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Kibarou

On veut bien y croire , mais …

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Fait indéniable : les accidents de la circulation sont en recrudescence en Côte d’Ivoire. Depuis 2018, la courbe de ces collisions, télescopages, carambolages et antres tonneaux multiples des véhicules en circulation sur les routes ivoiriennes, est en ascension constante. Là-dessus, les statistiques du ministère des transports font état d’une moyenne de 12 000 accidents de la route annuellement enregistrés sur le territoire national pendant ces trois dernières années. Assortis d’un chiffre macabre de 1400 morts. Pourtant, dans les différentes zones ayant enregistré ces accidents, de réels efforts ont été déployés et continuent de l’être par les pouvoirs publics depuis 2011, en vue d’améliorer au mieux, la carrossabilité des routes. C’est que le mauvais état des différentes voies routières du pays, notamment les grands axes nationaux les plus passants, s’étaient pour la plupart retrouvés dans un état si piteux faute d’entretien régulier, que cela contribuait pour beaucoup à la survenue de nombreux accidents. Mais, ainsi qu’on peut s’en rendre compte à ce jour, ce facteur ne tient plus tant que ça la route, pour être cité parmi les causes majeures à l’origine des accidents routiers.

Reste donc la compétence ou le savoir- faire de ceux- là mêmes qui tiennent le volant, avec en prime les professionnels en la matière, ou qui prétendent l’être. Précisément les transporteurs, à la conduite desquels, est imputée la majorité des accidents enregistrés sur les routes du pays. Au regard des maladresses et de l’absurdité des conditions dans lesquelles ils sont souvent survenus, il y a bien lieu de se demander si les auteurs ont réellement acquis la formation préalable requise, pour pouvoir tenir le volant d’une automobile ? C’est dire que, s’ils sont détenteurs de ce diplôme que représente le permis de conduire, cela ne peut être possible que par le biais de la complaisance, de la fraude organisée, de la magouille qui affecte depuis toujours, le processus d’obtention dudit permis. Une véritable gangrène que l’on a jusqu’ici déplorée. Non sans relever sa grande part de responsabilité dans les énormes dégâts déplorés dans la circulation. Moult fois déjà, l’on a essayé d’extirper sans succès, le mal à la racine. Que la décision soit prise à présent d’écarter pendant trois mois, les inspecteurs jouant un rôle capital dans le processus d’évaluation des aptitudes à obtenir le permis de conduire, après avoir suivi la formation appropriée, est certes une grande première. Qui tout le moins atteste de la volonté des pouvoirs publics de faire baisser cette courbe ascendante.

Pour autant, le choix de leurs remplaçants dans cette fonction, par les gendarmes, ne rassure pas tant que çà non plus sur l’efficacité effective de la mesure. Autrement dit, quelle différence fondamentale existe-t-il entre le parasite et celui qui vit au dépend d’autrui ? En clair, les agents de cette corporation, comme ceux de la police aussi, ne sont guère étrangers à ces types de mauvaises pratiques. Eux qui déjà dans la circulation ne font rien, sinon pas grand-chose pour combattre efficacement les excès de vitesse, l’usage des pneumatiques délabrés, les surcharges monstrueuses des gros porteurs, aux carrosseries et remorques d’une défectuosité toujours aussi inquiétante, ainsi que les actes d’indiscipline notoire dont de nombreux transporteurs sont les auteurs aussi bien en pleine ville, qu’en rase campagne. Autant de faits qui occasionnent régulièrement de multiples accidents sur nos routes. Combien d’Ivoiriens, n’ont-ils pas déjà déploré cette situation, qui malheureusement continue de prospérer ? Par ce qu’étant soigneusement entretenue au quotidien par le racket auquel s’adonnent allègrement ces hommes en tenues. Ils n’ignorent point qu’ils se trouvent crédités d’une mauvaise réputation en la matière auprès des populations. Toute chose que sont venues corroborer les réactions négatives ou réservées de celles-ci, à l’annonce de cette mesure, par le ministère des transports. Peut –être que fort de cela, s’emploieront-ils pendant ces trois mois à être de parfaits modèles. De dignes remplaçants. Mais, disons-le sans fioritures, cela ne durera que le temps d’un feu de paille. Juste pour donner l’illusion à ceux qui les auront commis à cette tâche. Il ne faut donc pas se bercer d’illusions.

Moussa Ben Touré




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