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Politique

Décès du PM Hamed Bakayoko .Quel impact sur la réconciliation en Côte d’Ivoire ?

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Il n’était pas le ministre de la Réconciliation nationale, mais son rôle dans le rapprochement des frères ennemis ivoiriens au sortir de la grave crise sociopolitique de 2010-2011 dont les répliques telluriques, même à faible magnitude, continuent de secouer son pays, est indéniable. C’est peut-être pour cela qu’il est aujourd’hui pleuré par toute Côte d’Ivoire, toutes tendances et sensibilités politiques confondues. Lui, c’est Hamed Bakayoko, le Premier ministre ivoirien qui a tiré sa révérence à l’âge de 56 ans en Allemagne, le 10 mars dernier, soit huit mois seulement après avoir succédé à Amadou Gon Coulibaly à la Primature, lui aussi brutalement arraché à l’affection des siens, une semaine après qu’il est rentré d’un séjour médical de trois mois en France. De là à penser qu’il ne fait pas bon, en ce moment, être Premier ministre d’Alassane Dramane Ouattara, il y a un pas que les esprits non cartésiens ont vite fait de franchir, dans une Afrique encore en partie profondément ancrée dans les croyances occultes. Car, perdre deux PM en l’espace de huit mois, a de quoi susciter des interrogations chez de nombreux africains. Alors, question : ADO a-t-il besoin d’exorciser sa Primature ?


Hamed Bakayoko a su poser des actes allant dans le sens du rapprochement des Ivoiriens

En attendant de trouver la réponse à cette question, l’autre interrogation est de savoir quel impact la disparition de l’Enfant de Séguéla, pourrait avoir sur la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. La question mérite d’autant plus d’être posée que sans en être le chef d’orchestre attitré, Hamed Bakayoko a su poser des actes allant dans le sens du rapprochement des Ivoiriens. En effet, en n’étant pas un personnage particulièrement clivant, à l’image de certains faucons de la majorité présidentielle au verbe haut et à la critique parfois acerbe, il a su rester l’homme du milieu et de tous les milieux, qui était à l’aise aussi bien au sein de sa propre formation politique qu’avec les adversaires politiques du chef de l’Etat. C’est dire s’il était, quelque part, l’un des hommes de dialogue dont avait besoin ADO pour la fameuse réconciliation qui commence à prendre forme en Côte d’Ivoire. En tout cas, depuis plus de dix ans que le processus avait du plomb dans l’aile, on peut se féliciter des progrès récemment enregistrés, ayant conduit à la décrispation qui a permis de tenir les dernières législatives dans un climat sociopolitique plutôt apaisé. Et certaines sources croient savoir qu’Hamed Bakayoko a joué un rôle non négligeable dans cette situation qui a aussi vu une forte participation de l’opposition au scrutin, y compris les GOR (Gbagbo ou rien) qui ne juraient jusque-là que par la politique de la chaise vide. En outre, même au plus fort de la crise politique de son pays, Hambak, connu pour être un fidèle parmi les fidèles d’Alassane Dramane Ouattara, a su rester l’homme qui parlait à tout le monde. Et cela avait ses avantages. Certains partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo disent garder en mémoire, la courtoisie à la limite de l’affabilité avec laquelle il a traité leur mentor lors de sa chute, en 2011, dans les conditions que l’on sait.

Sa mort constitue un coup dur pour la Côte d’Ivoire

Au-delà, le maire d’Abobo était aussi l’homme des missions difficiles qui a été appelé à mettre de l’ordre au sein de la Grande muette alors divisée par des mutineries à répétition, qui étaient en passe de mettre la stabilité du pays en péril. Au passage, on rappellera sa rivalité supposée ou réelle à Guillaume Soro pour la confiance du chef de l’Etat, au moment où l’ex-président de l’Assemblée nationale jouait ses cartes pour un positionnement conséquent en affichant clairement ses ambitions successorales à l’Enfant de Kong. Hamed Bakayoko, c’est aussi le self made man pour qui la faiblesse de son pedigree académique n’a pas été un handicap. Mieux, à l’épreuve du terrain, le Golden boy comme l’appelaient affectueusement ses amis, a qui tout réussissait, saura faire taire les critiques de ses détracteurs en se montrant à la hauteur des défis et des différents postes qu’il a successivement occupés durant son ascension fulgurante, pour finir par entrer dans le costume de Premier ministre que d’aucuns avaient pensé trop grand pour lui. Enfin, ses relations à la limite du mécénat, tissées au sein du monde artistique et sportif, ont laissé de ce pilier du régime Ouattara, l’image d’un homme empathique et généreux, qui aimait aussi croquer la vie à pleines dents. En tout état de cause, en tirant sa révérence sans crier gare, Hambak rend orphelin son parti, le RHDP, qui se retrouve, à cette étape charnière de l’évolution politique de la Côte d’Ivoire, devant deux défis majeurs : trouver l’homme de consensus capable de fédérer les énergies au sein du parti présidentiel et trouver l’homme de dialogue avec l’opposition. C’est dire si sa mort constitue aussi un coup dur pour la Côte d’Ivoire.

« Le Pays »




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