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Politique

Tchad . Quelles chances de succès pour le nouveau gouvernement ?

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Nommé Premier ministre (PM) de la Transition au Tchad, le 26 avril dernier, Albert Pahimi Padacké n’a pas tardé à faire connaître la composition de son gouvernement. Une quarantaine de ministres et secrétaires d’Etat dont une dizaine de femmes, tous nommés par décret, le 2 mai dernier, par le chef du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Deby Itno, qui a pris, il y a peu, la relève de son défunt père à la tête du Tchad. Un gouvernement d’ouverture qui prend en compte de nombreuses sensibilités politiques de l’opposition qui y sont représentées, à l’exemple de Mahamat Ahmat Alhabo, secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), qui s’est vu confier le maroquin de la Justice pendant que Abderahim Awat Atteib et Rachelle Oualmi Bairra de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR,) se sont vu propulsés par leur mentor, l’opposant historique Saleh Kebzabo, dans ce gouvernement de transition où ils occupent respectivement les postes de ministre de l’Elevage et secrétaire générale adjointe du gouvernement.


Les lignes sont en train de bouger à la vitesse grand V

La fausse note est venue du parti les Transformateurs de Succès Masra qui est toujours dans la contestation de la légitimité du CMT, mais dont l’absence dans cette équipe gouvernementale de transition ne devrait pas empêcher le PM Albert Pahimi Padacké et ses collègues d’aller au charbon pour essayer de sortir le pays de la situation difficile qu’il traverse depuis la mort brusque et brutale du désormais ex-homme fort de Ndjamena, le maréchal Idriss Deby Itno. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les lignes sont en train de bouger à la vitesse grand V au Tchad. En effet, la célérité avec laquelle la junte militaire au pouvoir a réussi à nommer, en moins de deux semaines, un Premier ministre de transition flanqué d’un gouvernement, est assez rare sous nos tropiques pour être signalé. Si cela traduit une volonté d’aller vite et bien en besogne, afin de sortir au plus vite le pays de la zone de turbulences et de fortes tensions qu’il traverse, on ne peut que s’en réjouir et souhaiter que tous les acteurs de cette transition s’inscrivent dans une logique et une perspective d’apaisement du climat sociopolitique. Cela donnerait ainsi des chances d’aboutissement à la Transition à travers l’union sacrée qui se présente aujourd’hui comme un impératif. De ce point de vue, l’on peut saluer la participation de toutes les parties au processus de sortie de crise par ce compromis autour de la formation de l’équipe de transition, qui doit être tout sauf une compromission, dans la marche du Tchad vers le retour à l’ordre constitutionnel normal. La question que l’on pourrait, à présent, se poser est la suivante : quelles sont les chances de succès pour ce nouveau gouvernement dont la mission principale sera de conduire le plus vite possible le pays à des élections libres et transparentes, dans le délai imparti ? La question est d’autant plus fondée que depuis la disparition tragique du maréchal-président, le pays est pris dans la tourmente de la contestation de la junte militaire qui peine encore à se faire accepter après avoir posé ses godasses sur la Constitution, dans la procédure successorale.

Il appartient aux militaires de jouer franc jeu en laissant les coudées franches au gouvernement

Du reste, ce n’est pas pour rien qu’elle a dû utiliser la manière forte pour dissuader la rue, et s’imposer au prix du sang de certains Tchadiens. Mais le vent de la contestation n’est pas encore près de retomber, dans un Tchad qui refuse toute dévolution dynastique du pouvoir. C’est pourquoi, l’on est porté à croire qu’en acceptant de faire équipe avec les militaires, l’opposition tchadienne veut donner une chance à la transition pour sortir le pays de l’ornière. Mais l’attelage ainsi formé tiendra-t-il la route jusqu’au bout ? C’est tout le mal que l’on puisse souhaiter au Tchad. Surtout au moment où le poids de la menace sécuritaire se fait sentir aujourd’hui plus que jamais, avec une rébellion qui est loin d’être rentrée dans les rangs, sans oublier l’ombre de l’hydre terroriste qui continue de planer comme une épée de Damoclès sur le pays et toute la sous-région ouest-africaine. Ce faisant, il appartient aux militaires de jouer franc jeu en laissant les coudées franches au gouvernement. Autrement dit, il leur revient, à travers leurs actes, de donner des gages de leur sincérité dans la volonté de remettre le pays sur les rails de la démocratie, d’agir sans entourloupe aucune ni volonté de ruser pour se maintenir au pouvoir comme cela s’est souvent vu dans ce genre de situations. C’est là le véritable défi de cette transition, qui doit être celui de la sincérité de tous les acteurs. A commencer par Déby fils et ses frères d’armes qui sont attendus au tournant aussi bien par leurs compatriotes que par la communauté internationale qui n’a jamais été aussi attentive et préoccupée, ces dernières décennies, par ce qui se passe sur les bords du Lac Tchad. Il appartient aussi à l’opposition qui a accepter de jouer le jeu, de se montrer vigilante et à la hauteur de la soif de changement des Tchadiens, pour ne pas laisser la transition dévier de son objectif. C’est pourquoi l’on est tenté de dire que c’est maintenant que le plus dur commence. D’autant qu’une transition, quelle qu’elle soit, n’a jamais été un long fleuve tranquille. C’est pourquoi, si l’on n’y prend garde, les eaux de cette transition tchadienne pourraient être particulièrement agitées si elles ne se transforment pas en flots de sang, au cas où la junte s’aviserait à faire un bébé dans le dos du peuple tchadien en s’inscrivant dans le schéma d’une perpétuation dynastique du pouvoir. A bon entendeur…

« Le Pays »




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