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Politique

Lettre ouverte aux sénégalais

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Cher Sénégal, Notre nation a poursuivi un long combat et une longue marche vers la démocratie. La marche de nos grands-parents a commencé à l’époque coloniale française. Cet élan a culminé avec l’accord de transfert de pouvoir du 4 avril 1960 et a marqué notre indépendance avec le premier président sénégalais Léopold Sedar Senghor. Le combat de nos parents pour la démocratie peut être retracé en 1988 lorsqu’ils ont protesté contre le manque de transparence des élections présidentielles et ont poussé le président Abdou Diouf à imposer l’état d’urgence national et un long couvre-feu.


Ce combat a catalysé l’élection d’Abdoulaye Wade en 2000 et a consolidé la réputation de notre nation comme garde de la stabilité politique en Afrique de l’Ouest. Une génération plus tard, en 2012, la société civile contemporaine composée de jeunes et d’artistes forme le «Mouvement du 23 juin», et se bat pour préserver notre Constitution et empêcher Wade d’usurper un troisième mandat sans précédent. Cette longue marche et cette lutte pour la démocratie ont conduit à l’élection du président actuel Macky Sall. Ces dernières années, notre pays a échoué sur toutes les mesures objectives de la démocratie. Il y a trois raisons à cet échec, pour lesquelles chacune nécessite une attention et une action urgentes de la part de multiples parties prenantes.


Premièrement, l’administration actuelle a été accusée de détournement de fonds et de corruption dans des questions liées à la gestion du gaz et des ressources naturelles. Deuxièmement, le gouvernement a condamné plusieurs opposants politiques pour des accusations sélectives de corruption et de harcèlement sexuel privé qui se sont transformées en accusations politiques. Troisièmement, à partir du 2 mars 2021, le gouvernement a intensifié la violence en réponse aux protestations populaires et a restreint la liberté d’expression. Le gouvernement doit désamorcer la situation actuelle d’instabilité politique. Au Sénégal, nous ne traitons pas les questions juridiques avec force et violence. Au Sénégal, nous ne traitons pas les désaccords en faisant taire nos adversaires et en restreignant la liberté d’expression.


Selon certaines informations, trois personnes sont mortes lors de ces manifestations. Qu’ils reposent en paix, que leurs parents aient justice, et qu’un tel événement ne se reproduise plus. Selon des rapports d’organisations indépendantes, l’internet, certains médias et applications de messagerie ont été fermés dans la soirée du 4 mars 2021. Cet incident nécessite une enquête. À la lumière de ces décès et de la restriction de la liberté d’expression, nous exhortons le gouvernement à désamorcer la situation et à permettre la libre circulation et la liberté d’expression des parties prenantes. Ce n’est qu’avec une société civile forte que nous allons préserver notre démocratie. Comme en 2012, les jeunes doivent être prêts à manifester en paix et à protéger notre Constitution et la légitimité des prochaines élections présidentielles de 2024. Nous avons été témoins à maintes reprises de la déformation de notre Constitution utilisée à des fins politiques.


Un tel abus de notre Constitution transforme ce gouvernement en ce que les experts en science politique appellent un « Léviathan sur papier », un despote qui parvient à être à la fois oppressif et inefficace. Comme c’était le cas pour le Mouvement du 23 juin 2012, la société civile, la diaspora, les artistes, les athlètes et les intellectuels du pays seront prêts à protéger notre Constitution et veiller à des élections justes en 2024. En conclusion, nous appelons à un État d’efficacité. L’administration actuelle devrait continuer à travailler et à mettre en œuvre son Plan d’Actions Prioritaires ajusté et accéléré. Nous exhortons le gouvernement à utiliser nos modestes ressources pour promouvoir un soulagement substantiel de la crise du covid-19 et sécuriser les vaccins.


Le gouvernement peut promouvoir une forte reprise en apportant des changements structurels qui garantiront à tous de faire partie d’un processus économique inclusif. Ce processus implique de dynamiser l’industrialisation créatrice d’emplois et d’investir dans le capital humain de nos populations. L’humain au centre de notre économie est indispensable. Ce processus est la prochaine étape pour capitaliser sur les infrastructures et les capitaux que notre gouvernement a achetés à des partenaires de développement. Ce processus est un programme valable sur lequel le gouvernement devrait se concentrer jusqu’à l’échéance de son mandat en 2024. À ce stade, il y aura un transfert pacifique du pouvoir à un nouveau président légitimement élu.Dans ces conditions, et seulement celles-ci, avec cette administration et la suivante, nous travaillerons ensemble pour le Sénégal, pour un Sénégal uni.


Un Peuple. Un But. Une Foi. 
Que Dieu bénisse le Sénégal.


Prof. Abdoulaye Ndiaye
 Enseignant-Chercheur New York University




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