Rouvert en 2015, à la faveur de l’insurrection populaire qui a emporté le régime de Blaise Compaoré, le dossier Thomas Sankara a connu des avancées significatives. En effet, après l’inculpation d’une douzaine de personnes dont Gilbert Diendéré et l’audition d’une centaine de témoins, la Justice burkinabè vient de mettre en accusation l’ex-président Blaise Compaoré pour « attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat et recel de cadavres ». La nouvelle est tombée le 13 avril dernier, en fin de matinée. Rappelons qu’avant son inculpation par le Tribunal militaire de Ouagadougou, Blaise Compaoré, tout comme Hyacinthe Kafando en fuite, était sous le coup d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’affaire Thomas Sankara. Ledit mandat reste maintenu. C’est dire à quel point le fantôme du père de la Révolution burkinabè, trente ans après, continue de hanter le sommeil de ses présumés assassins et commanditaires. Cela dit, le dossier Thomas Sankara n’aurait jamais enregistré pareils progrès sur le plan judiciaire si, devenu impopulaire au fil des ans, le régime de Blaise Compaoré n’avait pas réussi à faire l’unanimité contre lui, dans sa volonté de réviser l’article 37 de la Constitution. La suite, on la connaît. Car, acculé par une rue en colère, Blaise Compaoré a fini par larguer les amarres le 31 octobre 2014 pour se refugier à Abidjan, en Côte d’Ivoire et cela, sous les lazzis et quolibets de tout un peuple. Depuis lors, les langues avaient commencé à se délier ; toute chose qui a permis d’aboutir aux résultats que l’on sait.
On attend de voir
Donc, pour une victoire d’étape, c’en est une pour la famille Sankara et ses avocats qui n’attendent désormais que l’ouverture du procès pour savoir ce qui s’est exactement passé le 15 octobre 1987. Qui a tué Sankara ? Qui a commandité sa mort ? Et à quelles fins ? On espère seulement que les uns et les autres accepteront de donner leur part de vérité pour qu’enfin jaillisse la lumière dans cette affaire qui, plus de trente ans après, cristallise les attentions au-delà même des frontières du Burkina. Toutefois, on ne peut s’empêcher de se poser une question : quel impact la mise en accusation de Blaise Compaoré peut-elle avoir sur le processus de réconciliation nationale en cours au Burkina Faso ? Question à plusieurs inconnues quand on sait que de plus en plus, des voix et pas des moindres, s’élèvent pour exiger le retour au pays de l’ancien président qui, pour des raisons que chacun peut aisément deviner, s’est octroyé une double nationalité. Et ce n’est pas tout. Car, son frère cadet, François Compaoré, est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour son implication présumée dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Blaise et François Compaoré répondront-ils un jour devant la Justice burkinabè. On attend de voir. Car, jusque-là, la Justice classique, contrairement à ce que redoutaient certains dans le cadre de la réconciliation nationale, continue de fonctionner normalement.
B.O
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