opportunité serait ainsi donnée aux entreprises et autres initiatives privées, de servir de locomotive à la relance tous azimuts des économies africaines. Ou d’ en être tout simplement de grandes contributrices. C’est bien là, une action qui va davantage rassurer les acteurs du privé sur les soins que les gouvernants apportent à l’amélioration de l’environnement des affaires. Et dans la même veine, aiguillonner les investisseurs étrangers, à venir faire fructifier leurs capitaux. Il ne s’agit pas là, d’une théorie économique donnée. Mais bien d’expérience déjà vécue par plusieurs autres pays hors du continent, ayant ainsi réussi, à obtenir la confiance des investisseurs. Ce qui est d’autant plus fondamental qu’il n’y a point d’économie solide, tant que ses promoteurs n’établissent pas le climat de confiance qui va avec .Autant de réalité, en apparence élémentaire en soi. Mais, qui continuent d’expliquer les performances de nombres d’économies, de par le monde à ce jour.
Moussa Ben Touré